Be My Moonlight {Park Sung Hoon}

Stronger than them 4

PDV SUNOO

18/12/21 :

- Mais qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

Ni-Ki se retourne et s'avance vers moi avant de grimper sur le lit où je suis assis, les jambes repliées contre mon torse.

- Est-ce que ça va Hyung ?

Je secoue négativement la tête. Ça fait bien trente minutes que nous sommes rentrés à la maison et je ne fais que me repasser en boucle la soirée dans ma tête. Les mots de Yo Han tournent sans cesse dans mon esprit et me glacent le sang.

- Il a dit qu'on était des monstres, je souffle en plongeant mon regard dans celui de mon correspondant. Tu as vu la haine qu'il avait pour nous ?

Ni-ki baisse les yeux. Il est aussi touché que moi par ces paroles.

- Oui, j'ai vu...

- Je... pourquoi ? Pourquoi notre différence fait elle de nous des monstres ?

- Nous ne sommes pas des monstres Hyung. Ce n'est pas parce qu'il a dit ça qu'il a raison. Et nos amis nous soutiennent. Tu as entendu Hee Seung Hyung.

- Est-ce que tu crois que c'est ça qui nous attend ?

- Quoi ?

- Nous faire insulter ? Il a compris que j'étais gay, c'est ça qu'il me reproche... est-ce que si j'annonce à tout le monde que j'aime les hommes je vais vivre ça au quotidien ?

Ni-ki ne répond pas et je sens les larmes me monter aux yeux.

- Pourquoi le monde est si cruel ? J'explose en sanglot. Pourquoi on doit subir ça ? Qui a décrété que la normalité c'est aimer quelqu'un du sexe opposé ? Pourquoi ce ne serait pas eux les monstres ? Tout ceux qui ne nous acceptent pas, qui nous critiquent, qui nous harcèlent ? Je ne fais de mal à personne, je veux juste vivre ma vie.

Je plonge ma tête dans mes mains et seul le silence me répond. Je suis fatigué, dépité et pourtant le combat n'a même pas réellement commencé. Je n'ai pas envie d'abandonner mais je ne suis pas certain d'avoir le courage de me battre. Je suis un lâche, de ceux qui fuient le conflit, qui se cachent derrière les autres et qui partent en courant quand les choses tournent mal. Mais là c'est à moi de me défendre.

Je relève la tête en entendant une porte claquer dans le couloir.

- T'as qu'à partir si tu n'es pas contente ! Je te retiens pas, moi ! Crie la voix de mon père.

- Tais-toi, les enfants dorment !

- Arrête de me donner des ordres !

Je me bouche les oreilles avec mes mains et ferme les yeux très forts en espérant que tout s'arrête. Je n'en peux plus de les entendre crier au quotidien. C'est insupportable. Je n'arrive même pas à me rappeler à quoi ressemblait notre famille autrefois. Aujourd'hui mes parents sont l'ombre d'eux-mêmes. Ils ne me parlent plus, ne m'adressent plus un regard, ils ne savent communiquer qu'en s'hurlant dessus. Si seulement ils pouvaient divorcer. Si seulement ils n'avaient pas autant peur du regard de la société.

Je sens deux bras entourer mon corps secoués de sanglots et le torse chaud de Ni-Ki se colle à moi. Il me serre contre lui et je m'accroche à son sweat.

- Je n'en peux plus Ni-Ki-ah, je te jure, je n'en peux plus.

- Je sais, Hyung. Je suis là, tout va bien.

- Non ça ne va pas. Tu es là maintenant mais dans deux jours je serais tout seul. Je vais jamais y arriver.

Il se recule et attrape mon visage entre ses mains pour m'obliger à le regarder. Ses yeux sont pleins de larmes alors qu'il essuie les miennes de ses pouces.