Be My Moonlight {Park Sung Hoon}

Chapitre 31

08/12/2021 :

- Hye Na.

Je relève la tête pour plonger mes yeux dans ceux de Sung Hoon. Il est là, assis en face de moi, ses cheveux noirs tombant sur ses prunelles qui me fixent avec un brin d'appréhension, et je ne peux nier ce que je ressens pour lui. Tout mon être est à sa merci. Je donnerai ma vie entière pour lui, et cela me dégoute. Je me déteste d'être tant dépendante de lui, d'un adolescent de dix-sept ans, d'un humain qui n'a aucune conscience du danger qu'il encoure.

Je me sens comme un monstre, une hypocrite, une menteuse alors que nous venons de partager un cupcake et un chocolat chaud dans un salon de thé réputé de Séoul. Il n'imagine pas une seule seconde que ma faim ne sera jamais rassasiée tant que je n'aurai pas plongé mes crocs dans sa carotide.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Je demande doucement en prenant sur moi pour ne pas perdre le contrôle.

- Tu sais, l'autre soir... enfin pas que... juste...

Il pousse un soupir et ferme les yeux quelques secondes le temps de rassembler son courage alors que je suis suspendue à ses lèvres. Un petit sourire gêné étire ses traits et ses oreilles rougissent.

- J'ai confiance en toi Hye Na.

J'ai un mouvement de surprise et ma bouche s'ouvre sans que je sois capable d'émettre un seul mot.

Pourquoi me dit-il ça ? Se rend-il compte des tourments auxquels je fais face ?

- Comme ça ? Soudainement ? Je finis par articuler, le faisant lâcher un petit rire.

- J'avais juste besoin de te le dire. C'est tout.

- Non, ça ne peut pas être tout...

Il détourne le regard, gêné et une angoisse jusqu'alors inexistante monte en moi.

- Tu... tu crois la rumeur ?

Ses pupilles tressaillent et son rythme cardiaque s'accélère. Je serre les poings, partagée entre la peur de le perdre, l'agacement qu'il puisse croire ces ragots et la résignation.

- Non. Mais je l'ai entendu...

- Et tu as un doute...

Il soupire et son cœur se calme, m'apaisant par la même occasion. Son regard retrouve le mien et il est tendre et affirmé.

- Je te fais confiance. C'est tout ce qui compte.

Je ne réponds pas, j'essaie de déceler ce qu'il ressent mais je n'y parviens pas. Son rythme cardiaque est différent de d'habitude. Il est calme et posé mais avec autre chose que je ne parviens pas à identifier. Ce n'est pas le mensonge, ce n'est pas le déni, ce n'est pas l'incompréhension ni même la peur. C'est une émotion positive, quelque chose de spécial, dont il se nourri, qui le fait avancer. Et ne pas comprendre ce que c'est est profondément frustrant.

- Tu me caches quelque chose, reprend-il doucement sans qu'il n'y ait la moindre variation dans les battements de son cœur. Et c'est vrai que je meurs d'envie de savoir de quoi il s'agit...

- Sung Hoon-ah-

- Non, laisse-moi parler, s'il te plaît... Je ne sais pas quel est ton secret et ça me tue. Je voudrai qu'il n'y ait rien entre nous, aucune barrière, aucun fossé. Et oui, c'est vrai, quand j'ai entendu la rumeur lundi, j'ai eu des doutes, pendant un instant. Je me suis demandé si tu avais vraiment agressé ces filles, si ce qu'elles racontaient était vrai...

- Pourquoi tu n'y as pas cru ?

Ses prunelles naviguent d'un œil à l'autre et je ne cille pas. Ma soif est de plus en plus intense, comme si le fait de savoir que je pouvais être démasquée réveillait en moi un instinct primaire. J'ai l'impression que s'il m'annonce avoir découvert ma vraie nature, je ne serai pas en capacité de garder le contrôle et le viderai de son sang, comme un mécanisme de défense, de préservation de mon espèce.