Le soleil ne cessait pas de descendre de plus en plus vite à l'horizon, ce qui rendait d'avantage le vent frais. Lorsque nous sommes arrivés près d'un ruisseau, je ne sentais déjà plus ni mes orteils ni le bout de mes doigts.
- C'est juste de l'autre côté. Fit remarquer Asmodéus.
Mais je ne vis absolument rien. Le Bois de le Veuve Noire était comme infini, ne se terminant jamais, forçant les gens à se perdre. Il devait forcément plaisanter. Il n'y avait rien de visible à la ronde. Pas d'habitation, même la plus robuste.
- Besoin d'aide Lady? Demanda Dragan en me tendant une main, de l'autre bout du ruisseau.
- Ça ira. Je sais me débrouiller seule. Répondis-je, en sautant à pieds joints.
Il émit un grognement énerver, tendit que son ami réprimait un sourire, ce qui lui valut un coup de coude dans les côtes. Si je m'étais de côté leur cruauté et le fait que nos chemins ne se soient pas croisés plus tôt, j'aurai pu les compter parmi mes amis. Asmodéus avait l'air de quelqu'un de doux, lorsqu'il n'était pas recouvert de poils, et qu'il n'avait pas deux cornes sur la tête. Dragan...et bien, je pense devoir mieux le connaître. Peut être est-ce trop compatissant de ma part, voir idiot, mais je pense que c'est une personne qui mérites d'être comprise. La mère de Deanna avait raison. Les femmes sont parfois trop entêtées pour se rendre compte de leur propre stupidité. Et bien je me fiche de paraître stupide ! Ce sont mes choix, et j'en assumerai les conséquences, comme je l'ai toujours fait, et ça, même le plus méritant des hommes, ne peut s'en vanter.
- Vous en avez mit du temps! S'exclama la même jeune fille à la chevelure blonde et la démarche féline de la dernière fois, au bal.
- Thérésa...ma chère amie, aimante et si douce...
Asmodéus n'eut pas le temps de finir sa tirade de compliments, que Thérésa l'avait saisit par la nuque pour mieux lui enfoncer la tête dans le ruisseau.
- Vous êtes en retard! Gronda-t-elle, comme-ci il n'y avait pas pire vice que celui du retardataire.
- Nous avons rencontré Lucuis et son groupe sur la route, il est vrai que cela nous a légèrement ralentis. Se défendit Dragan.
- Encore celui-là. Dit-elle en relâchant enfin Asmodéus, qui prit une grande inspiration pour retrouver un souffle régulier. Je te jure que je vais finir par me le faire; si Ezra Novak ne les soutenait pas, tu ne m'interdirait pas de faire la peau de ce pion et de ses petits toutous! S'emporta-t-elle avant de s'essuyer le front du revers de la main, marquant son visage d'une grosse trace noirâtre.
- Tu étais de corvée de fusil? Ricana Asmodéus.
- Oui pourquoi ?! Rétorqua Thérésa en se retournant vers ce dernier, qui avait l'air de l'énerver d'avantage à chaque mot qu'il prononçait.
- Oh pour rien... Répondit-il d'un ton sarcastique et enjôleur.
- Tu t'es s'allie le visage avec de la poudre. Remarquai je.
C'était la première fois que j'ouvrais la bouche depuis plusieurs kilomètres, et Thérésa ne semblait pas s'apaiser à ces mots. Ses sourcils, aussi blonds que sa chevelure raide, se froncèrent en m'apercevant, presque cacher dans le dos de Dragan. Elle s'approcha de moi, fit signe de la tête à ma protection de se décaler, ce qu'il fit. Elle se retrouvait face à moi. Elle était presque aussi grande que Dragan, et avait une taille de guêpe qui devait rendre folle chaque personne qui croisait son chemin. Ses yeux bleu glacés me scrutaient avec attention, tendit que ses mâchoires se contractèrent sous sa peau d'une jolie teinte un peu bronzée.
- Merci. Dit-elle simplement avant de me dépasser pour s'avancer dans les bois.
Pendant que je pris une minute pour réapprendre à respirer, mes deux compagnons de marches la suivirent en me passant devant, avant que je daignes me retourner. Qu'est-ce que...putain...la vache!
