17 | Alaric Lehum

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L'alarme arracha un sursaut à Allan. Il se redressa, alerte. Un sourire se dessina sur le coin des lèvres de Raphaël, encore allongé, le creux de son coude encerclant son front.

— J'y suis toujours pas habitué, dit-il.

— C'est pas un réveil ça, c'est l'armée ! s'écria Allan.

Il suivit le mouvement et rabattit son drap par-dessus son oreiller avant de descendre à la cuisine. Il choisit sa place sur le banc, entre Agate et Raphaël, comme si elle s'était toujours trouvée là. Tout aussi à l'aise, il attrapa le sachet de viennoiseries et en tendit une à Raphaël.

— Merci.

Allan hocha la tête et fit passer le sachet. En relevant les yeux, il intercepta le regard de Calvin. Il lui sourit, mais n'obtint aucune réponse.

Louka entra et se posta en bout de table, le pied sur la chaise vide. Calista resta en retrait, comme souvent, épaulée au chambranle.

— Qu'est-ce que je disais, dit-il en désignant Allan et Raphaël.

Calista eut un petit sourire.

— Tu commences tes tests aujourd'hui, poursuivit-elle.

— Super. Dis que t'es content, murmura Raphaël suffisamment fort pour que Louka l'entende.

— Tiens, Raphaël, l'interpella-t-il. Dorian ne veut plus s'occuper de ça, alors c'est toi qui va t'en charger.

Raphaël eut un hoquet de surprise. Il tourna la tête vers Calista qui resta de marbre.

— Génial, j'ai toujours voulu me faire sauter par un husky, dit Allan.

Les garçons se lancèrent des regards amusés.

— Rejoignez-nous dans la jaune quand vous avez fini. On va faire ça avant que Lino se pointe, dit Louka en sortant de la cuisine avec sa sœur.

Calista acquiesça.

Allan leva un sourcil.

— C'qui Lino ? Demanda-t-il la bouche pleine.

— Le petit-ami de Raphaël, dit Dorian avec un sourire.

Raphaël le fusilla du regard.

— C'est leur ami d'enfance, répondit Agate sans même relever les yeux de son petit-déjeuner.

Quand la vaisselle fut terminée, Allan suivit Raphaël jusque la chambre jaune, mais il s'arrêta devant la porte, visiblement nerveux.

— Ça va ?

— J'aime pas cette pièce.

Allan attendit qu'il précise, mais il n'en fit rien.

— Pourquoi l'autre gars a dit que Lino était ton petit-ami ?

— Dorian... Parce que c'est un connard.

Il ne voulait pas poursuivre cette conversation. Il ouvrit la porte et laissa Allan entrer le premier.

À l'intérieur, Louka et Calista étaient appuyés sur le mur en face du lit.

— Ça va, tout le monde a assez de place pour voir ? Demanda Allan en entrant dans la petite chambre.

Raphaël tenta un dernier regard suppliant vers Calista. Elle secoua doucement la tête. Il se résigna et s'assit au bout du lit en soupirant.

— Alors, qu'est-ce que je dois faire ?

— Oh, la base... Tu m'embrasses, tu me suces et on se saute. Expliqua Raphaël, dissimulant son angoisse derrière son sarcasme.

Allan sourit et vint s'asseoir à côté de Raphaël.

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