Chapitre 9

326 28 26
                                    

La reine Cersei fit un scandale terrible sur ce qu'il venait d'arriver à son fils. Étant au beau milieu du Neck, où tout n'était que marécages et routes boueuses, isolé de tout village ou d'auberge, il fallut stabiliser le prince cadet sur place, à même une charrette, et avec si peu de moyens.

Par chance, un des voyageurs indépendants suivant le convois s'avérait être initié à la concoctions de remèdes et la gestion de telles crises. Il fit de son mieux pour sauver l'adolescent, mais cela se sentait qu'il n'était pas totalement sûr de ses gestes, craintif d'achever un enfant de la famille royale. Qui plus est, ce n'était point une tâche facile, avec une reine hystérique dans les pattes.

-Par les septs Enfers, j'aurais mieux fait de ne jamais le laisser partir seul ! Se lamentait Cersei, encore et encore, presque larmoyante. Elle était auprès de son fils, lui caressant les cheveux, comme si cela allait avoir une quelconque utilité pour améliorer sa santé.

Tout un attroupement s'était amassé autour des deux lions et du soigneurs, et les frères et sœur de Jorran étaient aux premières loges. Tommen se retenait comme il pouvait de pleurer, tandis que Myrcella, se vidait de toutes ses larmes, blottie contre Jaime. Joffrey, quant à lui, se délectait d'un tel spectacle. Il souriait comme si tout cela n'était pour lui rien qu'une comédie. Également, Arya et Mycah voyaient toute la scène, se rongeant les sangs pour leur ami.

La foule murmurait sans cesse, se demandant ce qu'il était bien arrivé au prince cadet, conjecturant sur son sort. Personne ne prenait la peine d'essayer de savoir ce dont le guérisseur pouvait bien avoir besoin pour sauver la vie de l'adolescent. Celui-ci fouillait dans son immense sac, à la recherche d'une potentielle plante ou onguent qui pourrait décongestionner les bronches de son royal patient. Il lui suffisait d'une seule fleur en particulier, de simplement lui en faire renifler l'odeur, pour pouvoir desserrer un minimum son système respiratoire. Puis, plus tard, il en ferait une décoction pour soulager ses poumons. Seulement... l'homme avait beau fouiller dans son morceau de toile, il ne trouva point ce qu'il convoitait tant. Il fut tellement frustré qu'il en pesta.

-Bon sang, qu'attendez vous pour sauver mon fils ?! Finit par vociférer la reine.

Intimidé, et rongé par l'inquiétude, presque tremblant, il déclara d'un ton si peu sûr de lui.

-Votre Majesté, il me faut une plante que je ne possède pas, je suis navré, je ne ... je ne peux rien faire sans cette fleur.

Furieuse et désespérée, Cersei commença à grogner des menaces innombrables au soigneur, qui la dévisageait sans rien oser dire. Ce fut la voix tonitruante du roi qui imposa enfin le silence.

-Que se passe-t-il ici ? Pourquoi le convoi s'est-il arrêté, par tous les Dieux ?!

Robert, aussi délicat qu'un sanglier qui vous rentre dedans, avait finit par se faufiler parmi la foule. Ou plutôt, avait bousculé une bonne vingtaine de personnes afin de voir la raison pour laquelle absolument tout le monde avait cessé d'avancer. Le silence relatif lui tint lieu de réponse. Regardant avec dédain ce qu'il se tramait dans la charrette, Jorran la bouche emplie de sang, la tête reposant sur les genoux de Cersei, et cette espèce de fasse de renard en train de fouiller dans un tas de feuilles, il eut l'air autant ému que s'il eut contemplé une fissure dans un mur. Aussi sec, le gros Baratheon repartit sans mot dire.

-Robert ! Appela son épouse, sans succès.

Et qui disait Robert disait également Eddard. La nouvelle main du roi ne quittait plus la compagnie du cerf couronné que pour dormir. Arrivant sur les lieux, il découvrit la raison d'un tel attroupement. Le Stark soupira, et voulu s'excuser auprès de la reine d'une telle indifférence de la part du souverain. Mais il se ravisa, et, à la place, pour prouver autrement son implication, donna l'ordre à ce que l'on installe le camp, et une tente réservée à Cersei et son fils.

The Sick LionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant