§ Chapitre trente-neuf §

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La sortie la plus simple à prendre serait la véranda à l'arrière de la grande maison. Mais je ne sais pas comment y aller. Il va falloir que j'y aille à l'instinct.
Tandis que je cherche mon chemin à travers ces multiples couloirs au papier peint verdâtre au fleurs jaunes -de très mauvais goût- je guette les pas rapides qui fond grincer le plancher de toute part.
Je réfléchis à mon plan lorsque j'arrive dans une chambre. Des pas se rapproche dans le couloir, leur bruit s'estompent alors que je ferme la porte derrière moi. Je prends le temps d'examiner la pièce dans laquelle je me trouve, histoire de poser mes idées et calmer les battements de mon coeur. Jamais de ma vie je n'avais oeuvrer ou été à l'encontre de la Monarchie, cette simple idée ne m'a même pas traverser l'esprit auparavant. Il faut être fou pour s'opposer à un Grand Roi. Je veux bien croire que le Grand Roi Tuncayn soit à la botte des vampires, mais il n'en reste pas moins effrayant pour les humains.

Le portrait de sa majesté trônait au dessus de la cheminée des cuisines à Browndeck Hall. Je suis presque certaine que toutes les chaumières ont mit elles aussi le portait de notre souverain au dessus de leurs cheminées. C'est un endroit stratégique. Comme pour rappeler que notre toit, nous l'avons obtenu grâce au bon vouloir du Grand Roi, et qu'il pourrait facilement nous le reprendre. Chez les membres de la Monarchie c'est différent. Le portrait est accroché à l'entrer de leurs demeures, comme pour dire "bienvenue votre Altesse". Pourtant, dans cette pièce, il n'y a aucun portrait, et je soupçonne fortement l'absence d'un à l'entrée de la grande maison. Les Envoyés au Diable sont radicaux dans leur haine envers notre système de Castes.

La chambre est grande mais néanmoins occuper par plusieurs lits. Il y en a au moins sept! Moi qui me plaignais d'en avoir partager une à deux. Je me dirige vers l'une des trois fenêtres de la pièce, mais avant de l'atteindre, je tombe soudain dans un énorme trou. Il était camoufler sous un tapis. Je continuais de tomber encore et encore, de plus en plus profondément sous terre. C'était comme un toboggan géant qui ne s'arrêtait pas. Enfin ça c'est ce que je croyais avant d'atterrir sur du carrelage froid, la tête la première et les fesses en l'air.

- La belle dame! S'exclama une petite voix que je reconnue sans peine.

Zacharias était pencher sur moi, me souriant avec une de ses mèches blondes qui lui tombait sur les yeux.

- Mais... qu'est-ce que tu fais ici? Tous les autres sont...là? Dis-je perplexe en voyant tous les Envoyés au Diable terrés dans cette immense pièce.

- Addi! S'écria le Capitaine Barden Hackney en me servant fort dans ses bras. Tu vas bien? Comment ça ce présente là-haut? Me questionna-t-il.

J'étais totalement perdue. Comment pouvait-il tous être en-bas, et en-haut en même temps ? Asmodéus s'approcha de moi tandis que Thérésa attrapa son frère par le bras.

- Tu ne dois pas comprendre grand chose n'est-ce pas ? Me souria-t-il. Je vais tout t'expliquer. Nous sommes au courant depuis hier soir que la garde a été envoyée ici par le Grand Roi. Nous nous cachons là depuis l'aube.

- Mais... pourtant vous faisiez la fête et tu est aller voir Dragan pour parler de l'équipage... Je me tus lorsque je vis le regard plein de questions d'Asmodéus.

- Dragan a mit notre plan de protection en marche dès la fin de la soirée. Pour n'éveiller aucun soupçon, il c'est servit de ses pouvoirs pour créer nos illusions.

- Je...j'étais seule alors? Balbutiais-je.

- Tu l'étais. Fit Dragan en arrivant près de nous, les traits tirés.

J'ai observer discrètement mon doigt. Pas de bague. Il n'a jamais été vraiment là lorsque...je suis une idiote. Je l'ai regarder avec colère.

