Le roi Robert était mort. Depuis plusieurs heures déjà. Depuis cet instant, les cloches n'avaient cessé de sonner au peuple le deuil de leur souverain. Et depuis cet instant, en Jorran ne cessait de résonner les derniers mots que cet homme lui avait octroyé.
"Tu aurais du être le premier né." Cette phrase se répétait en boucle dans son esprit, et le prince ne savait pas quoi en faire. Il ne savait pas quoi en penser. Même, il ne savait définir si cette déclaration lui faisait plaisir ou non. En premier lieu, il n'était pas légitime au trône. En second lieu, quand bien même, quand bien même dans une autre réalité il serait né Barathéon, le jeune homme ne se sentait pas capable de diriger un royaume. Et pourtant, imaginer Joffrey s'asseoir sur le trône de fer le répugnait.
Il était complètement perdu. Il ne savait pas quoi faire. Ni en cet instant, ni dans le futur. Tout son corps bouillonnait d'angoisse, un feu qui le consumait plus ardemment que la plus violente des crises.
Le règne de son frère allait être catastrophique. Le blondinet le savait, à la moindre crise, au moindre désaccord, Joffrey ordonnerait la tête de tout le monde. Et Cersei. Cersei garderait-elle Ned Stark dans le conseil restreint ? Probablement pas. Elle qui détestait les seigneurs du Nord, et qui avait un nouveau lourd secret à son actif, allait sûrement souhaiter le départ du loup aussi tôt que possible. Et Sansa ? Sansa allait être reine aux côtés de ce monstre...
Mais il fallait qu'il arrête de se morfondre. Au moins pour les prochaines heures. Tommen et Myrcella avaient sûrement été à peine mis au courant de la mort de leur "père". Et Jorran se devait d'aller les voir, pour essayer de les réconforter. Au moins cela. L'adolescent se leva du banc des jardins sur lequel il s'était isolé depuis sa discussion avec gros Robert, et entra dans le donjon Rouge.
Son chemin passait par le couloir menant à la salle du trône. Et, arrivé à ce fameux couloir, le jeune homme entendit des bruits inquiétants. Des bruits de lames s'entrechoquant, ce bruit caractéristique d'un combat plus que réel. Et, comme pour confirmer ses doutes, de la porte de la salle du trône grande ouverte, jaillit quelques hommes, en pleine joute. D'instinct, le prince vint se cacher dans un coin, pour ne point être vu. Par tous les Dieux, qu'était-il en train de se passer ?
Entendant le fer cogner contre le fer, les grognements des gardes et soldats se battant les uns contre les autres, les râles et autres cris, Jorran finit par distinguer quelqu'un crier des ordres. Des ordres qui lui firent froid dans le dos.
-La reine Cersei ordonne de ramener les deux filles du Stark. Et elle les veut vivantes !
Comment ? Arya ? Sansa ? Cersei ? Où était donc Lord Eddard ? Pourquoi une telle débandade ? Bien que ne comprenant pas cette soudaine agitation, le jeune homme prit conscience de quelque chose. Sa mère avait trouvé quelque stratagème pour faire il ne savait quoi, et cela était en train de mettre directement son amie et la belle rousse en danger.
Il fallait être complètement idiot pour ne pas comprendre que des choses graves étaient en train de se tramer. Et qu'il était tout à fait indispensable que les deux jeunes filles s'enfuient immédiatement du Donjon Rouge. Sans se questionner plus sur les détails, Jorran prit ses jambes à son cou. Tout d'abord, il fallait faire fuir Arya. Il avait exactement où elle se trouvait, au vu de l'heure. Son cœur semblait près à exploser, le prince ne savait pas le moins du monde s'il allait parvenir à voler à la rescousse des deux Stark. Ses poumons lui criaient d'arrêter de courir, mais il n'en avait rien à faire. Il fallait qu'il arrive jusqu'à son amie avant la garde royale.
Le blondinet empruntait couloirs après couloirs, descendait des escaliers, choisissait son chemin du mieux qu'il le pouvait malgré toute cette peur qui s'accrochait à son être, choisissant comme il pouvait dans sa mémoire le chemin le plus court jusqu'au lieu d'entrainement de la brunette.
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The Sick Lion
Viễn tưởngJorran est un jeune garçon de 14 ans, à la santé fragile. Ses poumons malades le clouent au lit, le plongeant dans une fatigue constante, et des douleurs chroniques. Incapable de fournir un effort physique, sa seule façon de se démarquer est son esp...