Be My Moonlight {Park Sung Hoon}

The shadow 5

PDV NAM HEE

27/12/2021 :

Pourquoi est-ce que j'ai dit ça ?

« TU N'ES MEME PAS MA SŒUR ! »

Comment ai-je pu dire quelque chose d'aussi cruel ? Je ne le pense même pas. Si ? Non, bien sûr que non ! Hye Na est autant ma sœur que Nam Suk est mon frère. Je n'ai jamais fait de différence. Alors pourquoi ? Pourquoi ces mots m'ont-ils échappés ?

De nouvelles larmes coulent sur mes joues et je cache ma tête dans mes genoux. Je m'en veux terriblement mais en même temps, je n'arrive toujours pas à comprendre la réaction de Hye Na. Je sais que je n'aurais jamais dû m'emporter contre elle, mais dès que ça touche ma relation avec Yeon Jun je ne peux m'empêcher de me mettre en colère. Je ne sais pas pourquoi. Est-ce que c'est parce que je ressens des sentiments forts envers lui ? Parce que je suis amoureuse ?

Je n'ai pas envie de m'éloigner de Yeon Jun. Surtout maintenant que je sais ce qu'il est. Lorsqu'il m'a dit qu'il n'était pas un vampire, ça m'a réellement surpris, je ne m'attendais pas du tout à ça, en fait, je ne m'attendais à rien, je crois. Etrangement, je n'ai pas eu peur. C'est comme si savoir ce qu'il était le rendait plus accessible, levant le voile de mystère qui l'entourait jusqu'à présent. Et puis, j'avais été touché par les mots qu'il avait employés pour se décrire. « Je suis une bête ». « Je suis un être ignoble et sans pitié ». J'avais déjà entendu Hye Na se traiter de monstre et cela me déboussolait à chaque fois, mais là, je n'avais pu m'empêcher de pleurer. C'était tellement dur, tellement triste. A aucun moment je ne peux imaginer Yeon Jun être une « bête ». Il m'avait expliqué prendre des médicaments, des sortes de calmants destinés à éviter qu'il ne perde sa conscience humaine et n'attaque tout le monde. Il m'avait compté les fois où il avait malheureusement déraillé, avouant piteusement mais à demi-mots les dégâts qu'il avait causé. Nous avions parlé pendant des heures et des heures dans ce café impersonnel. Depuis, je m'étais beaucoup documenté, cherchant à bien saisir tous les aspects de sa nature, et ce que je découvrais ne m'incitait qu'un peu plus à rester à ses côté.

Je ne veux pas l'abandonner, je ne le peux pas. Sans parler de mes sentiments pour lui, il m'est impensable de le laisser tomber maintenant que je sais ce qu'il endure depuis si longtemps. Il a rassemblé tellement de courage pour m'avouer ce secret. Même si cela lui en coutait, je l'ai vu, je sais qu'au fond de lui, il était soulagé de s'être confié. Désormais, il n'est plus seul. Je ne sais pas dans quelles mesures, mais je l'aiderai à porter le poids de ce fardeau.

Quelques coups secs sont frappés à ma porte et je coupe mon portable qui diffuse doucement une musique déprimante. Je sèche mes larmes en reniflant et passe ma main dans mes cheveux pour tenter d'y remettre de l'ordre avant de me lever. Je ne sais même pas quelle heure il est. Peut-être deux heures du matin ? J'abaisse la poignée et me fige en découvrant Hye Na sur le seuil. Je sens une boule se former dans ma gorge et mes mains se mettre à trembler légèrement. Je me décale pour la laisser entrer en resserrant mon gilet autour de moi avant de refermer derrière elle et de venir me rassoir sur mon lit. Je suis incapable de la regarder dans les yeux alors je me contente de triturer le couvre-lit. Elle s'est adossé contre la commode et un petit silence s'installe.

- Tu m'en veux ?

Sa voix est calme et douce mais chargée d'émotion. La mienne est perdue quelque part à l'intérieur de moi. Je me sens comme une enfant. Je n'arrive à rien faire d'autre que pleurer.

De longues secondes s'écoulent avant qu'elle ne vienne se mettre en face de moi, à une distance respectable, trop loin même, comme si un fossé nous séparait.

- Nam Hee-ah...

Sa main vient trouver la mienne et toutes mes barrières s'effondrent. J'ai besoin d'elle. J'ai besoin de ma sœur. Peu importe à quel point j'ai honte, peu importe à quel point je déteste sa façon de me protéger, j'ai besoin d'elle. Je me jette dans ses bras et sanglote bruyamment. Ses bras se resserrent autour de mon corps et me pressent contre elle, tout en me berçant.