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          ***Philippe ANDENO***

Qu’est-ce qu’un parent ne ferait pas pour son enfant ? Pour protéger son enfant ? C’est un sentiment que Dieu Lui-même a laissé sur terre et ne saurait être expliqués
.

J’appelle un de mes anciens poulain qui je sais, ne me refuserait pas un petit service. Moi ANDENO qui ait eu un parcours irréprochable, qui ait toujours travaillé avec honneur et intégrité. J’ai servi fièrement ma patrie, moi de la génération Gabon d’abord au milieu des « chacun pour soit et Dieu nous pousse ». Je me retrouve à demander ce genre de service. Bien sûr je n’expose pas totalement mon enfant, je dis juste qu’il s’agit d’une vidéo compromettante.

-avant 20h s’il te plaît. Et avec tous ses appareils.

-dans deux heures maxi nous sommes chez vous Colonel.

-merci Capitaine.

Je raccroche et m’assois. Cette nouvelle m’a assommé au point de me donner des palpitations.

-va me chercher de l’eau !

Il s’empresse de se lever et s’en va en se tenant les côtes. Je ne l’ai pas assez cogné, l’âge. Je bois trois grands verres d’eau d’affilé et vais m’allonger le temps qu’ils arrivent.

Je me sens mal. Une douleur physique mais pas que. Mon fils, mon propre fils… Je répense à certaines phrases, certains gestes. Je prenais la jalousie du petit Thibault autrement, comme un ami qui ne veut pas voir l’autre évolué. Je n’ai jamais apprécié cette amitié, je savais que quelque chose clochait, mais je ne pouvais pas un seul instant imaginer ça.

Cet enfant a toujours été mou mou. Mais je me disais que les enfants des blancs sont souvent comme ça. Il me disait qu’il voyait une fille. Donc la fille la… oh mon cœur ! Mon cœur !

J’essaie de retrouver mon rythme cardiaque. Allongé dans le calme, je me concentre sur ma respiration en évitant de penser. Mais comment ne pas penser ? Tu n’as pas d’enfants c’est un problème. Tu en as, ils t’en donnent même à l’âge adulte.

-Philipe ? On veut te voir.

-j’arrive. Donne-moi d’abord de l’aspirine et installe-les dans le petit salon.

Elle va et revient presqu’aussitôt. Je prends le médicament et reste immobile un moment.

-c’est grave ? C’est à cause de cette fille ?

-…

-Philippe parle-moi, je suis sa mère et je m’inquiète.

-tu sauras ce que tu dois savoir au moment opportun. Tu as appelé tes frères ?

-hum !

-Marjorie j’ai déjà assez de soucis à l’heure actuelle.

-je veux comprendre l’urgence.

-tu veux comprendre quoi ? je lui demande le plus calmement mais le plus fermement possible. Deux personnes qui vivent ensemble, ont un enfant veulent se marier. Tu veux comprendre quoi ? Le vieux MIDZAHOU, paix à son âme, pouvait te laisser vivre chez moi, me faire des enfants sans t’épouser ? Mais quand c’est l’enfant de l’autre c’est normal.

-j’ai l’impression qu’on lui force la main.

-Marjorie je n’ai pas à me justifier quand je donne un ordre ! Je veux voir tes frères ici demain.

Sur ce je me lève et retrouve mes invités. En voyant Thibault j’ai un haut le cœur. Yvon est déjà sur ses machines.

-c’est bon papa.

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant