The Sick Lion

Chapitre 38

Non. C'était tout bonnement impossible. Comment avait-elle été touchée ? A quel moment Calysto avait bien pu se prendre un coup de couteau ? Jorran ne parvenait pas à comprendre comment cela avait été possible. Il l'avait poussée en arrière sitôt le premier assaut survenu. Le sang sur la lame. Sa plaie au bras. Ce n'était donc pas son sang à lui ? Impossible. Non. Il ne voulait pas que cela se passe ainsi.

Le prince était tout bonnement terrifié, à l'instar de son amante. Tous les deux se fixaient, à quelques mètres de distance, leurs prunelles figées dans une expression d'horreur et d'angoisse. Le temps semblait s'être stoppé.

-J-Jorran...

Elle était en train de défaillir. Le blond se précipita sur elle, de peur qu'elle ne s'effondre déjà inanimée. Il l'accompagna dans sa chute, voulant l'asseoir au sol, mais tout au plus se vautra-t-elle à moitié.

Le couple ne parvenait à se parler. Le lion n'était toujours pas en mesure de réaliser ce qu'il était en train de se produire. Il ne savait comment agir, quoi dire. Sa fiancée, elle, était tant terrassée par la peur que par la douleur. Sa blessure la lançait. Lui procurait une souffrance terrible. Elle faisait de son mieux pour ne pas geindre, cependant, elle n'avait jamais rien ressenti de tel. Une simple inspiration lui suffisait pour raviver cette fameuse douleur un peu plus à chaque seconde qui passait. Et voir ce sang, son propre sang, s'échapper ainsi de son corps sans s'arrêter, la terrifiait encore plus. Elle s'agrippa au bras de Jorran, ses doigts maculés de ce liquide rouge tachant sa manche.

-J-Jorran ... bégaya-t-elle, les larmes aux yeux. Il ... il faut remonter...

Le jeune homme ne savait plus quoi faire. Comment réagir. Il n'avait jamais su. Ce fut lorsque la Swyft lui fit comprendre qu'elle escomptait tenter de se relever qu'il retrouva l'usage de la parole. Il lui intima d'une voix tremblante l'ordre de ne pas bouger, et essaya de la maintenir dans la même position, immobile. Par tous les Dieux. Tout ce sang le prenait à la gorge, lui procurant un sentiment d'angoisse terrible, s'apparentant presque à de la nausée. Que pouvait-il bien faire ?

Son amante tenta d'insister. De lui dire qu'elle était en mesure de se relever, de tenir debout. Mais elle tremblait comme une feuille. Le prince refusa de nouveau, lui demandant presque de se taire. Il fallait qu'il voit la blessure. Qu'il comprenne où elle était touchée. Si tout cela était grave ou non. Trouver n'importe quel élément qui pourrait lui faire croire que cette mésaventure n'allait pas se terminer de la pire des manières.

Peut être bien que le poumon n'était-il pas touché. Elle ne saignait pas du nez, ne crachait pas de sang. Mais Jorran n'arrivait pas à voir la plaie, tant le saignement était abondant. La tâche sur la robe de Calysto s'agrandissait toujours, teintant le tissu d'une couleur écarlate, des gouttes perlant déjà sur le sol en pierre.

A peine le prince tenta-t-il de poser une main près de l'endroit où les vêtements de sa promise avaient été déchirés par la lame que la Swyft étouffa un gémissement de douleur qui le fit immédiatement s'arrêter dans son geste. Tout ce sang qui ne faisait que couler, leur agresseur avait-il touché un organe vital ? Sûrement. La plaie était même très probablement bien profonde. Il fallait que le jeune homme fasse quelque chose.

Alors, il eut l'idée de dégrafer sa cape. Dans son élan, et sous le coup de la panique, il la déchira à moitié. Puis, il vint, précipitamment, presser le tissu contre la blessure. Il s'excusa, la voix brisée, lorsque la jeune Lady poussa un nouveau râle de douleur qu'elle n'était parvenue à étouffer. Elle s'était mise à pleurer, et d'angoisse et de douleur, de grosses larmes coulant le long de ses joues.

-Ça va aller, je ... je te le promets. T-Tiens bon ... Lui dit Jorran, la voix rauque. Son souffle se faisait plus court, plus lourd. Ses poumons commençaient à s'encombrer, au fur et à mesure que les secondes passaient.