Une immense maison ce trouvait désormais en plein milieu du terrain tantôt uniquement boisé. J'adore la magie, mais franchement, là elle commence à me sortir par les yeux! En marchant jusqu'à atteindre le porche, je tente d'oublier toutes les fois où on aurait pu me cacher des choses de cette façon; comment Deanna aurait pû, elle aussi, se servir de ce charme d'invisibilité. Soudain, un cri d'enfant me fit sortir de ma rêverie. Le petit garçon ne devait pas avoir plus de 11 ans, et courra à grands enjambés vers Dragan.- Lucy! Hurla ce dernier avant d'atterrir dans les bras du garçon que je méprisais.
à ma grande surprise, il se mit à sourire au petit garçon, auquel il manquait trois dents du bas. Ce ne fut que quels instant plus tard que je remarquais les deux petites cornes qui poussait sur le crâne de l'enfant.
- Elle est jolie...Chuchota le moins discrètement possible le jeune garçon en me regardant de son perchoir.
- Tu crois ça Zach? Le questionna Dragan, en faisant une moue hésitante.
- Oui... Soupira Zach avant de descendre pour s'approcher de moi.
Par réflexe, je fis un pas en arrière. Heureusement, Zach ne le remarqua pas et continua de s'avancer dans ma direction, les genoux légèrement fléchis. Ce n'est que lorsque je descendis mes yeux sur ses pieds, que je vis deux petits sabots poilus, qui retournaient la terre sur laquelle ils marchaient.
- Enchanté madame, je me nomme Zacharias Plock, et je serais l'humble serviteur de madame si elle me le permet. Dit-il en s'agenouillant.
- C'est très gentil de ta part Zacharias. Mais ne m'appelle pas madame, premièrement parce que je ne suis pas mariée, et deuxièmement, je préfèrerais que tu m'appelle Addi. De plus, je peux me débrouiller seule, tu es un très aimable petit garçon. Répondis-je, un peu gênée, en l'aidant à se relever.
- Zach! Ton repas va refroidir! L'interpella Thérésa à l'instant où j'allais le câliné pour sa politesse.
- Au revoir mademoiselle Addi jolie. Souria-t-il avant de courir se réfugier à l'intérieur.
Thérésa me lança un regard noir avant de suivre le petit garçon à la chevelure blonde et frisée.
- Ne lui en veut pas, c'est son plus jeune frère. Me gratifia Asmodéus en me tendant son bras.
- Je ne serais pas polit avec toi. Dis-je d'un ton cinglant. Alors n'essaie pas de l'être avec moi. Ajoutais-je en me relevant toute seule.
- Comme tu voudras, mais ne vient pas réprimer mes manières avec les femmes. Ronchonna-t-il en avançant vers la maison.
Je ne sais vraiment pas ce que je fais ici. Je secoues mes vêtements pour en enlever le maximum de poussière. Je ne sais pas quoi faire d'autre. J'ai l'impression d'être un nouveau pot de fleur dans le jardin des exilés. Mais c'est en levant la tête, que j'aperçois Dragan en train de me fixé. Dès qu'il le remarque, il détourne les yeux et se racle la gorge.
- Suit moi, j'ai de quoi te changer. Dit-il sans me regarder, puis il s'en alla derrière la maison.
Je le suivis sans broncher. Je préfère mourir de sa main de barbare plutôt que de froid. Mon vieil "ami" le Capitaine Barden Hackney aurait à coup sûr été d'accord avec moi. À l'arrière de la grande maison de briques rouges, se trouvait une véranda aussi grande que les cuisines de Browndeck Hall. À m'attarder sur les vitraux colorés de cette partie de la maison, je n'ai pas tout de suite aperçu la petite dépendance vers laquelle Dragan se dirigeait. J'ai alors courues pour le rattrapper.
Mais au moment où j'arrivais à ses côtés, je me suis pris les pieds dans le tissu de mon déshabiller. Il me rattrapa avant que je ne tombe au sol, nos peaux entrant un cours instant en contact. J'ai lever les yeux vers lui. Nos regards se sont croisés, puis je me suis décalée dans un geste précipité. Il n'a pas relever, et a juste ouvert la porte de la dépendance, pour s'y engouffrer.
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Carpe Diem
FantasyDans le monde miroir de Dubhorror, la royauté divise les populations, les individus sont voués à eux-mêmes, et certains sont accusés à tort. Addison, une jeune fille travaillant au Berceau des Lumières, envie l'existence de ceux que l'ont nomment le...