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***Kathina, quelques jours plus tôt***



Yvon a encore dormi à la maison. Ce matin lorsque je descends, il rigole avec maman Mélanie.



-Kathina votre maison est prête oh. Vous allez sûrement partir d'ici peu.



-je vais faire un tour au magasin ce matin, je ne mets pas de temps mais j'ai tiré assez de lait pour la journée au cas où.



Je prends mes clés et m'en vais. En chemin je reçois un appel de M. ANDENO qui m'invite manger à midi. Il dévie toutes mes excuses, je me retrouve contrainte à y aller. En attendant, je fais le tour de mes entreprises. C'est fermé mais je n'ai pas besoin de la présence de qui que ce soit.



Les rues sont dégagées, tout le monde se repose après avoir réveillonné jusqu'à hier le premier. En plus les élèves sont à la maison. Je circule librement, rentre à la maison me doucher et me rendre chez le grand-père de Wamy. Savoir si son fils sait et compte s'y rendre, le cadet de mes soucis. J'arrive avec mon nouveau portefeuille, jamais loin de moi.



-tu aurais pu apporter une marmite non ? la mère d'Yvon me charg dès mon arrivée.



-il manque de la nourriture dans cette maison ? son mari prend ma défense.



-je parle de principe.



-viens ma fille, on va passer à table. Yvon ne va pas tarder. Ah ! Quand on parle du loup.



Tous les quatre on passe à table mais je n'ai pas vraiment d'appétit. Les hommes font la conversation, la mère tire la tronche. On débarrasse mais juste au moment où je veux faire la vaisselle, Wamy se met à pleurer. Je laisse tout pour aller le prendre ce qui ne plaît pas à sa grand-mère. J'allaite mon fils en faisant fi de ses remarques désobligeantes. Je n'ai pas dit que je n'allais pas le faire, mais mon fils est prioritaire. Pas une seule fois elle ne l'a pris dans ses bras, pas un seul regard pour lui.



Ensuite je vais m'assoir au salon avec les deux hommes, l'autre continue sa corvée.



-maman Mélanie m'a dit que vous étiez avant-hier chez elle pour demander ma main. Je lui ai dit que je ne comptais accepter.



-Kathina ma fille.



-avec tout le respect que je vous dois, je ne vais pas accepter d'être utilisée pour cacher votre honte. Je ne pense pas qu'Yvon sache exactement où il en est, ce qu'il veut.



-papa je lui ai déjà tout expliqué, je ne sais pas quoi ajouter.



***Marjorie***



Je tends mon oreille pour bien écouter ce qui se passe. Donc comme ça elle a refusé la demande en mariage ? Elle joue à quoi ?



-excusez-moi je vais chez les femmes.



Je l'entends se lever et marcher vers le couloir. Puis le père prend la parole.



-tu es sûr que tu ne feras pas machine arrière ? Que tu ne vas pas mettre la honte sur moi ?



-je te le jure papa.



-parce que je préfère te tuer de mes propres mains que de te laisser partir à la dérive. Cette honte là je refuse tu m'entends ? Je refuse ! Enlève d'abord mon sang et mon nom. Je vais tu tuer Yvon si tu essaies.



Silence. Plus personne ne parle jusqu'au retour de Kathina.



-personne ne veut t'utiliser pour cacher quoi que ce soit. Moi qui suis le père d'Yvon, je m'en porte garant. Tu nous a donnés un enfant, un beau et costaud garçon. Moi je suis de la vieille époque. Quand vous faisiez vos choses, ça ne m'a jamais intéressé. Mais je ne veux pas laisser mon sang comme ça dans la nature. C'est dans cette optique que je me suis déplacé pour voir tes parents. Je n'allais pas me déplacer pour une histoire si je ne maîtrisais pas les tenants et aboutissants. J'ai parlé à mon fils et j'ose espérer qu'il a été honnête envers ses oncles et moi. Ses intentions sont claires de ce qu'il en ressort de notre conversation.

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant