28 | Concert de l'Apocalypse

72 8 0
                                    

Rémi installa Louka et Calista dans un coin tranquille, non loin du bar, avec une bonne vue sur la scène. S'ils le voulaient, ils pouvaient aussi s'isoler dans la pièce réservée à cet usage derrière leur table. Elle disposait de banquettes en cuir blanc, d'un tapis aux motifs discutables et de quelques gadgets. Ils discutaient de la rénovation du circuit et des courses à venir auxquelles Calista avait hâte de participer.

— Ça fait une éternité qu'on n'a pas fait de tournois, dit Louka en hochant la tête.

Ils avaient fini le champagne et venaient de passer aux cocktails. Rémi sourit.

— Tu veux ta revanche ?

Calista lui rendit son sourire.

— Je ne me contente jamais de la seconde place.

Lino passa la ligne de vigiles de l'Apocalypse accompagné, comme toujours, de Left, Alfred et Manuel. Cette fois, le club n'étant pas à dix minutes de chez lui comme l'était le Soprano, il avait aussi été suivi par David – qui normalement était le référent en cas d'absence de Lino et Left à la maison – et le nouveau, dont il n'arriverait définitivement jamais à retenir le nom. Il appréciait néanmoins qu'il se soit calmé. C'était sans doute dû à l'intervention de Calista qui aurait été capable de le descendre dans le bureau le jour de leurs retrouvailles.

— Il va venir ici ? Demanda Louka en soutenant sa tête dans sa main, le coude sur la table.

— Non, répondit Rémi. Je lui ai laissé mon carré VIP.

Il émit un petit rire, il trouvait ce nom ridicule.

Lino étudia la composition de la salle. Il notifia quelques visages familiers, principalement des habitués du Soprano qui avaient fait la route. La population de l'AT et celle du Soprano confondues était une masse non négligeable. Il avait vraiment cette impression de se trouver dans une salle de spectacle à l'exception que les hôtes étaient faciles à déshabiller.

Une serveuse aux cheveux ondulés se pencha par-dessus la petite table ovale leur offrant la meilleure vue sur son décolleté. Lino détailla les traits de son visage et son sourire qui semblait sincère. L'ambiance ici était bien différente du Soprano. Il lui rendit son regard langoureux bien que ça ne veuille rien dire pour lui. Il opta pour un Sex on the beach, moins intéressé par l'alcool que par le mélange de jus.

Un vigile se pencha à l'oreille de Rémi.

— On a un petit problème.

— Oh ?

— C'est pas très grave, tu connais Nova...

Rémi leva les yeux au ciel et suivit l'homme jusqu'à Nova. C'était un de leurs pensionnaires, qui faisait bien vingt centimètres de plus que lui.

— Nova, soupira Rémi sur un ton accusateur.

— Tiens, mon Rémi... Comment se passe ta soirée ?

— J'aimerais beaucoup, vraiment beaucoup, que tu arrêtes de menacer tous mes clients.

— Je ne l'ai pas menacé. Je lui ai foutu mon pied dans les c-

Le vigile le coupa, un doigt sur son oreillette.

— Rémi, c'est le bordel côté K.

— Putain, ils ont décidé de me faire chier ce soir ou comment ça se passe ?

— C'est le stress, je suppose...

— Pourquoi tu dis ça ?

— Il lui a vomi dessus...

Rémi se plaqua les mains sur le visage.

— Nova, fais un effort... Et va voir K.

Nova ne répondit pas et se dirigea vers les escaliers. Rémi retourna s'asseoir et soupira en se laissant tomber sur la banquette à côté de Louka.

LiverportOù les histoires vivent. Découvrez maintenant