39 | Amnésie

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Manuel grimaça légèrement, l'inquiétude se lisant sur son visage tendu.

— Il est là ?

Left, assis à la table, posa sa tasse de café et tourna la tête vers Manuel.

— Non, il est parti se coucher, répondit-il d'un ton calme, tout en se saisissant de sa tasse pour en prendre une gorgée.

Manuel détourna le regard, fixant le calme plat de l'eau de la piscine, perdu dans ses pensées. La nuit était chaude et un courant d'air passait entre les portes vitrées ouvertes. Les feuilles parsemées sur la table commencèrent à glisser doucement, dansant au rythme de la brise. Soudain, une enveloppe tomba au sol, attirant l'attention de Left qui la ramassa avec curiosité.

Sans un mot, Left prit le tas de courriers qu'il avait récupéré plus tôt et monta les escaliers en direction de la chambre. Lino, épuisé par les événements de la journée, était déjà plongé dans un sommeil profond. Left déposa délicatement le petit tas de courriers sur la commode près du lit, veillant à ne pas faire de bruit. Il referma ensuite la porte avec précaution derrière lui, revenant dans la pénombre du couloir.


Le doux rayon du soleil matinal se glissait à travers les fenêtres de la chambre de Lino. Doucement, il ouvrit les yeux, chassant les dernières brumes du sommeil qui enveloppaient son esprit. Il s'étira, sentant ses muscles se réveiller progressivement.

La réalité de la journée précédente s'abattit sur lui et il la chassa en se concentrant sur ce qu'il avait à faire aujourd'hui.

Se levant du lit, il se dirigea vers la salle de bain attenante. L'eau chaude de la douche coula sur son corps, lui procurant une sensation apaisante. Lino laissa ses pensées vagabonder, tentant de trouver un semblant de tranquillité dans ce moment de répit fugace.

Après s'être séché, il enfila un pantalon et une chemise noirs, puis revint dans la chambre. En passant devant la commode, une petite pile de courriers attira son attention. Intrigué, Lino s'approcha et les examina attentivement. Parmi les enveloppes, une en particulier se distinguait par sa simplicité.

Lino saisit l'enveloppe, son regard se fixant sur le mot inscrit à l'encre noire : « Regarde. »

Un frisson parcourut son échine. Il ouvrit délicatement l'enveloppe et trouva à l'intérieur une simple clé USB. Lino sentit son cœur s'accélérer, l'appréhension s'emparant de lui. Le temps lui sembla suspendu alors qu'il contemplait le petit objet entre ses doigts.

Lino prit une profonde inspiration et glissa la clé USB dans sa poche.


Les vieux papiers s'étaient entassés dans les tiroirs depuis l'ouverture du Soprano. Ingrid n'était pas une femme très ordonnée. Elle avait décrété avoir plus important à faire que la paperasse.

Alors que Louka renversait un tiroir sur le bureau, vidant son contenu par terre, Calista s'attelait à la tâche de tri et de classement. Elle déchirait les documents obsolètes en fines lamelles avant de les jeter dans un sac.

— On aurait dû faire ça avant, marmonna Louka.

Calista acquiesça tout en parcourant rapidement les feuilles jaunies et presque illisibles. Soudain, une série de photos attira son attention. Elles semblaient être les contrats des premiers membres du Soprano. Les visages des jeunes Sopranistes, âgés en moyenne entre vingt-cinq et trente ans, étaient immortalisés sur ces clichés. Au fil des années, l'âge moyen avait baissé, et maintenant il se situait autour de vingt-quatre ans. Les changements étaient fréquents.

Calista vit défiler de nombreux visages inconnus avant de tomber sur la génération qu'elle connaissait le mieux avant l'actuelle. Son regard s'arrêta sur la photo d'Amaury, l'ombre de Vincent. La fiche détaillait ses compétences et ses restrictions, tandis que celle de Vincent mentionnait en plus son mauvais caractère et sa propension à mordre.

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