37. Undertaker, première partie

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24 mars 1887

La pluie incessante martelait les pavés, les transformant en ruisseaux tumultueux. Sebastian avançait avec une aisance imperturbable, drapé dans son long trench-coat noir. L'imposante façade mauve de la boutique se dressa devant lui, couronnée de l'inscription majuscule «Undertaker». Sans la moindre hésitation, il pénétra dans l'antre, la clochette suspendue au-dessus de la porte annonçant sa présence.

Le petit établissement exsudait une atmosphère sombre et moite, un endroit où les lueurs de bougies vacillaient comme des âmes en peine. Les rayons spectraux des flammes se reflétaient sur les murs crasseux, dessinant des ombres mouvantes dans les coins obscurs de la pièce. Les étagères regorgeaient de curieuses reliques funéraires, des objets qui semblaient capturer l'essence de la mort elle-même.

Sebastian progressa en silence à travers les allées étroites de la boutique. L'odeur âcre de la poussière et de la décomposition flottait dans l'air, envahissant ses sens surhumains.

Ses yeux d'un rouge incandescent distinguèrent soudain quelque chose d'intriguant. L'un des cercueils en bois sombre, jonchant le sol de l'établissement, était légèrement entrouvert, révélant une silhouette féminine. Il s'en approcha, ses sens démoniaques en éveil.

Ses facultés extraordinaires lui permirent de discerner nettement le corps, même dans l'obscurité pesante. Une femme d'une beauté glaciale reposait dans une pose tranquille, ses cheveux d'un bleu indigo vibrant contrastant avec sa peau pâle et mortuaire. Sa robe, d'une élégance intemporelle, était ornée de bijoux argentés qui scintillaient faiblement à la lueur des bougies environnantes. Un linceul noir, soigneusement disposé, recouvrait ses yeux, figeant son expression dans l'éternité du trépas.

C'était un spectacle à la fois fascinant et dérangeant, une vision de la mort immortalisée dans toute sa splendeur macabre. Sebastian se demanda ce qui avait conduit Undertaker à conserver un tel spécimen dans sa boutique, cette découverte éveilla sa curiosité.

Tandis qu'il se penchait pour examiner de plus près la mystérieuse défunte, il perçut le son de pas approchants.

« Envoûtante, n'est-ce pas ? On dirait une poupée de porcelaine »

Undertaker surgit de l'ombre. Des mèches grises, longues et désordonnés s'échappaient de son chapeau, un haut-de-forme d'une hauteur exceptionnelle. Son visage était obscurci par une frange irsude, ses yeux brillant au travers, telle un chat rôdant dans l'obscurité.

Il redressa délicatement la tête de la défunte, sa chevelure tombant mollement. Un sourire sardonique s'étira sur ses lèvres, accentuant la folie qui semblait l'habiter.

«Un peu de thé peut-être ?», suggéra-t-il, d'une voix empruntant une tonalité féminine parodique, accompagnée de gestes théâtraux qui donnèrent vie à une étrange scène macabre. Un éclat discordant, mi-rire, mi-frisson, échappa à sa bouche.

Sebastian observa intrigué la souplesse inhabituelle du cadavre, une marionnette grotesque dans cette mise en scène morbide.

«Je ne partage pas vos fascinations macabres», répliqua Sebastian, d'une voix glaciale, sa nature démoniaque resplendissant dans son regard carmin. «Dépourvu de son âme, un être humain n'est rien de plus qu'une coquille vide.

— Les âmes sont précieuses, je vous l'accorde»

Le croque-mort souleva délicatement le couvercle du sol et referma le cercueil.

«Bien, à quoi dois-je le plaisir de votre visite ? demanda-t-il, son ton évoquant un mélange de curiosité et d'indifférence.

— J'ai une question à vous poser.

L' Âme Maudite (Terminée) SebastianxOCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant