39.

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***Kathina, treize ans plus tard***



-Aïda ? j'appelle à haute voix.



-oui Madame, on a fini. On sort.



Je me mets deux pshits de parfums dans le cou et range le flacon de parfum dans mon sac. Mémé sort de la chambre du bas avec son déambulateur, suivie de sa nounou.



Mémé n'est plus jamais retournée chez elle, elle a même mis sa maison en location. Aujourd'hui elle a une nounou à plein temps. Celle-ci a refusé de sortir les weekends. Si elle a une course elle va la faire, si elle a une cérémonie elle y va, mais elle vit à plein temps chez nous et dort avec mémé. Cette dernière n'est plus très en forme, le poids de l'âge.



Par contre, toujours aussi coquette avec ses beaux et long cheveux gris. Toujours son petit rouge à lèvres et ses petits talons. La vieille ne laisse pas, elle lutte fort.



On s'installe toutes les trois dans la voiture, Aïda va partout où mémé est.



-Aïda, prends sa chaise roulante au cas où.



-j'ai déjà dit que je ne monte pas dedans.



-Aïda !



-oui Madame.



Thérèse ne veut même pas en entendre parler. Pour qu'elle y monte il faut se fâcher, elle préfère la canne. On a fait un compromis avec le déambulateur mais quand on sort, le fauteuil roulant est toujours dans le coffre.



-c'est bon ? On peut y aller ?



Je regarde dans le rétroviseur, Aïda qui met à mémé sa ceinture. Avant elle, j'avais une autre nounou. Un vampire. Je me déplaçais encore énormément pour mes affaires donc elle restait à me martyriser la grand-mère. Quand je l'ai su, je l'ai foutue à la porte sans préavis être à 1h du matin. La gardien avec qui elle couchait appartement a eu pitié en la faisant dormir dans la maison qu'il occupe devant le portail et le lendemain au levé du soleil elle avait disparu.



Juste t'occuper de mémé et rien qu'elle. La laver, repasser ses vêtements, lui donner la nourriture que le cuisinier prépare et ses médicaments. Parce que Madame suivait le pipi dehors, ma grand-mère restait sale tout le week-end, livrée à elle-même jusqu'à ce que les autres employés arrivent lundi et aient pitié. Aujourd'hui encore elle rôde et vient me demander pardon. Une maison où la nourriture est en abondance, tu dors au climatiseur, tes deux cent mille de salaire c'est pour toi et toi seule. Quand je vais en voyage je pense à toi. Et tu viens me maltraiter la grand-mère. Elle est tranquillement retourner vendre ses légumes au marché sous le soleil.



Depuis, Aïda a remplacé Aliriatou. Elle est plus douce, plus patiente car étant mariée et maman. C'est une femme sérieuse. Sa famille est au pays donc elle sort rarement, tu ne vas pas la voir disparaître pour aller suivre l'homme. Avec les autres employés elle s'entend super bien, très respectueuse. Pas l'autre imbécile.



Je quitte la commune d'Akanda pour Libreville. En treize ans, grâce à l'argent d'Anselmo, j'ai ouvert ma boutique de meubles et décorations « Luxury » qui est aujourd'hui à Libreville et Akanda. J'ai construit la maison de mes rêves. Sur quatre niveaux avec des vitres et baies vitrées partout comme je le voulais. Au sous-sol le grenier ; au premier deux salons, un bureau, deux salles à manger, la cuisine, buanderie, toilettes visiteurs ainsi que la chambre et salle de bain de mémé et sa nounou ; au deuxième, trois chambres avec chacune sa salle de bain et un autre salon ; et au dernier étage qui est le moins grand, ma chambre, salle de bain, dressing, un petit salon, une salle de sport et surtout... mon immense balcon. Évidemment la maison de mes rêves incluait une piscine et un jardin à couper le souffle.

KathinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant