§ Chapitre vingt-trois §

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Le portail est froid au contact de ma peau. Une eau glacée qui vous consume jusqu'aux os et vous fait tournée la tête. Seule et frigorifiée dans ce passage étroit et gelé, je penses à Esteban. Nous avons été séparés dans les bas quartiers de Suscinio. Et si c'était les hommes d'Ezra Novak qui l'avait attrapé ? Non, c'était ceux d'Aragween. Mais dans ce cas là il m'en aurait parler, ce qu'il n'a pas fait. Esteban n'a pas dû être capturé, ce qui me rassure un peu.

Le portail débouche enfin sur sa sortie. Une forêt enneigée remplace l'hôpital crasseux dans lequel je me trouvais. Je comprends maintenant pourquoi le portail était si froid à traverser. Le vent est fort et des flocons se coincent dans mes cheveux avant de fondre. Des mèches rousses viennes altérée ma vue. Il faut que je trouve la grotte, je ne dois pas en être bien loin vu que c'est Gaya qui m'a convoquer. Je tente de me réchauffer. Pourquoi ais-je prit le portail avec une simple robe de toile blanc? Je meurs de froid dans toute cette neige. Soudain, le vent cessa de soufflé et le flocon se mirent à léviter dans le ciel, sans tomber au sol. Elle est là.

- Ce n'est pas une tenue pour aller dehors. Surtout par un temps pareil. Fit la voix de Gaya qui marchait pieds nues sur le sol blanc.

Elle était habillée d'une robe d'un bleu glacial et d'une cape molletonnée noire, décorée de broderies florales, que je lui enviais en quelques secondes avant qu'elle m'en fasse apparaître une sur les épaules d'un simple mouvement du poignet. Je courus vers elle en lui tendant les bras. Elle s'arrêta dans sa démarche féline pour m'ouvrir un passage réconfortante jusqu'à son éreinte. J'enlaçais sa taille en la serrant près de moi avant de m'effondrer. Je pleurais tellement fort que mes lèvres en tremblaient et que j'étais incapable d'articulé ne serait-ce qu'un seul mot.

- Chut... ça va aller mon enfant...là... Calme toi... Chuchotait-elle en me caressant le haut du crâne.

- Non...Rien ne va... Arrivais-je à dire. Ils ont massacrer tout le monde et...ils...ils ont enlever Deanna.... Ajoutais-je en balbutiant. J'aimerais être capable de tous leur faire payer... Finis-je par dire, ma tristesse vite évincée par la colère d'être impuissante.

- Et si tu en avais le pouvoir? Me demanda Gaya après un moment de silence.

- Si j'en avais le pouvoir...je les ferais tous brûler. Brûler tellement fort et langoureusement, qu'ils viendront à penser que l'enfer est un paradis enfouis sous terre.

- Viens avec moi. Dit-elle en mettant fin à notre étreinte.

Je la suivis dans la neige qui mouilla mes chaussette mais qui soulagea mes pieds endoloris par la marche et la course poursuite. J'admirais le paysage blanc et comme figé dans le temps qui m'était offert. Une chouette, presque invisible dans cet environnement qui était de la même teinte que son plumage, nous observait tranquillement sur sa branche de sapin. C'est amusant ce changement de saison entre les îles... C'est...fascinant... Puis, alors que j'étais prise dans ma rêverie, Gaya s'arrêta devant une énorme grille de fer.

- Où sommes-nous? La questionnais-je.

- J'ai innover pour quelque chose de plus...comment dire? Grandiose? Qu'une grotte. Me souria-t-elle par dessus son épaule avant de sortir une grande clef argentée de sous sa cape.

Celle-ci épousa parfaitement la serrure de la grille. Cette dernière grinça en repoussant la neige vers nous.

- Suis moi mon enfant. Me dit-elle en recommençant à marcher vers une lumière tellement vive quelle m'aveuglait.

Lorsque j'osais enfin rouvrir les yeux, je cru bien me retrouver face à face avec ce que les Gardiennes appellent le Jardin Promis. Est-ce cela que l'on nomme tomber dans le terrier du lapin blanc? Si c'est cela, je ne veux plus jamais remonter. La surface me semble soudain laide et insignifiante. Nous sommes sous une gigantesque arche de verre qui nous protège de la neige. Nous traversons un grand jardin où sont planté toute sorte de fleurs, toutes plus belles les unes que les autres. Des bleues, des rouges, des roses, des violettes... Toutes les couleurs se mélangent devant mes yeux bruns émerveillés. Au centre de l'arche, juste devant un grand manoir de brique beiges, un vieux prunier aux fruits d'une alléchante teinte violette était planté, et mesurait plus de trois mettre de haut. Lorsque je passais à côté, à la suite de Gaya, l'arbre devint soudainement souple, et l'une de ses branches se cambra vers moi pour m'offrir une prune.

Carpe DiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant