L'embarcation s'éloignant du bord était en train d'emmener Myrcella vers le navire qui la ferait tout droit partir pour Dorne. La jeune fille pleurait à chaudes larmes. Les adieux avaient été plus que difficiles. Beaucoup de personnes étaient présentes en ce jour particulier : tout naturellement, la mère de la princesse, ses frères, son oncle, d'autres dames de la cour, incluant les fiancées du Roi et du prince, ainsi que des soldats et autres gardes.Jorran était vêtu d'une de ses tenues que sa mère lui avait offert le soir de ses quinze ans. Une tunique jaune brodée d'argent, arborant le cerf couronné, emblème qu'il haïssait tant, considérant qu'il ne s'agissait pas du sien. Il n'avait eu d'autre choix que de s'accoutrer ainsi, Cersei ayant insisté, et le jeune homme n'ayant eu la motivation de protester, pour une fois, car ne voulant rendre encore plus difficile ce jour de départ. De toute manière, il n'en aurait point eu l'énergie. Depuis sa dernière crise, lors de sa fête, il n'avait quitté le lit que le matin même, pour s'apprêter. Son visage était pâle et cerné, comme toujours, et la fatigue le collait telle un parasite immortel.
Le blondinet n'avait aucune honte de montrer sa tristesse. Ses beaux yeux émeraudes fixaient l'embarcation, larmoyants, et sa respiration sifflante malgré l'air marin ambiant trahissait des sanglots qui ne tarderaient point à se montrer. Myrcella allait terriblement lui manquer. Et bien qu'il essayait de se consoler en se rappelant qu'il avait eu l'occasion de dire tout ce qu'il ressentait envers sa petite sœur, le jeune homme se sentait toujours bougrement coupable de ne jamais avoir prit la peine de réellement passer du temps avec elle.
Lady Calysto se tenait toute proche du prince. A voir cette scène, elle ne pouvait que se remémorer son départ lorsqu'elle avait dû venir vivre à Port Réal, ses adieux avec son frère Elyas, et tous ceux qu'elle avait connu à Champmoisson. Elle se souvint qu'elle s'était interdit de pleurer, ce jour là, cependant la tristesse de s'en aller était restée la même. Elle ne pouvait donc que comprendre cette ambiance des plus tristes, ainsi que le sentiment qui habitait son ami. Dans un geste de compassion infini, la jeune Swyft s'approcha encore plus de Jorran, leurs épaules se touchant presque. Elle vint même jusqu'à agripper discrètement sa main, pour insister sur le fait qu'elle était là pour lui, pour tenter de le réconforter. Cette attention réchauffa quelque peu le cœur du prince, qui posa un instant son regard sur sa futur femme. Il lui sourit, d'un petit sourire encore teinté de chagrin, afin de la remercier. Sa comparse lui renvoya un rictus semblable.
Jorran n'était point le seul à se sentir terriblement attristé par ce départ. Très vite, il remarqua que son jeu frère Tommen était inconsolable. Pleurant à chaudes larmes, secoués d'immenses sanglots d'enfants, il ne parvenait ni à se calmer ni à cacher son chagrin. Le jeune garçon était accompagné d'une septa qui lui essuyait ses grosses larmes à l'aide d'un mouchoir, ne sachant quoi faire pour essayer de le réconforter.
Le prince s'approcha donc, le cœur serré de voir son petit frère ainsi. Il s'accroupit pour arriver à son niveau, lançant un regard poli à la septa pour lui signifier de le laisser essayer. Il vint poser une main sur son épaule, l'autre venant s'aventurer dans les cheveux dorés du garçon de dix ans.
-Tommen. Appela-t-il, doucement. Ne t'inquiète pas. Myrcella ne part pas pour toujours, tu sais. Ce n'est pas grave si elle s'en va, elle pourra toujours nous écrire, et elle nous rendra bientôt v...
-Par les sept Enfers, tu sonnes comme un chaton qui supplie le retour de sa mère, Tommen. Coupa Joffrey. Les princes ne pleurent pas.
Tournant la tête vers son aîné, Jorran fusilla le Roi du regard, prêt à lui renvoyer une quelconque remarque cinglante pour lui signifier qu'il n'avait pas à se mêler de cela. Même le benjamin de la fratrie s'était soudainement arrêté de pleurer, déstabilisé par l'intervention de leur frère.
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The Sick Lion
FantasíaJorran est un jeune garçon de 14 ans, à la santé fragile. Ses poumons malades le clouent au lit, le plongeant dans une fatigue constante, et des douleurs chroniques. Incapable de fournir un effort physique, sa seule façon de se démarquer est son esp...