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***Kathina, Avril***



Le studio est petit par rapport à mes affaires, on y est vraiment à l'étroit. Je n'ai déballé que le tiers de mes affaires mais on peut à peine circuler. Mon frigo est trop grand pour la cuisine, la gazinière pareille il n'y a pas d'emplacement prévu pour la machine à laver. Pas de paillasse pour mes appareils. Mais je refuse de vendre ces appareils, je suis Kat, en anglais un chat, je retombe toujours sur mes pattes. Cette situation n'est que temporaire.



Par contre j'ai dû me dépêcher d'acheter un Split sinon je perdais une bonne partie de mes accessoires. Et je ne supporte pas la chaleur de cette maison. Je n'ai pas construit pour vivre dans cet endroit, j'ai donc pris beaucoup de choses à la légère.



Côté finance, je m'en sors pas mal pour le moment. Avec les six cent mille que je perçois de l'ensemble de mes loyers, je peux vivre aisément. J'ai essayé de me dire que je pars louer, c'est possible, mais... les maisons ou appartements que je vise vont de deux cent mille à plus. Après je dois manger, m'occuper de mon corps -ce qui représente à lui seul un budget de deux cent mille francs. C'est juste pas possible.



Faye n'est pas le genre d'homme à penser de lui-même à m'envoyer de l'argent, il faut toujours demander. Certes quand il envoie c'est costaud mais ça me saoule de toujours demander. Il peut bien prévoir un budget mensuel pour moi, pourquoi attendre ?



Bref, on se voit en Octobre en Afrique du Sud pour ma remise de diplôme. Dans six mois exactement. Alors qu'il peut bien m'inviter chez lui au Sénégal. Récemment il a déménagé pour Dakar, il vit désormais seul. Avec tout l'argent qu'il a, Monsieur vivait encore chez ses parents.



Je suis assise sur la terrasse en brassière et shorty, il fait tellement chaud ce n'est pas possible. Je dépense cent mille francs en électricité minimum par mois. C'est dure mais je sais que c'est temporaire.



Le portail s'ouvre et mémé apparaît. Si elle vient me demander de l'argent qu'elle repasse, actuellement j'ai autre chose qui me tracasse.



-Tina bonjour.



-bonjour mémé. Tu sors d'où ?



-de la maison. Je m'ennuyais. Sers-moi d'abord à boire s'il te plaît.



-je n'ai que de l'eau.



-Tina toi aussi. Prends-moi même la bière au bar.



-je n'ai même pas cent francs où je suis assise.



J'ai de l'argent, mais c'est pour aller à l'Institut. La moindre pièce est comptée depuis que je n'ai que mes locations pour me faire vivre. Si seulement j'avais vidé mes économies avant qu'on ne bloque mon compte. Je préfère même ne pas y penser.



Voici mémé qui ne fait que gémir et se plaindre. Je l'ai pourtant prévenue que ce mois je récupérerai mes loyers, la galère nous frappe tous.



-mais Faye dis quoi ?



-il ne dit rien. Je dois à chaque fois demander.



-ah mais demande.



-il sait qu'un être humain a des besoins, que j'ai passé plusieurs mois malade. Qu'il garde.



En parlant de lui, son numéro s'affiche sur l'écran de mon téléphone. Je réponds froidement en gardant mes distances. Quand il me demande ce que j'ai, je réponds simplement « rien ». Ça le saoule et il raccroche. Puis il rappelle la minute qui suit.



-Faye j'ai tous les problèmes financiers du monde là où je suis assise, je n'ai pas la tête à tes chamailleries.



-je t'ai envoyé combien en décembre ? Le mois dernier ? Qui va encore payer ton séjour en Afrique du Sud en Octobre ?

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant