17.

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***Alain***



J'ai déjà posé mes congés annuels, je compte simplement les jours jusqu'à mon départ. Je me suis approché de ma collègue dont le fils vit en Afrique du Sud dans la même ville que Kathina. J'atterris en après-midi, son fils viendra me chercher et le soir je débarque chez Kathina.



-toi tu pars en vacances, tu ne vois pas le remue ménage qui s'opère autour de toi ? me demande un collègue.



-qu'est-ce qui se passe ?



-tu ne vois pas l'armée d'auditeurs qui défilent depuis le début de la semaine ?



-et ? Ils ne peuvent rien trouver.



-tu es sûr ?



-certain même. Est-ce que c'est aujourd'hui que les auditeurs viennent faire leur défilé ici ?



-des rumeurs courent. Il paraît que le boss a des doutes.



-il peut même avoir des certitudes, sans preuve il ne peut rien faire. Et des preuves il n'en aura jamais.



-mais on va d'abord calmer le jeu.



-oui forcément.



Il sort de mon bureau et je me remets au boulot. Si vous voulez lutter contre la corruption, donnez aux gens de vrais salaires.



A midi je vais manger chez Géraldine et retourne au boulot. Avant d'aller en congé je suis toujours surchargé. Et avec les auditeurs que j'ai dans les pattes... ils m'agacent.


.


Plus le temps passe, et puis mes soupçons se confirment. C'est bien moi qui suis dans le viseur. Mais pourquoi ? Comment ? Qui a parlé ? Je parais serein mais il n'en ait rien. Même s'ils ne trouvent aucune anomalie, je suis obligé de devenir plus que prudent. Mais qu'est-ce que je vais alors devenir ? Comment faire avec toutes mes charges ? Junior encore j'en ai fini avec lui, pour sa dernière année qu'il se débrouille. Mais Aline ? Je fais comment ? Kathina ? Car ici comme là-bas, elle représente un sacré budget. J'ai failli oublier sa grand-mère. Moi-même je dois vivre, me faire plaisir. Géraldine, Sergie, les enfants. Ce n'est pas avec mon simple salaire que je vais m'en sortir.



Je ferme mon ordinateur et sors de l'entreprise. Demain je serai hors de ce pays à cette heure. J'ai vraiment besoin de prendre de l'air, d'oublier.



Sergie n'a pas fait ma valise. Elle me boude parce que je vais chez Kathina. Je la fais moi-même alors. Pulls, chaussettes, tout pour parer à l'hiver.



-tu as envoyé l'argent de Junior avant de partir ?



-quel argent ? Ton fils ne comprend pas d'apprendre à se débrouiller ?



-il doit soutenir, il n'a pas besoin de stress. La soutenance a un coup.



-je n'ai plus d'argent.



Elle peut faire tout le bruit qu'elle veut. Les derniers billets que j'avais, Géraldine a tout pris.



Je fais un tour chez mémé récupérer le colis de Kathina. Toute une valise de nourriture et qui doit faire le phytosanitaire ? Bah moi. Je leur ai dit que je connaissais quelqu'un qui voyageait donc si elles voulaient en profiter c'était le moment.



Je rentre à la maison me doucher et attendre l'heure du départ. C'est la première fois en quinze ans que je sors de mon pays. Ce n'est pas un vol direct beaucoup trop cher.


.


A la descente de l'avion, c'est d'abord la fraîcheur qui m'accueille. Je marche en lisant les pancartes un peu stressé à cause du visa que je n'ai pas pris à Libreville. Ce n'est pas quelque chose que je contrôle malheureusement.

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant