08 | ⚠️ Ce que tu mérites

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Les garçons étaient réunis autour de la table pour le petit-déjeuner. En observant leurs interactions au cours des derniers jours, Raphaël avait identifié trois sous-groupes. Déjà, il y avait Collin et Adam. Deux bruns aux yeux marrons qui parlaient avec le même léger accent. Ensuite, il y avait Dany et Aaron. Ils passaient leur temps à se lancer des regards complices et l'exubérance de Dany semblait être le point d'équilibre de leur relation. Et enfin, Yvan et Dorian. Raphaël avait faussement jugé Yvan. Durant les soirées, il arborait volontairement cette aura dominatrice et menaçante. C'était ce que ses clients venaient chercher. Agate naviguait amicalement entre tous les groupes. Quant à Calvin, il les méprisait tous.

Dorian l'interpella, le coupant dans ses réflexions.

— J'ai entendu dire que ton nouvel ami était parti pour Londres.

Raphaël lui accusa un regard sombre.

— Quel ami ?

— Lino Lehum. Je vous ai vus discuter ensemble.

— C'est bon, Dorian, intervint Yvan. Je crois qu'il n'a pas besoin qu'on l'embête, il en vit assez.

— On en vit tous assez !

— T'énerve pas, dit Raphaël en souriant. Tu veux une bonne pipe pour te détendre, pédé ?

Dorian se leva.

— Eh, c'est quoi ce bordel ?! Cria Calista en entrant dans la cuisine.

— On n'est pas d'accord sur la manière de griller le pain, dit Raphaël.

Calista les ignora et aborda la soirée à venir. Elle précisa que quelques-uns d'entre eux étaient réservés. C'était le cas d'Aaron. Sa mine se fit instantanément plus sombre. Son client, monsieur Harley, était aussi celui qui lui avait refait le portrait hier. En l'observant, on pouvait encore voir les stigmates qu'avait laissé son poing sur ses lèvres.

— Il respecte le contrat, lui dit-elle.

Aaron hocha la tête. Quand elle quitta la cuisine, il poussa un long soupir. Le bras de Dany s'enroula autour de ses épaules.

Raphaël posa les coudes sur la table et se pencha en avant vers Agate.

— De quoi elle parle ?

Un éclair traversa les yeux d'Agate avant qu'ils ne retrouvent leur éclat bienveillant.

— Le contrat ? C'est un document où il est stipulé toutes les choses qu'il est interdit de te faire.

Raphaël bascula en arrière.

— Apparemment se faire défoncer la gueule est autorisé, hargna-t-il. Je ne veux pas faire ça.

— Tu feras comme tout le monde et tu fermeras ta gueule, dit Dorian.

— Tu n'as pas encore de contrat, continua Agate comme s'il n'avait pas été interrompu. Ton arrivée n'a même pas encore été officialisée.

— Tu peux encore disparaître dans les limbes, murmura Calvin en roulant des yeux.

Raphaël réfléchit à cette dernière parole.

— RAPHAËL !

Il pivota vers la porte. Louka venait de beugler son nom depuis l'autre bout du Soprano.

— Je pense que tu devrais y aller rapidement, suggéra Dany.

Il sortit de la cuisine. Louka était derrière la rambarde à côté du bureau.

— Va dans la jaune. J'arrive dans cinq minutes.

Raphaël était monté jusqu'à la chambre jaune. Arrivé devant la porte, la tension commença à animer ses muscles. Il sentit naître en lui une envie de courir, de bouger. De fuir.

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