Jorran était à présent revenu dans sa chambre après avoir indiqué à un serviteur les appartements de Calysto afin qu'il y monte ses affaires. Le jeune homme était parfaitement éreinté, ces simples minutes passées avec la jeune femme semblaient avoir complètement aspiré l'énergie que le blondinet avait regagné en dormant. Il entrait de nouveau dans une période de crises accrues couplé à de la fatigue chronique, et le moment ne s'y prêtait pas vraiment ... il aurait aimé ne pas inquiéter la Swyft avec sa maladie de sitôt, mais au vu de son état immédiat, elle prendrait très vite conscience de la situation.
Qu'elle était promise à un homme qui n'allait probablement même pas avoir l'occasion de voir naître ses propres enfants, si tant est si bien qu'il ait le temps de consommer son mariage.
C'était étrange, comme sentiment. Lui qui avait toujours voulu vivre, pour lui même, était à présent prit de l'envie de vivre, mais seulement pour ne pas détruire d'autres vies. C'était comme si cette union lui avait ouvert les yeux sur les personnes qui l'entouraient. Bien entendu, il y avait la peine que le prince allait infliger aux personnes qui l'aimaient, mais en ce cas précis, l'adolescent ressentait une sorte d'injustice, une profonde compassion envers sa fiancée. On l'avait envoyée épouser quelqu'un de sang supposé royal, ce qui la condamnait à attendre un chagrin imposé, et inutile. En somme, cela constituait une nouvelle raison à Jorran pour détester sa condition. Aucune femme que ce soit ne méritait d'être mariée à sa personne. En un sens, le jeune malade aurait préféré qu'aucune alliance le concernant n'ait jamais été actée.
Ruminant tout cela, Le prince allait s'apprêter à se recoucher, lorsque l'on frappa à sa porte. C'était décidément le jour des visites pour lui.
-Entrez ! Invita-t-il, s'asseyant sur son lit.
La porte s'ouvrit, sur une petite créature bien connue du jeune homme, dont le visage s'illumina immédiatement en le reconnaissant.
-Mon oncle !
-Mon cher neveu. Répondit Tyrion, partageant une joie égale de revoir le lionceau.
Le Lutin, tout sourire, vint s'installer sur un des sièges de la pièce, rejoint très vite par l'adolescent.
-Comment vas-tu, Jorran ?
-Comment je me porte ? Ce serait plutôt à moi de vous poser cette question ! S'exclama le blondinet, une étincelle de malice enfantine dans ses yeux émeraudes.
-Oh, moi ? Je me porte à merveille ! Vraiment, ces dernières semaines se sont avérées plus que revigorantes pour moi ! Renchérit Tyrion avec une pointe de sarcasme dans la voix, son sourire barrant toujours son visage. Mais parlons plutôt de toi. Il paraîtrait que tu t'es distingué, ces derniers jours.
Le prince haussa ironiquement des épaules.
-En cet instant précis, je le crains, je n'en n'ais pas vraiment le souvenir, mon oncle, vous m'en voyez navré.
-Et bien, pour commencer ... Tout en parlant, le Lannister vint pencher son regard sur la cruche présente sur la table, et la reposa en remarquant qu'elle ne contenait que de l'eau. Était-ce si étonnant, pensa-t-il ? Ce serait un miracle que Cersei accepte de faire monter du vin dans la chambre de son fils bien aimé. Je peux te rafraîchir la mémoire en mentionnant par exemple ce coup de maître que tu as réalisé en faisant en sorte qu'Arya Stark ne nous file entre les doigts.
A l'entente de cela, Jorran ne sut comment réagir, comment répondre. Tout simplement car il ne comprit pas la façon dont il devait interpréter les dires de Tyrion, la façon dont il avait prit la nouvelle. Avait-il tant changé que cela depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu, avant de quitter Winterfell ? Le fait de ne plus sembler connaître son oncle sur le bout des doigts le décontenança quelque peu. Comme si le nain avait perçu cette incompréhension, il ajouta, sur un ton plus plaisantin :

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The Sick Lion
FantasiJorran est un jeune garçon de 14 ans, à la santé fragile. Ses poumons malades le clouent au lit, le plongeant dans une fatigue constante, et des douleurs chroniques. Incapable de fournir un effort physique, sa seule façon de se démarquer est son esp...