§ Chapitre quarante-quatre §

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- J'ai de mauvaises nouvelles. Nous ne sommes pas bien avancés par rapport aux elfes et au clan d'Ezra Novak. Ils gagnent tout deux du terrain alors que nous en avons perdu. Siffla Dragan en serrant les dents.

Cela l'énervait de ne pas atteindre le but qu'il s'était fixé, en plus de perdre l'avantage qu'il avait. Je sentais sa colère faire vibrer mes os et glacé mon sang. Avait-il perdu tout cet avantage par ma faute? Qu'elle erreur avais-je commit?

- Tu n'y es pour rien ma douce. J'ai...j'ai juste eu si peur pour toi... Je crains m'être renfermer et avoir arrêté de penser à rien d'autre que toi. Si nous en sommes là aujourd'hui c'est par ma faute. Je suis réduit à demander de l'aide à mes parents tu t'en rend compte? Mais je voulais vous savoir toi et les autres à l'abris. Dit-il, ses mains serrant les miennes.

- Je crois bien que c'est pour ça que je suis ici, à tes côtés. Sous tes aires de prince qui ne pense qu'à se venger tu réfléchis toujours aux conséquences pour les autres. Si nous réussissons à renverser le Grand Roi, c'est qu'il n'était pas assez bon. Et si c'est toi qui monte sur le trône, je n'aurais pas peur de défier quiconque voudra prendre ta place. Les gens ne te suivent pas parce qu'ils te craignent, mais parce qu'ils t'admirent et ont confiance en toi...tout comme moi. Rétorquai-je en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.

Il souriat franchement avant de m'embrasser avec douceur. En moi s'éveilla une demande au ciel que j'avais abandonné à cause de la lassitude d'être déçue par ce dernier. Est-ce que je l'aime assez? Dieu plein de bonté, l'aimerais-je un jour assez pour qu'il n'ai jamais à douter de mon amour? Je ne me force pas à l'aimer Seigneur, cela m'est tomber sur la tête. J'ai trébuchée et me suis cogner si fort au bonheur proche qu'il me fait espérer. Une simple bouffée de son odeur ne m'emplit pas de colère, mais de joie. Son odeur me rappelle de bons souvenirs, de ceux que l'odeur d'un endroit ou d'une personne que l'on aime nous fait ressasser. C'est une addiction plus douce que le tabac, mais une plus ardente que l'alcool.
La Capitaine Barden Hackney dirait que Dragan est celui qui a allumé la mèche qui a fait exploser mon cœur. Mais je ne veux pas que mon cœur explose pour Dragan, je veux qu'il batte pour lui, avec le sien. Est-ce trop stupide Dieu plein de grâce, d'aimer celui que l'on croyait haïr? Est-ce que l'amour est une idiotie? Ou le vivre est-il plus important que de paraître idiot?

Dragan se détacha de moi, mais je le ramenais à mes lèvres, l'embrassant plus que je ne respirais. Il m'a fait l'aimer davantage que je l'abhorrais. Comment se fait-il que le sourire d'une autre personne m'importe plus que le mien?

- Addison... Souffla-t-il.

- Oui? Lui demandais-je, les yeux fermés, nos souffles se mélangeant.

- Veux-tu m'épouser ? Pas pour me débarrasser d'une tâche, mais pour que je sois certain que tu ne me seras jamais enlevée par ton alliance avec un autre. Je veux que l'on s'appartienne et que ce soit justifié aux yeux de tous. Addison, je voudrais que tu sois la reine à mes côtés quand tout cela sera terminé. Quand cette guerre aura cessé. Il expira bruyamment. Je t'en prie... Chuchota-t-il. Je n'imagine pas la suite de mon histoire sans toi.

- Oui... Et si tu me le demande encore je te redirai oui. Souriais-je en ouvrant les yeux sur son visage.

Mon doigt suivit sa cicatrice de bronze sur toute sa longueur.

- Tu es si beau... Murmurai-je.

Cette fois-ci, il ne se détourna pas pour dissimuler cette marque dont il semblait avoir tant honte.

- Tu es davantage plus belle que toutes les autres merveilles que j'ai pu voir au cours de mon existence. Dit-il en frôlant du gras de son pouce ma tâche dorée.

Nous nous embrassons encore une fois avant que Dragan ne fasse glisser son doigt sur la bague dont j'avais mémorisé chaque détail dès la première fois où elle était apparue à mon doigt, même si cette fois-là avait été fausse. Elle s'était adapter à mon doigt en une fraction de seconde. Je n'ai pas de bague pour lui. Je l'ai regarder, puis j'ai prit sa main gauche. Avec mon doigt, j'ai marquer un cercle autour de son annulaire. Une épée drapée de noire apparue sous sa peau. Ce sort, Gaya ne me l'avait pas appris, il m'était venu à l'esprit d'instinct, comme si la formule avait toujours été là, dans ma tête.
Nous étions certains qu'aucun de nous deux ne perdrait son alliance. La mienne ne pouvant glisser de mon doigt même si je le voulais, et la sienne, gravée sur sa peau.

Il passa son autre main sur ma joue et m'embrassa avec douceur, mais avec toute son âme.

- Je t'aime... Chuchota-t-il.

À la différence d'Esteban avec moi, je ne voulu pas briser le cœur de Dragan. Alors je fus honnête pour lui, et pour moi-même.

- Je t'aime... Murmurai-je.

Un sourire indescriptible se dessina sur ses lèvres. Il était si sincère, si rayonnant... Je ne pensais pas qu'un jour, je ferais sourire quelqu'un de cette manière avec de simples mots et un regard.

- Nous devrions prévenir les autres et prévoir une cérémonie. Tu en choisiras les moindre détails. Dit-il, toujours en souriant.

- Nous ferons cela, mais pour le moment gardons cela pour nous, le temps d'en profiter; voir même de se faire à l'idée. Rigolais-je.

Je n'avais que 18ans après tout, et pour des raisons qui m'échappent encore, je n'avais aucun regret et aucune inquiétude envers cette décision. Nous nous regardâmes de nouveau, avant de se blottir l'un contre l'autre. Cette odeur...elle est si douce, si agréable, si envoûtante, et mienne, aussi longtemps qu'il sera à mes côtés.

Carpe DiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant