-et je te parle Madame prend ses affaires elle part ! Tu veux partir Kathina ? Tu veux partir ? C’est toi qui te comportes mal mais c’est toi qui as le culot de ramasser tes affaires pour partir ?
Pendant que ma tante vocifère, mes cousins et cousines essaient de me faire entendre raison. Mais ma décision est déjà prise. C’est ma vie et je veux la vivre comme je l’entends. Si je me casse la figure devant ça sera ma figure, on ne demandera à personne de me donner la sienne.
Alors que maman Mélanie continue de s’égosiller dans la cours sous les oreilles attentifs de tout le voisinage, son mari et le meilleur ami de celui-ci arrivent. Son premier réflexe est de faire entrer tout le monde dans la maison et chasser les badauds.
-Mélanie c’est comment on t’entend depuis le carrefour ?
-ce n’est pas Tina ? Ce n’est pas toujours elle ? Dieu et sa mère *d’où qu’elle soit me sont témoins que j’ai tout fait pour cet enfant. Quand j’irai retrouver ma sœur, ça sera la conscience tranquille. J’ai donné à Tina les mêmes chances *que les autres.
-on sait tout ça, c’est quoi le problème ? s’impatiente son mari.
-la bonne dame est exclue de l’établissement. 63h d’absence, 3,87 de moyenne annuelle. Je ne te parle même pas des commentaires des professeurs. Tout ça parce qu’elle connaît maintenant les hommes.
-comment c’est en fin d’année que tu découvres tout ça Mélanie ? Tu n’es pas allée récupérer ses bulletins des premier et deuxième trimestres ? accuse tonton Alain son beau-frère.
-ah Alain… elle commence à bégayer. Tu sais que le travail, je finis tard.
-non non. Les études de l’enfant c’est pas à la fin du trimestre pire de l’année qu’on s’y intéresse. C’est tous les jours, tous les soirs. Et toi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est quoi ces histoires ?
Muette comme une carpe. Il s’est passé que l’école ne m’a jamais intéressée, il veut que je lui réponde quoi ?
-on te parle non ? Explique à ton oncle. Et pendant que je lui parle elle va carrément soulever ses affaires pour partir.
-c’est vrai ça ? cette fois c’est tonton Gervais son mari qui intervient. Tu veux aller où ?
Ma bouche restera fermée. Quelques larmes de crocodile coulent sur mes joues en attendant qu’ils me lâchent tous la grappe. Les minutes passent et je suis toujours debout à me faire sermonner. Mes pieds me font mal, la tête chauffe.
Énervée par mon mutisme, maman Mélanie vient me donner une gifle en plein visage. Je perds volontairement l’équilibre et vais me cogner la tête contre le mur. Elle veut m’entendre ? Très bien.
-oyioooh ! Maman oh ! Maman pourquoi tu m’as laissée ? Maman pourquoi tu ne m’as pas emmenée avec toi ? Tu connais le sort des orphelins sur cette terre, pourquoi tu ne viens pas me chercher ? Tu sais bien que je n’ai pas de père. J’ai fait quoi à qui ? Maman regarde comment on me traite là où tu m’as laissée.
-je te traite comment ? Enfant ingrat !
Elle veut venir vers moi mais est retenue.
-ah Seigneur ! Pourquoi Tu prends la mère et laisse l’enfant ? Je ne parle pas, j’encaisse tout en silence. Mais je suis à bout, à bout. L’orphelin est un humain, il a aussi un cœur. Je n’ai jamais voulu être une charge pour les gens c’est Toi qui as pris ma mère.
-Tina ferme ta bouche ou je te casse la gueule ! Tu dis quoi ? Tu encaisses quoi ? Qui te fait quoi ici ? Donc c’est ce que tu dis dans mon dos ? C’est ce que tu racontes aux gens dehors ?
Et là elle se met à pleurer. Larmes sincères ou pas, c’est en tout cas un concert de pleurs en ce moment dans le salon. Jusqu’à ce que tonton Alain décide de me prendre avec lui pour quelque temps, histoire de laisser chacun se calmer.
Tonton Alain et mon oncle sont amis depuis si longtemps qu’ils ne s’en souviennent plus vraiment. Ils se considèrent maintenant comme des frères, leurs familles respectives de même.
J’arrive dans sa maison le soir tombé et il n’y a que sa femme qui est devant la télé. Les enfants sont en vacances. Tonton Alain m’envoie dans la chambre des filles, sa femme me fixe sans rien dire. Je m’arrête au couloir pour écouter.
-elle fait quoi ici ?
-un problème avec sa tante donc elle restera d’abord ici.
-ici où ? Chez qui ? La petite qui a les long yeux la, tu veux la mettre au contact des enfants de qui ? Qu’elle me gaspille aussi les enfants ?
-tu voulais que je fasse quoi ? Tu sais bien qu’elle est orpheline de mère et que son père l’a reniée depuis le ventre. Tu voulais que je fasse quoi ?
-ça ce n’est pas mon problème. Je protège juste mes enfants. Cette fille ne peut pas rester ici.
-comme c’est ma maison et que c’est moi qui décide, elle restera ici.
Je vais vite dans la chambre avant de me faire attraper à écouter aux portes.
Tonton Alain vient me dire de passer sous la douche avant de venir manger. Je prends tout le temps dont j’ai besoin. Vêtue d’un short ras-le-cul et d’un débardeur sans soutien-gorge en dessous, je rejoins le couple à table. La femme me regarde mais ne dit rien. On mange dans le silence total et je retourne dans la chambre. J’entends une grosse dispute éclater entre les deux avant qu’ils ne sortent tous les deux sans rien me dire. Je suppose qu’elle va au boulot. C’est une sage-femme qui travaille dans un hôpital privé.
J’entends tonton Alain revenir. Je prends rapidement une lingette pour m’essuyer même si je me suis douchée il y a pas longtemps. Il ferme la porte centrale à clé et se dirige directement dans la chambre que j’occupe. En ouvrant la porte, il tombe sur mes jambes grandes écartées, ma main jouant avec mon intimité.
-c’était quoi ce short ? il me demande avec une voix grave.
-un pyjama, je réponds innocemment en me masturbant et caressant les seins à travers mon haut.
Il me regarde faire, me regarde me donner un orgasme. De son côté aussi ses mains sont occupés. Puis on couche ensemble toute la nuit non stop.
Alain et moi nous voyons depuis quatre ans, j’avais alors douze ans. C’est lui qui m’a déflorée même si ce n’est pas le seul à profiter de mon corps. Il me donne de l’argent, deux cent mille par mois. C’est pour lui que je sèche les cours mais je ne m’inquiète pas. J’ai un bulletin scolaire qui stipule que je suis une brillante élève. Moi je m’en fiche, c’est lui qui insiste sur le fait que je dois avoir des bulletins scolaires et mes examens.
Personne ne sait pour lui et moi. Absolument personne. Tout à commencé dans cette maison même. Après des mois à me regarder différemment, suggéré des choses et me toucher dans les coins, on a couché ensemble ici dans son lit conjugal. Sa famille était allée à l’église et moi j’avais prétexté avoir mal au bas ventre. Ma première fois n’a pas été ennuyante ou douloureuse. J’ai pris mon pied et quatre ans plus tard nous en sommes toujours là. L’argent est venue après, lorsque je suis rentrée chez ma tante et que je ne voulais plus le voir.
Je devais être très discrète avec l’argent. Je pouvais rien acheter chez ma tante car elle soupçonnerait quelque chose. Cette femme a les yeux partout. Alors je garde cet argent dans un coffre ouvrable une seule fois. Le menuisier du quartier l’avait confectionné pour moi. Il est visible à tous, lourd et bruyant de pièces, mais moi seule sait qu’il y a des liasses et liasses de billets à l’intérieur. Impossible de voler car il faudrait casser le coffre, qui va prendre cette peine pour quelques pièces ?
C’est pour ça que je voulais partir de chez elle, je veux vivre ma vie. Profiter de cet argent, mon argent.
-l’année prochaine tu vas passer le bac en candidate libre.
-pardon ? Même le BEPC il a fallu acheter les épreuves et j’ai failli ne pas l’avoir.
-écoute. Je vais te libérer un duplex. Tu vas te concentrer sur ton examen. Les épreuves tu les auras à l’avance, si tu te concentres bien tu l’auras.
-pourquoi tu insistes avec ça ? Après tu vas me demander d’aller à l’université ?
- mon frère est le cofondateur d’une école supérieure dans la ville, la Licence et le Master tu les auras sans même une seule fois aller à l’école. Mais c’est important pour toi de les avoir.
Il m’énerve quand il parle, je préfère quand sa bouche est occupée.
-mange-moi la chatte.
-ma femme va bientôt rentrer.
-vite fait bébé s’il te plaît.
-les choses que je ne fais même pas à ma femme.
-parce que je te fais moi des choses qu’elle ne te fera jamais. Allez bébé s’il te plaît.
Il ne me dit jamais non. Il sait. Il sait ce que je suis capable de lui faire, jusqu’où je peux l’emmener dans le plaisir. Le fait de savoir que sa femme va bientôt rentrer pimente encore plus les choses.
Je vais faire quoi avec jusqu’à Master quand mon réel niveau c’est la cinquième ? Je n’ai jamais aimé les études. Pour quoi en faire ? Je suis belle, bonne et si je peux faire convulser un papa de quarante ans de plaisir, alors je suis bonne au lit. J’aime l’argent. J’aime recevoir de l’argent des hommes comme Alain. Est-ce que je l’aime ? Non, j’aime son argent.
Lui il est dans un autre délire de faire de moi sa deuxième femme quand j’aurai dix-huit ans. Il est à fond sur moi.
Sa femme rentre et me trouve dans la chambre totalement habillée et sur mon téléphone.
-mon mari est où ?
Lol ! Mon mari ! La précision c’est pour ?
-je ne sais pas, il m’a juste dit qu’il arrive.
-il est parti depuis ?
-oui quand même.
-ok ! Il faut venir m’écailler le poisson et tu vas aller me prendre l’oseille au petit marché.
-oui tantine Sergie.
Heureusement que la fin du mois je quitte cette maison. Si je n’étais pas là, elle aurait fait comment ? Non mais n’importe quoi !
Nous sommes à la cuisine quand je l’entends se plaindre au téléphone. Il paraît que son mari dilapide leur argent. J’apprends que le couple à un restaurant-bar et trois duplex en plus de leurs salaires respectifs mais leur fils au Sénégal ne reçoit pas l’argent comme il se doit. J’écoute en écaillant le poisson. Je pense qu’elle a oublié ma présence un moment et quand elle s’en est rappelé, elle a quitté la pièce.
.
Seulement trois jours que je suis dans cette maison et que Sergie me montre clairement que je ne suis pas la bienvenue chez elle. Mais est-ce qu’elle me connait ? Est-ce qu’elle sait que quand je veux quelque chose, l’univers entier se met en marche pour me le donner ?
Je retrouve son mari au bistrot du carrefour, ça tombe bien il est seule.
-je ne veux plus que tu la touches à côté de moi.
-ma femme ? Tina tu fumes maintenant le chanvre ?
-ok ! Je t’aurai prévenu.
-pose-moi ton cul tout de suite ! Tu te prends pour qui ? Tu menaces qui ?
-je ne te menace pas. Tu ne peux pas coucher avec elle alors que je suis à côté. Sinon, si elle te satisfait tant, ne viens plus chez moi.
-tu es surement restée trop longtemps sous le soleil. Tu dois faire une petite fièvre.
-très bien !
Il n’a pas pris mes avertissements en considération. Comment je sais qu’ils ont couché ensemble ? C’est quand le matin elle est toute douce, toute gentille. Et donc dès qu’il partait la déposer, moi aussi je disparaissais de la maison. Il a tenu trois jours seulement avant de péter les plombs.
-je t’ai dit de ne pas la toucher à côté de moi.
-le duplex est prêt, tu peux y aménager dès demain.
-d’accord ! On se voit demain dans l’appartement alors.
Et je raccroche avant qu’il ne puisse rétorquer. Je suis avec un ancien professeur, il m’a invitée manger. Il me drague mais j’évalue encore s’il a assez d’argent et surtout s’il est généreux. Au début il voulait m’avoir avec les notes, il a vite compris que je n’étais pas comme toutes les autres gamines. Maintenant au lieu de m’inviter au tchep, il m’invite dans des endroits classes. Je l’écoute mais mes radars sont activés. Peu importe son niveau de générosité, qu’est-ce qu’un petit Professeur de lycée peut me donner ?
Le soir quand je suis rentrée, peu après Sergie, Alain m’a demandé de prendre place. Il m’a d’abord réprimander par rapport au fait que je sorte trop, que je sois tout le temps dehors. Puis il m’a informée que j’irai chez ma grand-mère paternelle pour quelques jours car il partait en mission. J’ai joué la petite fille docile et rangé mes affaires. Le lendemain j’avais tout une maison pour moi dans un quartier sécurisé. La maison était déjà entièrement meublée en plus. Pour le remercier, je lui ai fait toutes ces choses sales qui n’ose pas avouer aimer. Ces choses qui peuvent le rendre fou.
Sa mission c’était simplement du pipeau. Tout ça pour passer du temps avec moi. On a passé notre temps à se balader dans des coins reculés de la ville, à s’amouracher en se fichant des regards des gens, à baiser.
Puis la mission prit fin et il devait rentrer chez lui. Ce soir quelqu’un à frappé à la porte après son départ. Comme j’étais au téléphone et que ça ne faisait même pas cinq minutes qu’Alain était parti, j’ai ouvert sans vérifier le judas. En un rien de temps je me suis retrouvée au sol à recevoir des coups de partout. Je protégeais juste mon visage. C’étaient des femmes, au moins trois mais j’ai reconnu la voie de Sergie. Elles m’ont frappée sur absolument tout le corps sauf le visage et même là, Sergie se débattait pour atteindre cette partie de mon anatomie. Elles m’ont tabassée et m’ont laissée presque morte après avoir saccagé ma maison.
J’ai passé cinq jours aux soins intensifs. Plus d’une fois j’ai failli y passer. Tout mon corps était endolori. Les infirmières étaient obligées de me donner de la morphine car je souffrais le martyre. Heureusement rien d’irréversible. Alain a saigné avec les factures. Un mois entier à l’hôpital, un hôpital privé en plus. Ne parlons même pas des radios, scanners et autres examens et médicaments. Ensuite, il fallait faire des rééducations et autres suivis médical. A la veille de la rentrée scolaire, Alain était encore dans les frais médicaux.
Sergie venait sans le savoir de me donner le bâton avec lequel j’allais lui rendre les coups qu’elle m’avait donné mais en plus mortel.
-tu as porté plainte à ma femme Kathina ?
-c’est écrit non ?
-tu es folle ?
-c’est moi la folle ? Une vieille comme Sergie vient me tabasser avec deux de ses sœurs et c’est moi la folle ? C’est moi ? J’ai failli mourir. Elles m’ont laissée dans le coma, si le gardien ne m’avait pas emmenée à l’hôpital à l’heure actuelle j’étais morte et c’est moi la folle ?
-je ne peux pas te laisser envoyer ma femme, la mère de mes enfants en prison. On parle d’homicide volontaire.
-alors elle accepte de changer de régime matrimonial et tu m’épouses légalement. Tu as passé ton temps à me dire que tu voulais m’épouser, voici l’occasion.
-tu es mineure.
-et heureusement pas stupide. Passé quinze ans je peux me marier avec une autorisation parentale. Sauf que je n’ai pas de père et que ma mère est décédée. Légalement je n’ai pas de tuteur officiel donc oui je peux me marier. Maintenant laisse-moi s’il te plaît, je veux me reposer. Les médicaments m’assomment.
Je ferme les yeux et attends qu’il s’en aille. Quand Kathina veut quelque chose, l’univers entier s’accorde pour le lui donner. Si Alain ne m’épouse pas, c’est que je ne m’appelle pas Kathina. Et une fois la bague au doigt, Sergie va passer sa vie à regretter ce jour où elle a eu l’idée de me porter main.
VOUS LISEZ
Kathina
Non-FictionTout ce que Kathina désire elle doit l'obtenir. Avec cette demoiselle au physique de déesse, la fin justifie les moyens.