§Chapitre cinquante-trois§

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Elle est repasser par la fenêtre, sans un dernier regard en arrière. Deanna vient sûrement de me sauver la vie et je ne comprend pas ses motivations. Je décide de préparer mes affaires. Jenvoie un message via ma magie à Sizroz pour lui demander de rentrer et de se préparer à partir dès cette nuit. Je décide den écrire également une à Pausirys, lui seul peut maider car je naccepterais jamais celle de Dragan, et ne me rabaisserai pas à la lui demander.

Je mapprête à repartir pour une traversée gargantuesque. Lîle de Köje est à plus de deux semaines de croisière, et je ne connais pas la situation exacte de la guerre en ce moment. Jaurai dû écouter les discours des professeurs, bien quils ait assurément été faussés à la demande de Tuncayn ou de ses sbires. Jaurai au moins eu une idée de ce quil en était sur le front. Pausirys ne ma pas écrit depuis cinq jours. Ses tirades romantiques pour me faire changer davis ne me manque pas, mais ses nouvelles du front si. Je suis bien placer pour savoir que notre position dans une guerre peut changée du jour au lendemain, alors en cinq jours et plus?! Pendant la vingtaine de jours de traversée, jespère que Pausirys aura répondu à ma missive linformant de mon départ de lAtelier. Sinon, je pourrais attérir en plein milieu dun champs de bataille, et risquer de me faire tuée avant même davoir toucher terre.

Je fus surprise par Sizroz qui entra en trombe sans même prendre la peine de vérifier si lune de mes camarades de chambrer était là. Il aurait au moins pu se transformer en chat avant de gratter la porte, comme il le faisait à chaque fois quil venait discuter avec moi dans la nuit ou me réconforter.

- Jai reçu ton message. Où est-elle?! Semporta t-il.

- Elle est repartie depuis longtemps. Elle nous a prévenus alors on doit sen aller.

- Parce que tu las crois? Addi, elle sait que le seul moyen pour toi de partir dici cest de monter sur un navire à GwenCrik. Si on monte sur un bateau déjà à quai ce soir, il sera fouiller à laube et on sera foutu. Pour moi cest un piège... Dit-il, lair inquiet.

- Je suis au courant de tout cela. Mais cest soit nous restons ici et ils viennent, soit on tente le coup, et on essaie de rejoindre le front où est posté Pausirys. Et ça, au risque de ne même pas réussir à quitté le port.

Sizroz réfléchit un instant, puis se résigne. Il se dépêche daller chercher ses affaires et nous nous donnons un lieu de rendez-vous avant de rejoindre GwenCrik. Le port est à à peine une heure de marche de lAtelier, et le point positif de cet établissement, cest que même en temps de guerre, lîle est si isolée, que lécole nest même pas surveillée. Si elle lavait été, il aurait été beaucoup plus difficile dorganiser toutes ces soirée sur la plage. Je me débarasse de mon uniforme et le balance dans le coffre au bout de mon lit, avant denfiler une tenue légère et pratique, un gilet sur les épaules. Jembarque mon sac à dos remplit de tout ce que javais en arrivant, mais également de ce que Pausirys ma acheter et fait envoyer.

Il fait si chaud en ce mois de juin que mon pantalon me fait transpirer tandis que je marche vers les jardins situé au niveau de laile réservée aux dortoirs des garçons. Sizroz est déjà là, il attend planqué sous un arbre. Je me faufile discrètement à ses côtés.

- Tu nas rien oublier? Me demanda t-il.

- Rien qui ne vaille la peine dêtre pris. Rétorquai-je.

Nous partîmes discrètement, en vérifiant que personne ne nous suivait. Nous suivîmes le petit sentier qui descendait jusquà GwenCrik, à une heure où les marins dorment encore. Sizroz me retint par lépaule alors que je continuais davancer. Il mentraina derrière un tas de caisses de marchandises qui avaient sûrement été débarquées le matin même. Il me fit signe de me taire quand il vit que jallais lui poser des questions.

- Que faites vous ici Monsieur McWilth? Vous ne devriez pas être là. Fit une voix qui métais étrangères.

- Jai appris pour lenquête de Monsieur Flidyr au sein de lAtelier, à la demande de Tuncayn. Je viens pour emmener mademoiselle Clark-Lee. Dit une voix qui cette fois ne métais que trop familière.

Sizroz croisa mon regard et fit non de la tête. Il sait à quoi je pense et ce que je compte faire. Je pris une grande inspiration et le frisson habituel ce fit sentir dans ma nuque. Je posais ma main sur le sol froid et humide et marmonna une formule que je me souvenais avoir lu dans lun des nombreux grimoire de chez Gaya.

- Addi arrête tu fais une énorme erreur. On lui règlera son compte plus tard, pour le moment il faut penser à notre sécurité. Tu es entrain de jouer la carte de légoïsme au prix de nos vies. Tenta de me convaincre mon ami.

- Je ny arrives pas cest trop dur... Rétorquai-je serrant les dents.

À ces mots je me levais et lançais des éclairs en direction de la silhouette imposante et robuste qui se trouvait de lautre côté de ces caissons de marchandises. Il vacilla à peine sous la surprise. Dragan se tourna dans ma direction tandis que je me plaçais bien en face de lui, à découvert.

Dans ce genre de moment, toutes les choses que la personne en face de vous à pu vous faire vous reviennent en mémoire, en simultané avec tous les bons souvenirs. Vous commencez par avoir une réaction qui tente de se transformée en une alternative plus agréable. Je ne lui sauterais pas dans les bras, je my refuse, parce que ce quil ma fait est impardonnable. Dragan me fixe de ses yeux noirs, et bien quil soit fort, son regard montre une fatigue immense, capable de le faire seffondrer. Se serait plus facile de lattaquer si je ne le comprenais pas aussi bien; si lire en lui nétait pas aussi aisé que de voir en moi. Pourquoi est-ce aussi facile de culpabiliser à lidée de le blesser, alors que lui sest permit de me briser? Je voudrais penser que cest parce que je vaux plus que lui, mais pour dire vrai, cest surtout parce que je laime. Jaime son âme comme il na probablement jamais aimer la mienne, et ça me tue. En cet instant je ne semble que maccrocher à lespoir dune seule vérité, celle pour laquelle je suis sûr quil na pas mentit: les Dieux savaient quil ne pourrait sempêcher de maimer. Autrement, je ne saurais expliquer la sensation de ses bras qui mentour, de ses larmes dans mon cou, et de ses mots: «Pardonne moi».

Carpe DiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant