43 | ⚠️ Cinq balles

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Tyson et Carlo sortirent Raphaël du coffre avec brutalité. Ils l'entraînèrent vers un bâtiment délabré à l'écart de la ville, un lieu où les cris se perdaient dans l'indifférence des murs de brique. À l'intérieur, l'atmosphère était étouffante, chargée de poussière. Le sol en béton était recouvert de morceaux de plâtre et de gravier. La pièce où il fut conduit était toute en longueur, sans fenêtre, sans aucun meuble. Une seule porte y donnait accès. Elle n'était pas renforcée, c'était une porte en bois tout à fait banale.

Esteban et quelques autres hommes étaient déjà là. Esteban jeta un regard bref à Raphaël, puis fit un signe de tête à Tyson et Carlo avant de quitter la pièce avec ses hommes. Le silence lourd fut brisé par le claquement de la porte, laissant Raphaël seul face à Tyson.

Tyson s'avança lentement, son œil valide fixant Raphaël avec prudence. Il savait de quoi le jeune homme était capable, mais il savourait chaque seconde de ce moment.

— On est moins souriant, maintenant, hein ? murmura Tyson, sa voix trahissant une joie malsaine.

Raphaël ne répondit pas, se contentant de soutenir son regard avec défiance. Tyson sourit, un sourire sans chaleur. Il sortit lentement un couteau de sa poche, la lame longue d'une dizaine de centimètres, suffisante pour faire un maximum de dégâts.

— Maintenant, on va jouer un peu, toi et moi.

Raphaël recula instinctivement, son dos heurtant le mur de briques derrière lui. Tyson avança, réduisant la distance entre eux. Il leva le couteau et le fit glisser doucement sur la joue de Raphaël, entaillant la peau.

— Ça te plaît, hein ? C'est le genre de truc que tu aimes ? demanda Tyson, son souffle chaud contre le visage de Raphaël.

Raphaël serra les dents, refusant de donner à Tyson la satisfaction de le voir souffrir. La douleur irradiait de sa joue, mais il resta silencieux. La lame remonta près de son œil dont la paupière se ferma en un réflexe. Elle glissa sur la fine peau et à travers les cils jusqu'à rencontrer l'autre coupure. Raphaël tenta d'ignorer les sensations de picotements et d'humidité. Son cœur frappait contre sa cage thoracique avec plus de vigueur et sa respiration devenait bruyante.

— Je ne vais pas trop t'esquinter maintenant, on a le temps pour jouer à deux.

Sortant de nulle part, Tyson écrasa ses lèvres contre celles de Raphaël, un baiser brutal et forcé. Raphaël se débattit avec une rage désespérée, essayant de repousser l'homme. Mais Tyson, beaucoup plus fort, le maîtrisa facilement, lui donnant un coup de poing dans l'estomac. Raphaël se plia en deux sous l'impact, suffocant. Il releva les yeux, découvrant la braguette gonflée de Tyson devant lui. Tyson lui attrapa les cheveux, forçant sa tête en arrière.

— Allez, fais ce pour quoi tu es bon, ordonna Tyson d'une voix rauque.

Tyson frotta son entrejambe sur le visage de Raphaël qui sentit une vague de dégoût monter en lui. Il tenta de se redresser, de se libérer de la poigne de fer de Tyson, mais celui-ci le maintenait fermement en place. D'une main pressée, Tyson défit sa ceinture et ouvrit sa braguette, mais au moment où il libéra ses parties, il se raidit et éjacula presque immédiatement.

Le rire de Raphaël éclata dans la pièce, un son inattendu et presque hystérique.

— Sérieusement ? pouffa-t-il entre deux rires, les larmes aux yeux.

La fureur déforma le visage de Tyson, ses traits se crispant dans une grimace de rage. Il abattit le manche de son couteau sur la tête de Raphaël, mais ce dernier, malgré la douleur et l'humiliation, continua de rire.

— Tu me fais pitié, ajouta Raphaël, son souffle court.

Tyson leva à nouveau le couteau, prêt à frapper, cette fois avec la lame, mais il fut interrompu par le bruit de la porte qui s'ouvrait. Esteban se tenait là, un mélange d'ennui et d'agacement se lisait sur son visage. Les lignes autour de ses yeux et de sa bouche s'étaient creusées, comme si chaque seconde écoulée amplifiait son irritation croissante. Il observa la scène en silence, puis fixa Tyson avec une intensité glaciale.

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