36.

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***Mémé Thérèse***



Je me sens mal, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. La tristesse que j'ai vu sur le visage de l'enfant me fait peur. Je ne comprends pas pourquoi Daniel s'est comporté ainsi. Pourquoi ne pas me dire la vieille qu'il n'avait aucune intention de venir ?



J'ai convoqué une réunion avec mes trois enfants d'urgence. Je ne leur ai pas laissé le choix, je veux les voir tous les trois ce dimanche même.



Ils sont arrivés au compte goutte, Daniel le dernier. Comme s'il n'avait rien fait, comme si de rien n'était.



Je commence par leur raconter l'histoire avec Kathina, comment Daniel nous a laissées croire qu'il viendrait manger avec nous pour faire connaissance et de ce qu'il a fait ensuite.



-je ne l'avais jamais vu aussi blessée, aussi triste, aussi mal. Si cette enfant se suicide, vous en serez tous responsables ici. Je dis bien tous.



-en quoi moi Sara je serai responsable de quoi que ce soit ?



-tu me poses la question ? j'éclate de colère. Tu me poses vraiment la question Sara ? C'est ta nièce, ton sang, mais dans cette famille les gens du dehors comptent plus que votre sang.



-les gens du dehors c'est qui ? Mon mari ?



-oui. je vocifère.



-c'est ton problème si tu ne le considères pas comme un membre de ta famille. Tu vois ce corps ? Il est divisé en deux. Une partie m'appartient et l'autre à l'homme qui partage ma vie depuis vingt-deux ans. Tu veux parler de quoi ? Du restaurant ? Oui je l'ai aidé à ouvrir son restaurant, une aide financière. C'est le père de mes enfants, si je meurs aujourd'hui je sais au moins qu'il a de quoi continuer à s'en occuper. Parce que si tu n'as pas pu t'occuper de tes propres enfants, ce n'est pas ceux des autres que tu penseras à nourrir.



-tu dis...



-et concernant la voiture. Oui je lui ai offert une voiture. Oui dans le couple je suis celle qui dépense le plus. C'est parce que je n'ai pas les moyens, Dieu me blague un peu avec l'argent et c'est le Gabon entier que je vais lui offrir. Ce n'est rien comparé à ce qu'il a fait pour moi, qu'il continue de faire pour moi chaque jour que Dieu. Alors maman continue de raconter à tous les carrefours que mon mari est gigolo, quand je rentre chez moi je suis avec ma famille et j'ai la paix. Du moment que ma famille est heureuse, que je suis heureuse, maman tes commentaires me passent au dessus de la tête. Je suis une épouse, une maman épanouie malgré tes ragots. J'ai le meilleur mari de la planète, je l'aime et je suis fière de lui.



-rendez-vous au village de si je savais.



-peut-être que là-bas au moins tu te comporteras comme une mère.



Je ne comprends pas pourquoi elle se met en colère.



-je n'ai jamais été une mère pour qui ?



-on est là pour parler de Daniel et sa fille, tu laisses mon mari tranquille. Je ne vais pas accepter que qui que ce soit manque de respect au père de mes enfants, surtout pas toi.



-tu vas faire quoi ? Un vaurien pareil, il valait quoi avant que tu ne le rencontres.



-tu peux toi-même répondre à cette question. Michaël intervient. Dis-nous ce que faisait David quand il a rencontré Sara. Dis-nous le parcours de ton beau-fils, ce qu'il a fait entre sa rencontre avec Sara et aujourd'hui. On t'écoute.



Ils sont en train de se liguer contre moi ou je rêve ?



-tu veux qu'on parle cache, parlons cache. Tu te rappelles quand j'étais en CM2 ? Mon père était en déplacement et il y avait un délais pour constituer le dossier pour passer les examens, je t'en ai parlé tu as fait quoi MINDZE MINTO'O Anne-Thérèse ? Tu m'as dit ne pas avoir d'argent et pourtant les jours qui ont suivi tu est allée en voyage. Ce sont ma maîtresse et la Directrice de l'école qui se sont décarcassées à me monter le dossier et papa a remboursé plus tard. J'allais perdre une année bêtement alors que tu avais de l'argent. Je continue ?

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant