Chapitre 6

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-Alors, comment se porte mon cher neveu ?

Jorran sursauta en entendant la voix de son oncle qu'il n'avait pas remarqué entrer dans sa chambre. Le prince cadet était assis dans son lit, sous les couvertures en fourrure, bien installé dans les oreillers, occupé par un grimoire passionnant ressassant une immense partie des légendes du Nord. Ouvrage qui lui avait été procuré par Maester Luwin.

-Mon oncle ! S'exclama-t-il, un sourire aux lèvres. Comment avez-vous fait pour entrer ? Je pensais que mère vous empêcherait coûte que coûte de me rendre visite.

-Vois-tu mon cher Jorran, l'avantage de ma petite taille est que je puis aisément me faufiler entre les pâtes de mes semblables afin d'échapper à leur attention.

Le jeune garçon sourit, amusé. Son oncle était l'incarnation même du sarcasme. Et de l'excès. Et de la gourmandise. Egalement de la luxure. Toujours était-il que Tyrion dit le Nain était parvenu à retourner tous ces péchés à son avantage pour devenir une personne à la compagnie si agréable pour l'adolescent. Un modèle pour dire toute la vérité, pas un modèle de vie, mais bien un modèle de pensée et de parlé.

Durant plusieurs minutes, les deux blonds discutèrent des faits et événements de Winterfell. Cela faisait deux jours que Jorran était cloué au lit. Sa fièvre avait baissé, mais il était encore faible physiquement, et selon Maester Luwin, ses poumons étaient encore très encombrés. Et effectivement, le prince cadet était prit de toux extrêmement grasses.

-Et lady Sansa ? Demanda l'adolescent une fois la conversation bien entamée. Supporte-t-elle la nouvelle de ses fiançailles avec mon adorable aîné ?

Tyrion leva les yeux au ciel et fit mine de prendre un air outré de la situation.

-Si tu la voyais, mon pauvre Jorran ! Elle est vraiment rayonnante ! Un bonheur infini la comble de cette nouvelle ! Que pourrait avoir Joffrey pour être si attirant ?

Le petit lion haussa des épaules, comme si ce qu'il allait annoncer n'était quelque chose que de purement anecdotique.

-Le fait qu'il lui fera donner naissance à des petits loups blonds.

Le nain se mit à rire, très vite rejoint par son neveu, tout sourire.

-Mais ... se calma le petit homme. Plaisanteries mises à part, elle risque d'être fort déçue de sa royale personne.

Jorran haussa un sourcil, l'amusement pouvant encore se lire sur son visage blanc comme un linge.

-Que me demandez vous mon oncle ? De l'arracher aux griffes de ce féroce Joffrey tel un chevalier servant et l'emmener la désister de son honneur au fin fond des terres de Vaes Dothrak ? Dit-il d'un ton fort sarcastique.

-Loin de moi l'envie de te mettre d'aussi viles idées dans la tête mon garçon ! S'exclama Tyrion sous un faux ton de réprimande. Le reste n'incombera que de toi, mais je voulais simplement te conseiller de l'épauler les jours où elle en éprouvera le besoin. Nous savons tous deux que ce cher Joffrey est d'une compagnie disons ... particulière.

Le jeune malade inclina la tête en signe d'acquiescement.

-Si ce n'est que ça, je saurai me montrer attentif et à l'écoute.

Les deux comparses échangèrent un petit sourire complice. Puis le Lutin finit par conclure cet interlude.

-Sur ce, mon ami, je te laisse reprendre ta lecture.

Il singea une révérence ridicule, ce qui fit sourire de plus belle son neveu, avant de s'éclipser et fermant délicatement la porte de la chambre.

The Sick LionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant