Chapitre 17

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Les jours qui suivirent furent pour le moins agités. D'abord, il y eut la capture de Tyrion orchestrée par Catelyn Stark. La mère de Bran suspectait le nain d'avoir tenté d'assassiner son fils. Dans une tentative de faire pression pour le récupérer, Jaime était allé trouver Ned Stark pour lui demander des comptes. Celui-ci, qui avait par ailleurs démissionné de ses fonctions de Main du Roi quelques heures plus tôt, s'était fait battre par le Régicide, et gravement blessé à la jambe.

De son côté, Jorran sentait sa patience menée à bout. Depuis l'incident des chats, Cersei mettait un point d'honneur à ce que son fils ne puisse plus fréquenter Arya, et faisait surveiller ses moindre faits et gestes. Même lorsqu'il ne faisait que se promener dans les jardins, le prince cadet voyait la présence d'un garde le suivre en permanence. Ces jours étaient d'un ennui à mourir. Il ne pouvait que se morfondre, cultiver son agacement, et se ronger les sangs pour son amie Nordienne.

Par ailleurs, malgré tout cela, et cette discussion qui s'était mal conclue pour l'adolescent, il continuait tout de même à visiter la brunette en secret. Toutes les nuits, il venait dans sa chambre, pour échanger avec elle. La petite plaisantait en sa compagnie, lui racontait ce qu'elle apprenait auprès de Syrio, et même s'attrista qu'il n'ait plus l'autorisation de lui parler officiellement.

-Je n'aime vraiment pas ta mère ... avait-elle même osé dire.

Cette déclaration, si sincère et sans peur de représailles, n'avait pu empêcher le jeune homme d'en rire franchement. 

-Pourquoi ris-tu ainsi ? demanda-t-elle.

S'étant calmé, il avait répondu, sans pour autant exprimer que lui aussi sentait son affection pour la reine s'évaporer de jour en jour :

-Pour rien, pour rien. Ton honnêteté me semblait juste amusante.

Et leur conversation avait continué, leurs rendez-vous secrets avaient été perpétrés. Même, la nuit suivant l'assassina de Jory, et la blessure d'Eddard, Jorran était venu plus tôt que prévu rejoindre son amie. Il savait que les événements allaient la chambouler, il avait donc décidé de tout faire pour lui remonter le moral. Peut être même rester auprès d'elle jusqu'à l'aube, si elle en ressentait le besoin.

Et cela n'avait pas manqué. Arya lui confia toutes ses craintes, sur la démission de son père, cette légère peur de devoir quitter Port Réal, de devoir retourner à Winterfell. Bien évidemment, elle n'aimait pas cet endroit, n'y aimait pas les gens, mais elle avait prit goût aux leçons de son maître Braavosi. Et quand bien même l'homme aurait pu les suivre, elle n'avait pas non plus envie de quitter son comparse à la chevelure d'or. Cette remarque, bien que strictement amicale, avait fait bondir le cœur du prince. Il était la seule personne qui donnait envie à la petite Stark de rester ici.

Elle se confia également sur ses craintes quant à la blessure de son père. A ce sujet, le blondinet avait immédiatement rebondit, affirmant que le Seigneur du Nord était un homme robuste, qu'une simple blessure à la jambe n'allait pas le tuer, et qu'il était certain que cette histoire de démission ne serait bientôt qu'une histoire ancienne. Il était vrai que l'amitié entre Ned et Robert était d'une force inébranlable, donc à quoi bon s'inquiéter ?

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Lors d'un début d'après-midi chaud et plutôt ensoleillé, Jorran était, comme il demeurait malheureusement contraint, enfermé dans sa chambre. Cependant, le jeune homme était en train de s'occuper en dessinant comme il avait l'habitude. Il était en train de travailler sur un croquis dans son immense grimoire, dans le but de sûrement le transposer sur une toile dans le futur. Le prince cadet était en train d'essayer de réaliser quelque chose de plus dynamique que des paysages, des bustes, ou des portraits de plein pied. En effet, le jeune homme s'aidait de sa superbe mémoire visuelle pour essayer de reconstituer une scène d'exercice entre Arya et Syrio pour la retranscrire sur papier. C'était un exercice long, cependant c'était sans compter cette patience légendaire lorsqu'il s'agissait d'immortaliser quelque chose, et cette passion qu'il mettait dans chacune de ses œuvres.

The Sick LionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant