L'homme de main d'Esteban, un sourire carnassier aux lèvres, avança en direction de Lino. Il était imposant, ses épaules larges dégageaient une aura de puissance brute, et son regard perçant trahissait une expérience marquée par la violence. Lino savait qu'il était désavantagé. Il maîtrisait bien quelques techniques de self-défense, il n'était pas de taille face à cet adversaire. Le silence oppressant fut brisé par une menace glaciale.
— Le patron en a marre, il veut en finir.
Sa voix était chargée de promesses funestes, laissant peu de place au doute quant aux intentions d'Esteban. Lino, pourtant, ne se laissa pas intimider, un mélange de résolution et de défi brillant dans ses yeux.
— Tu crois que tu peux me résister ? Tout ce que tu feras sera inutile. Tu n'es qu'un pauvre pantin entre les mains d'Esteban. Je vais te briser, te réduire en miettes.
L'homme se rua brusquement vers Lino, lançant un puissant coup de poing en direction de son visage. Lino, réagissant avec réflexe, esquiva de justesse, sentant le souffle du poing qui frôlait sa joue.
Le combat s'engagea dans une danse violente et chaotique. L'homme, fort et aguerri, tentait d'imposer sa supériorité physique, déchaînant une série de coups précis et puissants. Lino, quant à lui, puisait dans chaque once de force et d'adresse qu'il possédait pour se défendre, sa propre survie étant en jeu. Il esquivait les attaques, esquissant des mouvements fluides pour se protéger, mais chaque impact réussi lui rappelait la différence de force entre eux.
— Tu vas le regretter, Lino. Ta témérité ne fera que hâter ta chute. Prépare-toi à la douleur, elle sera ta seule compagne.
— Quel poète, souffla Lino d'une voix rauque.
L'homme intensifia ses attaques. Il visait les points vulnérables, cherchant à le déséquilibrer et à le mettre à genoux. Mais Lino résistait, puisant dans une force intérieure insoupçonnée. Pourtant, malgré sa ténacité, il peinait à tenir bon. Son souffle était court, son corps épuisé par les coups incessants. Il sentait ses forces décliner, ses gestes devenant moins précis, mais une résolution farouche qui l'empêchait de renoncer.
Soudain, dans un mouvement de déséquilibre, Lino vacilla et tomba au sol.
Raphaël ne pouvait plus rester un simple spectateur. Pris d'une impulsion irrésistible, il surgit de sa cachette et se mit en travers du chemin de l'homme.
Surpris par cette intrusion inattendue, il scruta Raphaël d'un regard perplexe. Devant lui, il ne voyait qu'un jeune homme blond aux allures de marginal, a priori sans défense. Un petit ricanement fila entre ses lèvres et il secoua doucement la tête.
Raphaël ne se laissa pas perturber par cette réaction méprisante et resta impassible. Sa main plongée dans la poche de sa veste kaki capta l'attention de l'homme. Intrigué, il s'enquit d'une voix sarcastique :
— T'as une arme, là-dedans ?
Raphaël répondit sans hésitation.
— Couteau.
Son ton était calme et étonnement enjoué.
L'homme éclata d'un rire méprisant qui résonna dans le parking vide.
— Tu te crois plus fort que moi ? Un simple gamin armé d'un couteau ? Tu n'as aucune chance.
Raphaël soutint le regard de l'homme, son visage demeurant imperturbable. Il pouvait sentir l'adrénaline couler dans ses veines, son esprit embrasé par une détermination sans faille.
Sans attendre davantage, l'homme s'avança lentement vers Raphaël, dévoilant l'arme qu'il portait à sa ceinture.
— Tu crois vraiment être plus rapide que moi à dégainer ? Demanda-t-il avec un sourire carnassier.
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Liverport
AksiEnrôlé de force dans une maison close, Raphaël est confronté à Lino, le mafieux captivant qui règne sur la ville de Liverport, île connue pour sa festivité et sa lascivité. Deux ans après la disparition de son père, Lino se trouve contraint de pren...