- Vous auriez pu m'en parler!

- Et pourquoi ça? Tu n'es pas l'une des notre je te rappelle. Toi tu t'abaisses à travailler pour la Monarchie et ça sans broncher! Siffla Thérésa. Mais peut-être que les privilèges que la Marquise t'as offerts ont suffit à t'acheter?!

Mon point c'est loger dans sa figure. Du sang coula de son nez et tâcha quelques mèches de ses cheveux blonds quand elle cracha au sol.

- Personne n'a jamais acheter mes choix! J'assume chacune de mes décisions passées, mais je ne dis pas que je ne les regrettes aucunement ! Alors avant de parler, renseigne toi! M'emportai-je, ma main me lançant.

- Tu as intérêt d'être de notre côté...ou je n'hésiterai pas à me venger de ce coup là. Grogna-t-elle en me passant devant, et en crachant du sang sur mes pieds nus.

Dragan me regarda, son sourire en coins sur les lèvres. Et si je le tuais? Je pourrais peut-être empêcher tous les autres de mourir ? C'est risquer mais...je peux toujours tenter.

- On peut parler dans un endroit plus tranquille ? Lui demandais-je.

Il m'insita a le suivre d'un mouvement de la main, vers un rideau rouge, derrière lequel était dissimuler une pièce plus petite où trônait deux lits à baldaquins usés et un bureau, dans un état tout aussi délabré. Du lierre fluorescent jonchait les murs. C'est une pièce qui aurait plus de cachet avec un bon coup de ménage.

- Que voulais-tu me dire?

- Premièrement. Dis-je en lui donnant un grand coup dans le ventre. Ça c'était pour hier soir. Deuxièmement. Je lui donne un second coup. Ça c'était pour ce matin. Et Troisièmement ! Je lui donne un dernier coup de point. Ça c'était pour ne m'avoir rien dit au sujet des chevaliers du Grand Roi.

- Tu as fini ? Demanda-t-il sans me regarder.

- Regarde moi quand je te parle! Regarde moi! Criai-je en le forçant à baisser la tête.

Je retirais mes mains de sa nuque après nous être observer plusieurs longues secondes, les yeux dans les yeux. Qu'il m'ait mentit ne devrais ni me surprendre, ni me blesser autant.

- Addison... Me déteste tu?

J'aurai répondu sans hésitation avant. Je lui aurais hurler que je le méprise, que je le hais plus que tout, que c'est le fardeau de mon existence même, et que sa disparition n'aurais fait que me réjouir. Alors pourquoi aujourd'hui, c'est si difficile de juste penser cela?

- Je...je croyais que... Ça n'a pas d'importance.

- Si ça en a. Dit-il d'un ton ferme, les sourcils froncés.

Je croyais que tu m'aimais. Mais ces mots n'arrivaient pas à sortir de ma bouche. Ce serait comme reconnaître que j'espérais que cette affirmation soit vraie. J'ai alors changer de sujet.

- J'ai un plan pour les faire partir. Mais je vais avoir besoin de ton aide.

- Qu'est-ce que je dois comprendre? Tu te joins à nous? Souria-t-il.

- Je le fais pour sauver quelqu'un, pas pour me rebeller face au Grand Roi.

- L'idée de rébellion est pourtant si charmante dans ta bouche... Chuchota-t-il.

Je fus surprise par ses mots et mon coeur s'emballa. Il t'a manipuler. Pensais-je.

- Je te rend nerveuse. Affirma-t-il.

- Absolument pas. Pour ça il faudrait que je sois intimider ou que j'ai peur de toi. Et ce n'est pas le cas. Rétorquai-je.

- C'est cela oui... Souria-t-il avant de s'en aller.

Je n'ai repris mon souffle qu'une fois Dragan derrière le rideau. Je dois me ressaisir. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive et je n'aime pas ça. Je n'ai même pas penser à l'attaquer alors que je l'avais éloigner des autres pour ça. Ça aurait dû être un automatisme. Ah! Quand cela va-t-il cesser?

Carpe DiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant