27.

1.9K 121 4
                                    

***Kathina, Juillet***

Enfin ! Ça y est je peux enfin rentrer chez moi. Je rentre définitivement au Gabon. Étant déjà inscrite en présentiel, j'étais obligée d'attendre la fin du semestre pour changer. Mais pour les deux autres semestres, je suivrai mes cours en ligne. Je pars car ça devenait juste impossible de continuer dans ce pays. Tout me rappelait Anselmo, absolument tout.

Après le Gabon c'est juste pour quelques mois, le temps de faire mes papiers pour les États-Unis. C'est là-bas que je vais m'installer au frais d'Éric bien sûr.

J'ai mis toutes mes affaires dans un conteneur, pour le moment je suis à l'hôtel. D'où je continue à faire mon shopping. Je ne sais pas combien d'excédents je vais devoir payer. Et pourtant j'avais déjà tout fait partir. Bref, Iris me rejoint au restaurant. Son transfert a été accepté, elle est de retour à Jobourg.

-raconte.

-je peux au moins m'asseoir et commander à boire ?

J'hèle un serveur qu'il vienne prendre sa commande. Elle a des choses à me raconter.

-tu veux savoir quoi ? Je lui ai dit que c'est fini, que j'ai trouvé un garçon de mon âge avec qui j'ai un avenir. Il ne veut pas d'enfants avec moi, on ne peut pas s'afficher, on avait aucun avenir.

-il a réagi comment ?

-il m'a remercié de lui avoir dit la vérité et comprend.

-c'est tout ? je suis surprise.

-tu vis dans quel monde ? Évidemment qu'il l'a mal pris. Il a hurlé, menacé, jusqu'à me dire qu'il m'attend au Gabon. Bref imagine la scène toi-même.

-il est culotté-fou dis-donc. Tu devais rester sa maîtresse à vie ? Ne jamais avoir d'enfants ? Non mais !

-en tout cas c'est serré actu pour moi. Mais si je peux manger, avoir un toit au dessus de la tête et aller à l'école. Le reste m'enfiche.

-exactement ! Et belle-maman ? Ça se passe comment ?

-au début c'était peace, mais quand elle a su que je venais d'une famille pauvre et que ce sont ses fils qui vont s'occuper de moi, l'amour a disparu.

-tu m'étonnes !

-si tu restais, je devais d'abord venir chez toi. Je suis obligée de vivre comme une prisonnière dans la chambre. En plus ce sont les vacances. J'évite vraiment au maximum de la croiser.

-mais si un homme faisait la même chose pour sa fille elle devait danser de joie. Bref, le plus important c'est que ton mec te soutienne.

-clairement ! C'est la seule personne qui compte.

-mais meuf imagine s'il ne veut plus de toi ? S'il te jette ? Tu fais comment ?

-je vais faire comment ? Je n'ai misé que sur l'école, je me suis toujours prostituée pour payer mes cours, je retournerai dans ça jusqu'à l'obtention de ma Licence minimum.

-renoncer à mes LV, CD, Loulou, Channel, etc. je ne peux pas.

On finit de manger et retourne faire les magasins. Je dépose mes effets à l'hôtel et l'accompagne chez elle. Sa belle-mère me prend automatiquement en grippe, mais est-ce qu'elle sait que je n'en ai rien à foutre ? Je l'ignore simplement comme sa première belle-fille. Mais je plains ma copine de devoir vivre dans une telle atmosphère. Avec Sainte Ingrid qui veut la transformer en esclave parce que c'est son mari qui s'en occupe. Je ne peux pas. Vraiment pas.

--

Je n'arrête le shopping que lorsque je n'ai plus d'argent. Quatre valises c'est gérable, ça ne me revient pas trop cher. Et si je peux rencontrer quelqu'un qui peut m'aider à l'aéroport ça sera mieux.

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant