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***Kathina, Avril***



Il y a des jours avec et des jours sans. Aujourd'hui est un jour sans. Je pleure dans mon lit en écoutant la pluie tomber. J'ai tellement pleuré que mes yeux ont du mal à s'ouvrir.



-toc toc ? Madame Kathina ?



-oui Madame Inès. Entre.



C'est la dame de ménage qui entre avec un plateau. Elle le pose sur le lit et ouvre les fenêtres.



-je suis en bas.



-merci Madame Inès.



Je n'ai rien demandé, je comprends le geste. Sauf que je n'ai pas faim. Je vois un bol avec des flocons d'avoine et morceaux de fruits, à côté du lait liquide. Je verse le lait dans le bol et me force à finir au moins le moitié. Le plateau finit au sol et je me recouche. Je ne pleure plus.



-toc toc ? Madame Kathina.



J'ai envie de ne pas répondre mais cette dame est souvent têtue.



-oui Madame Inès. Entre.



-c'est aujourd'hui que je change les draps, je veux déjà faire tourner la machine.



Je ne sais pas quoi répondre. Je comprends l'intention mais j'ai toujours évité les familiarités avec mes employés. Est-ce que je dois laisser cette fois vu que ça part d'une bonne intention ?



Je n'ai pas d'énergie. Je me lève et vais me doucher. Quand j'en ressors, ma chambre est propre et les draps changés. J'enfile un survêtement et vais m'installer sur le balcon avec une tasse de citronnelle. La pluie s'est calmée. Je ne pense à rien, je suis sur les réseaux puis mon téléphone professionnel sonne. C'est Yvon. Je me suis faite des sous avec lui, je décroche immédiatement.



-allô ? Miss K à l'appareil que puis-je pour vous ?



-j'ai votre chèque, il dit en rigolant. Comment ça se passe ?



-je suis un peu souffrante, tu peux le laisser au magasin.



-je peux faire quelque chose ?



-non t'inquiète je dois juste me reposer. Merci.



-sinon tu me dis hein.



-oui t'inquiète.



-bon bah je vais te laisser te reposer alors. Je laisse le chèque au magasin.



-merci Yvon.



Non seulement il a bien payé, mais en plus il m'a recommandée à certains amis. Les clients qu'on apprécie.



Les réseaux sociaux réussissent à me remonter le moral. Je me rince le corps, m'habille et vais au magasin. Tout devient calme quand j'arrive alors que j'entends des éclats de voix jusqu'au parking.



-comme ta patronne est là tu ne fais plus l'impolie ? Tu ne cries plus ?



-bonjour Madame, il y a un problème ?



-oui. Vos vendeuses sont très impolies une fois que vous n'êtes pas là. Surtout si tu n'as pas un sac de designer ou une mèche de tissage hyper chère.



Je connais la dame, elle aime venir ici regarder et partir. Ça se voit qu'elle n'a pas les moyens mais elle aime venir et rêver devant mes articles. Je ne peux lui interdire l'accès au magasin. Parfois elle trouve une petite babiole pas chère et l'achète. C'est un client. Même si ses achats ne dépassent jamais dix mille, c'est un client.

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant