26 | ⚠️ Balance

137 8 0
                                    

Raphaël se réveilla avant l'alarme. Il resta allongé encore quelques minutes en suivant du regard le rayon de soleil qui glissait doucement sur sa couverture. La lumière quitta son lit pour tomber sur le parquet. Il pouvait encore sentir sa chaleur sur son pied. Il se leva enfin tout en essayant de se faire le plus discret possible pour ne pas déranger les autres. Arrivé au premier étage où étaient les chambres, il allait descendre quand un mouvement attira son attention. L'appartement de Calista était ouvert et elle venait d'y rentrer, l'air passablement exaspéré. Elle claqua la porte derrière elle.

Raphaël leva un sourcil et continua sa route. Le salon était désert. Avant d'être arrivé à la cuisine, il entendit le bruit de l'eau se claquant contre les parois d'une douche. La salle de bain était ouverte et il pouvait voir que c'était sa douche qui était occupée. Il s'avança, intrigué et s'éclaircit la gorge pour s'annoncer. Le rideau glissa et il détourna aussitôt les yeux.

Astrid s'essora les cheveux en les entortillant dans sa main.

— Quoi ? T'as jamais vu de femme nue ? Plaisanta-t-elle.

Il reporta son regard sur elle.

— Tu t'es trompée, ici c'est pour les garçons.

Elle sourit.

— Je ne voulais pas réveiller Louka alors je suis venue ici. Faut que j'aille bosser. Je ne pensais pas croiser quelqu'un à cette heure-ci. Mais puisque tu es là...

Sur la pointe des pieds, elle s'avança jusqu'à lui et posa la main sur son torse.

— On pourrait se laver ensemble, poursuivit-elle.

Raphaël sourit.

— Le but d'une douche, c'est qu'après on soit propre... pas deux fois plus sale.

Il lui attrapa doucement la main et l'éloigna de lui. Elle se recula et le fusilla du regard. Il accorda un petit clin d'œil et partit en direction de la cuisine. Alors qu'il mâchait sa tartine, il entendit le bruit de ses talons quand elle quitta le Soprano. C'était donc pour cette raison que Calista avait l'air furieuse, se fit-il la remarque.

L'alarme se déclencha et dix minutes plus tard, tous les pensionnaires se retrouvèrent autour de la table. Quand ils furent rejoints par Louka et Calista – dont ils remarquèrent la froideur de cette dernière envers son frère – ils se lancèrent quelques regards entendus.

— On n'est pas là pour vous engueuler, commença Calista en les voyant faire.

— Quelle surprise, souffla Dany entre ses dents.

— En fait, on a pris une décision aux vues des récents événements et des changements qui ont eu lieu ces dernières années...

Louka s'adossa contre le frigo, bras croisés. Raphaël pouvait sentir que son regard était figé sur lui, mais il fit comme s'il ne s'en était pas rendu compte.

— De quoi s'agit-il ? Demanda Yvan en souriant poliment.

— On a décidé de revenir sur une règle fondamentale qui a toujours été appliquée ici. Si les choses se passent bien, alors il pourrait y en avoir d'autres. Vous n'êtes pas sans savoir que vous n'avez en aucun cas le droit de quitter le Soprano à moins d'être mort, vous me suivez ?

À nouveau, ils se consultèrent silencieusement, intrigués. Agate sourit. Il avait déjà compris où elle voulait en venir et il n'était pas le seul à l'avoir compris.

— On va pouvoir sortir ? S'enquit aussitôt Dorian.

Louka fit un pas en avant.

— Vous aurez un créneau de deux heures maximum à respecter. Vous en faites ce que vous voulez.

LiverportOù les histoires vivent. Découvrez maintenant