The Sick Lion

Chapitre 20

Il faisait beau ce jour là. La tête du prince était réchauffée par les rayons de soleil frappant l'endroit où il s'était assit pour dessiner. Jorran s'était installé dans les jardins, non pas pour réaliser un quelconque dessin d'observation -il avait d'ailleurs reproduit l'intégralité du Donjon Rouge en croquis et autres plans-  mais bien pour s'aérer l'esprit, et profiter de la bonne température ambiance, couplé à cette brise qui lui caressait les joues dans une tendresse si agréable, faisant bruisser les buissons et autres arbres autour de lui. Le jeune homme se posa une question plutôt enfantine et fantaisiste. Si le vent était capable de parler, que lui dirait-il ?

Sa mine de carbone griffait allègrement l'une des pages de son grimoire à croquis. Une oeuvre un peu particulière. Et même, toute simple. Un coq, ce qu'il y avait de plus sobre. L'adolescent avait l'esprit complètement accaparé par ses fiançailles. Il pensait sans cesse à cette fameuse Calysto Swyft. Pas de la façon dont d'autres gens pourraient croire, mais il se demandait vraiment comment elle s'était senti lorsqu'elle avait apprit la nouvelle. Était-elle en colère d'avoir été vendue ? Était-elle heureuse de bientôt devenir princesse ? Déçue de devoir épouser un pauvre enfant malade ? Ou, au contraire, soulagée d'être promise à quelqu'un d'un peu plus jeune ? Croyait-elle aux rumeurs -fondées- qui commençaient à se répandre quant à son identité, ou était-elle convaincue qu'il était réellement l'enfant de Robert ?

Mais également d'autres interrogations lui venaient en tête. Jorran n'était pas sûr de finir par tomber amoureux d'elle, même en apprenant à la connaître. Il allait lui faire preuve de respect, cela allait de soit, mais il ne savait pas le moins du monde comment leur relation allait se passer. Ce n'était pas qu'il avait peur des comportements de sa future, mais peur de ses comportements à lui. En aucun cas il ne souhaitait être désagréable à vivre, même sans s'en rendre compte. 

La jeune Swyft était déjà en route pour Port Réal depuis plusieurs jours. Tywin avait envoyé un message comme quoi il enverrait un petit nombre de soldats  à la rencontre des siens, pour escorter Calysto et les gens qui l'accompagnaient jusqu'à la capital, et au Donjon Rouge. Elle était envoyée ici, simplement comme cela, sans aucun membre de sa famille pour l'accompagner. Un fait qui serra légèrement le cœur de l'adolescent. Elle quittait sa vie et son enfance pour partir seule vers une autre destiné. 

-Jorran.

Le blondinet releva soudainement les yeux de son ouvrage. Cersei était venue le rejoindre.

Il n'avait pas envie de lui parler. Depuis l'annonce de la nouvelle de son mariage, Jorran avait, comme à son habitude, évité la compagnie de sa mère. Car chacun de leurs dialogues se finissaient en disputes. Car la simple vue de sa génitrice lui rappelait les choses qu'elle avait commises. Cependant, cette routine était, malgré tous les ressentis du jeune malade, plutôt fatigante. Il était profondément et constamment en colère contre tous les actes de la reine, mais il ne pouvait pas renier cette profonde affection, cet amour qui lui animait encore le cœur à son égard.

Puis, il y avait ces questions. Ces questions qu'il brûlait de poser, ces questions auxquelles Cersei serait sûrement la seule à pouvoir répondre. Ces interrogations, il ne pouvait les soumettre à Varys, tout simplement car le maître des chuchoteurs n'avait pas les bonnes compétences pour y répondre. 

Alors  ... pourquoi ne pas s'ouvrir ? Juste une fois, simplement quelques minutes, après toutes ces années de froideur extrême ?

-Mère.

Le blondinet se décala de quelques centimètres sur son banc, et posa son travail à sa droite, donnant ainsi de la place à la lionne pour s'asseoir à ses côtés. Ce geste, si anodin, surprit la reine. Elle qui pensait que son fils allait encore la rejeter, encore lui demander de le laisser en paix. Et là, il n'y avait même pas une once d'animosité ou de mépris dans son ton.