49 | ⚠️ Autopsie

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— Putain ! Lâcha Louka, sa voix résonnant dans le silence glacial du couloir.

Calista se redressa sur son siège, tirée de ses pensées par la brusquerie de son frère. Il était maintenant cinq heures du matin. Le temps semblait s'étirer à l'infini alors qu'ils attendaient des nouvelles du carnage.

— Tu parles d'un retour en force... On est maudits ou quoi ? ajouta Louka, secouant la tête.

Calista lui jeta un regard épuisé avant de tapoter le siège à côté d'elle. Louka s'y laissa tomber avec un soupir. Ils n'étaient pas dans la salle lorsque les tirs avaient éclaté ­- ils étaient dans le bureau, à l'écart. Une balle avait traversé la porte, mais elle était passée entre eux, comme un miracle, sans les toucher.

Les talons d'une paire de chaussures bien cirées claquèrent sur le sol du couloir. Calista aurait pu reconnaître cette démarche entre mille. Elle leva les yeux et aperçut Lino approcher, deux gobelets en main.

— Café ? proposa-t-il en lui tendant l'un des gobelets.

Elle acquiesça d'un signe de tête. La première gorgée la fit grimacer.

— Pour l'instant, aucune piste, aucun résultat, lança Lino d'une voix lasse, avant de s'asseoir à côté d'elle.

Ils attendaient des nouvelles d'Arthur et quelques instants plus tard, ils aperçurent sa silhouette apparaître au bout du couloir. Le médecin, l'air fatigué, s'approcha et s'appuya contre le mur, en face des trois amis, comme s'il avait besoin de ce soutien pour ce qu'il devait leur dire.

— Bon... Les derniers comptes sont tombés, murmura-t-il, visiblement affecté.

Louka se redressa légèrement, sur le qui-vive, alors que Calista croisa les bras, ses yeux fixant Arthur avec intensité.

— Allan n'a pas survécu, finit-il par dire d'une voix douce, presque désolée. La blessure était trop grave. Les poumons étaient remplis de sang... On a fait tout ce qu'on a pu.

Il fit une pause, le regard baissé, comme s'il cherchait les bons mots.

— Il ne méritait pas ça, surtout pas dans de telles souffrances, ajouta-t-il.

Louka soupira, non pas de tristesse, mais d'une irritation sourde.

— Raphaël va être une épave... encore plus qu'avant, souffla-t-il, agacé.

Calista hocha la tête, ne laissant paraître aucune émotion. Elle pensa avant tout à ce que cette mort allait provoquer au Soprano.

— Heureusement que la salle était un peu vide ce soir, mais quatre clients ont aussi perdu la vie, conclut Arthur.

Lino brisa le silence qui s'était installé, d'une voix froide.

— S'ils sont partis si vite, sans faire plus de massacre, c'est parce qu'ils ne visaient pas les clients du bar. C'est moi qu'ils voulaient.

Il croisa le regard de Calista, qui acquiesça lentement.

— C'est clair qu'ils n'étaient pas là que pour foutre le bordel au Soprano. Quand on voit ce qui s'est passé avec Raphaël et ce que le tireur lui a dit... C'est pas un simple coup de folie.

Lino serra les dents et se passa une main nerveuse dans les cheveux.

Un bruit de pas se rapprocha à nouveau. Carla, la médecin légiste, s'arrêta à leur niveau, rigide et impassible.

— Je vois que vous êtes bien occupés avec vos émotions. Parfait, alors je peux vous annoncer que j'ai les résultats de l'autopsie d'Esteban Vanestre. Et désolée pour la perte de votre... gagne-pain. Enfin, passons.

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