Ils étaient en train de s'embrasser. Leurs lèvres étaient collées, liées, l'une à l'autre, dans la plus grande des tendresse. Jorran sentait son cœur s'emballer sous la douceur d'un tel baiser, lui donnant l'impression que celui ci allait exploser. Le bonheur qu'il était en train de ressentir était absolument inédit. Tout son corps n'était plus qu'euphorie, en cet instant.
Calysto ne réalisait qu'à peine ce qu'elle avait osé faire. C'était elle qui avait eu le courage de venir sceller leurs bouches, qui avait jugé le moment bon. S'était-elle trompée ? Probablement pas. Le prince ne l'avait toujours point repoussée. Et, au contraire, il vint intensifier cet instant délicieux en venant agripper sa main. Pour répondre à ce geste, la Swyft alla poser son autre main sur l'épaule de son fiancé. Pouvait-elle, à présent, le qualifier d'amant ?
Tous les deux partageaient ce moment dans une innocence infinie. Le blond ne voulut même pas aller plus loin. Ceci lui suffisait, suffisait à son esprit pour être comblé. Il aurait pu faire durer ce baiser durant des heures. Mais si son amie -pouvait-il encore la qualifier d'amie ? Non, cet adjectif n'était plus d'actualité depuis longtemps- souhaitait poursuivre la chose, alors pourquoi pas ? Il se laisserait faire, il découvrirait cela dans le plus grand des plaisirs.
Oui. Le jeune homme se laisserait porter. Il la laisserait agir, engager elle même les choses, comme tout ce qu'elle entreprenait vis à vis de leurs interactions. Il se remémora absolument tous leurs moments de complicité. Tous les mots échangés. Toutes ces petites taquineries, ces gestes d'affection, ces gentillesses, ces intentions. Ces heures passées dans les jardins. Voilà tout ce qu'il lui était cher concernant cette femme. Cette femme extraordinaire. Cette femme qu'il chérissait, alors qu'il n'avait, il y a encore quelque heure, pas la moindre idée qu'il puisse avoir ressentit telle passion à son égard, en parfait imbécile qu'il était.
Un bruit de porte qui s'ouvre les arracha de leur moment idyllique. Quelqu'un était entré sans frapper. Sans frapper. Le tout nouveau couple sursauta, et Jorran, comprenant de qui il s'agissait, fit un bond en arrière, à en tomber de son lit. Tous les deux étaient devenu rouges écarlates.
Cersei se tenait là, au pas de la porte.
Le regard de la reine mère jonglait entre le visage cramoisi de son fils, et celui point moins rouge de Lady Calysto. Celle-ci, par ailleurs, était déjà en train de se lever, bredouillant ce qui devait sûrement ressembler à des excuses farfelues, incapable d'aligner ne serait-ce qu'une phrase correcte. Elle l'observa, sans absolument rien dire, sortir de la chambre dans la confusion la plus totale, avant de fermer délicatement la porte.
Il se passa un instant où mère et fils ne prononcèrent aucun mot. Jorran dévisageait Cersei, ne sachant quoi dire ou quoi faire, immobile et rouge comme une tomate. La lionne, elle, la mâchoire commençant à se serrer, tentait de trouver quoi penser quant à la situation.
Tout d'abord, elle était agacée. Agacée de la scène dont elle venait d'être témoin, presque en colère, en vérité. La fiancée de son bébé, de son enfant, avait été là, assise sur ce lit, et tous les deux auraient consommé leur mariage avant l'heure si Cersei n'était pas entrée dans la chambre. Du moins en était-elle certaine. Cette jeune femme avait conquis son fils, et il était à présent trop tard pour y remédier. Qui plus est, cette gamine aux cheveux noirs était la personne pour laquelle sa petite tête blonde adorée se mettait en danger à tout va.
Cependant ... quelque chose d'autre tiraillait la reine. Un sentiment en totale contradiction avec le premier était en train de naître en son cœur. Certes. Cette Calysto avait bien entendu fait en sorte que le prince soit épris d'elle, toutefois, tous les deux étaient fiancés. Destinés à passer leur vie côte à côte, et l'on attendait d'eux qu'ils perpétuent la lignée dite Baratheon ensemble. Alors, que son lionceau puisse vivre une idylle auprès de la Swyft, n'était-ce pas une bonne chose ? Que leur relation soit si positive allait, de toute évidence, rendre l'existence de son petit garçon plus légère. Et la mère lionne souhaitait absolument que son cadet parvienne à toucher au bonheur.

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The Sick Lion
FantasyJorran est un jeune garçon de 14 ans, à la santé fragile. Ses poumons malades le clouent au lit, le plongeant dans une fatigue constante, et des douleurs chroniques. Incapable de fournir un effort physique, sa seule façon de se démarquer est son esp...