Je cherche dans ma mémoire qu'elles ruelles nous avions l'habitude d'empruntées avec Deanna et Esteban alors que nous fuyions le vendeur de journaux que l'on avait volé pour Monsieur Whillma. On avait un schéma à suivre si on finissait par être séparer à cause des hommes de loi qui nous poursuivaient à la demande du marchand. C'était amusant d'aller à l'encontre des règles. Pourtant, aujourd'hui, je trouve cela déconcertant et inutile. Si je dois enfreindre la loi, se sera par pure nécessité et seulement en cas d'incapacité à autre chose. Courir, continue de courir sans jamais t'arrêter fait la voix d'Esteban dans ma tête. Il répétait tout le temps cette phrase lors de situations comme celle-là. Il criait à tout bout de champs sans jamais être essoufflé.
- Continue de courir Addi! Fit une voix à côté de moi.
- Comment est-ce que... Esteban! M'exclamais-je en m'arrêtant net.
- Tu crois vraiment que je t'aurais laisser aller voir une "amie d'enfance" toute seule?
- Alors tu...tu ne m'en veut pas? Et comment tu as su? Et aussi vite?
- On parlera de ça plus tard, pour l'instant il faut qu'on se sépare.
- Mais c'est inutile ils ne pensent pas que tu es avec moi. Pas vrai?
- Euh... Longue histoire. On se retrouve à l'entrée de la forêt.
Il ne m'a pas laisser le temps de réagir en partant à toute vitesse de l'autre côté de la rue principale. Je sors de ma torpeur et me remet à courir dans le sens opposé à Esteban. Je cours, toujours courir. Mes bottes résonnent sur les pavés gris qui empêchent toute végétation de poussée entre les gonds. Je respire fort. Non. Je respire mal. Il faut que je m'arrête. Mais c'est impossible avec ces hommes de loi à mes trousse. Soudain, alors que je continuais sur ma route, aussi fatiguée que je puisse l'être, j'aperçois l'orée du Bois de Mariane. Lorsque j'entends crier derrière moi qu'on m'ordonnait de m'arrêter, j'accélère la cadence et m'enfonce entre les arbres devant moi.
Les ronces sont si hautes qu'elles me fouettent les cuisses lorsque je cours entre elles à en perdre haleine. Je n'ai jamais autant couru de ma vie, aussi longtemps, et aussi vite.
À chaque fois que je m'arrête pour reprendre mon souffle, je remarques qu'on me suis encore. Je dois les semer, et ce n'est pas en courant en ligne droite que je vais y arriver. J'accélère un peu plus à l'aide des dernières forces qu'il me reste dans les jambes afin d'avoir de l'avance pour me laisser le temps de monter à l'un de ces grands arbres. Ce ne sera pas facile à cause de ma tâche dorée, mais je vais y arriver. J'enfonce mes doigts autant que je le peux dans l'écorce d'un vieux chêne, ayant des branches près du sol. Lorsque je lèves la jambe, une violente douleur m'agresse la hanche, mais je force et tire à l'aide de mes bras, tout mon poids. Je me hisse à une rapidité ahurissante par rapport à mon handicape. Survivre, je me dois de survivre pour Deanna, après je serais libre de mourir seule, sans douleur, et avec nul regret. Au lieu de m'inquiéter pour ma vie, je m'interroge sur celle d'Esteban. Par pitié, épargné le seigneur. Je m'étonne moi-même de me référer à Dieu que je n'ai pas prier depuis un bon bout de temps à défaut de ne pas avoir suffisamment la foi.- Prend à gauche, toi à droite, et moi je reste ici au cas où elle reviendrait sur ses pas. Entendis-je grogné au-dessous de moi.
"L'homme au chapeau" pensais-je en serrant un peu plus fort le tronc du chêne dans lequel je me cachais. J'espère qu'il y a suffisamment de feuillage pour dissimuler mon corps. Je devrais monter encore un peu pour être sûre de ne pas être vu, mais également d'être hors de portée de tir. Je ne sais pas si mes harceleurs sont armés et je ne préfère pas prendre le risque de me renseigner sur ce point.
J'aperçois une branche qui m'a l'air solide à quelques centimètres de ma position. Il faut que je prennes garde à ne pas faire trop de bruit. Je tends le bras afin de l'attraper. Aller, un peu plus haut, aller... À ce moment là, un coup de feu retentit, un sifflement brutale me transperça les tympans, et une douleur atroce me parcouru le corps. Je ne pus retenir un cri de douleur et d'effroi en admirant le trou creuser dans ma paume par la balle en fer elfique, qui avait trouver refuge dans l'écorce en emportant un peu de chaire.
Le fer elfique est un métal très cher et dur à obtenir, mais au delà de ça, il est aussi par nature empoisonnant. Un courant chaud me monte à la tête et ma vision se trouble.- Redescend et lentement. Je ne voudrais pas qu'on me tranche la tête pour t'avoir tuer avant lui. Dit-il.
- Non, je...je ne... Ma bouche est lasse et mes muscles lâche prise.
Je faiblis à vu d'œil et ce n'est pas bon du tout. Je baisse les yeux pour voir que l'homme au chapeau me scrute avec attention. Je n'arrive pas à voir distinctement son visage à cause du poison et des feuilles. Pourquoi faut-il que ce visage reste cacher de moi? Sans m'en rendre compte, je me laisse glisser sur le côté et tombe en chute libre, les feuilles brunes et orangers me fouettant les joues. Mais alors que je fermais les yeux d'épuisement et de résignation, je sentis deux bras me saisir. La poitrine contre laquelle j'étais coller ne se soulevait pas sous l'échéance d'une respiration quelconque, et était d'une froideur incomparable. J'aurais voulu ouvrir les yeux, mais mes paupières étaient trop lourdes. Est-ce l'ange de la mort qui m'emporte comme me l'avait promis les Gardiennes?
- Ne t'en fais pas, je vais t'aider. Souffle une voix qui m'est inconnue dans le courant du vent.
- Qui...qui êtes-vous...? Marmonnais-je avant de sombrer dans un sommeil non désirer par mon esprit.
***
Sur un bateau tu devras traverser, l'océan tu devras dompter, le royaume tu devras sauver, et la mort tu devras confronter.
Kaige Kringkul.... dévoreuse d'Hommes....le Vida Pearl....
Dragan McWilth.....la Veuve Noire....
Réveil.... Il faut se réveiller ma chérie.... Réveille toi.... Réveille toi.... Réveille toi... Deanna....
- DEANNA! DEANNA! DEANNA!
- Il faut la calmer et vite.
- C'est le fer elfique, elle y sur-réagit.
- Ça brûle!!! Hurlais-je, plus pour moi-même que pour les personnes autour de moi, dont je ne dicernes pas nettement les visages.
Mon corps entier est en feu. C'est comme si je me consumais de l'intérieur, avec une lenteur démesurée. Je pensais pourtant avoir connue la plus ardue des souffrances au Lac d'Or, mais visiblement le monde a décidé de me faire subir pire.
Je me cambre sous l'effet de la douleur qui m'irradie de la tête jusqu'aux bouts des orteils, et des doigts. J'ai l'impression que mon âme a été offerte au Dieu de l'ombre, Galiusriel, et qu'il s'amuse avec.
Je tente de me lever, mais je sens que je suis sanglée à la chose qui doit sûrement me servir de lit. Le matelas n'a rien de confortable pour un supplice tel que celui que je suis entrain d'endurer.- Je vous en pris faites que ça s'arrête !!! Suppliais-je.
- Ne t'en fait pas, je vais te soigner. Tu ne sentirais plus rien, tu n'auras plus mal Addison.
- Addi...appeler moi Addi... Soufflais-je alors que la douleur s'estompait.
Ma respiration et les battements de mon coeur commencent à se régulariser de nouveau. Je ne sais pas ce que cette personne m'a fait, mais elle vient sûrement de me sauver la vie. J'arrive à articuler un petit merci, sans aucune réponse assignée. Je suis sûre d'être seule à présent, le silence et le froid qui m'enveloppe me le confirme. J'ose alors me laisser aller au sommeil, étant trop fatiguée pour feindre d'ouvrir les yeux.
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Carpe Diem
FantasyDans le monde miroir de Dubhorror, la royauté divise les populations, les individus sont voués à eux-mêmes, et certains sont accusés à tort. Addison, une jeune fille travaillant au Berceau des Lumières, envie l'existence de ceux que l'ont nomment le...