Dans ma chute vertigineuse, je n'ai pas pu m'empêcher de hurler de terreur. Voyant le sol se rapprocher de plus en plus vite, j'ai bien cru mourir. Qu'elle mort stupide cela aurait été. Mais alors que mon corps s'apprêtait à s'écraser sur le sol froid et rugueux, une sorte de champ magnétique m'a maintenue une bonne dizaine de secondes à quelques centimètres de la terre.
- Elle est pas mal... Fit l'un des nains, le plus barbu.
- Ce n'est pas une catin rouge pour ton maître alors laisse la. Rétorqua Dragan avant que le sort qui me maintenait en l'air ne se rompe.
J'ai atterri la tête en plein dans une flaque. Mon déshabiller de tulle rose ne ressemblait plus à grand chose et le froid me saisit, m'arrachant plusieurs frissons. Je me suis essuyer le visage des mains, histoire de tenter de rester présentable. Ce n'est qu'après que j'ai remarquer les regards de chaque hommes présent, poser sur moi.
- Ce n'est pas de cette façon que l'on traite une dame messieurs! Les réprimanda l'un des nains, que je supposais pourtant être le plus jeune. Je m'appelle Henear jeune mage. Dit-il en s'inclinant devant moi.
- Tu ferais mieux de ne pas t'agenouiller devant elle. Elle sent la domestication à plein nez, elle n'est qu'une bonne. S'esclaffa un autre nain, aux poils d'oreilles si longs, qu'on aurait pu les confondre avec des cheveux.
- Je ne suis peut être qu'une bonne monsieur, mais j'ai la décence de travailler dur pour gagner ma croute, et non pas les valeurs du pillard dans le sang. Rétorquai-je, prise de colère.
- Tu viens de m'insulter?! Siffla-t-il en s'avançant.
- J'ai néanmoins la bonté de n'être point cru avec vous, comme vous avez pu l'être avec moi. Comment osez-vous me juger à mon odeur et à mon physique?! Vous ne connaissez même pas mon nom, et vous vous permettez déjà de me critiquer sans avoir eu affaire à aucun de mes actes! Ayez donc au moins le courage et le respect de pouvoir me nommer avant de m'asséner ce genre de remarques. Répondis-je, sans reprendre mon souffle, ce qui eut pour résultat de faire rougir mon teint.
Il ne répondit rien, ce contentant de faire la navette entre moi et Dragan. Ses lèvres se pincèrent avant de former un rictus difforme dont s'échappaient quelques dents jaunies.
- Vous devriez vous mariez! Vos deux caractères sont si semblables que l'on dirait que le destin vous a préparer un dessein on ne peut plus convivial. Fit-il en rigolant.
- On ne se ressemble pas! Siffla Dragan en même temps que moi, avant que nos regards se croisent.
J'ai vite fait de détourner mon attention de lui, et décidais de m'attarder sur l'écorce d'un arbre, planté là à ma droite. Asmodéus se rapprocha de moi et passa sa main sur mon épaule.
- Nous devrions avancer, la nuit est beaucoup moins tranquille que le jour dans ses bois. Dit-il d'un ton neutre avant de me passer devant.
Dragan hocha de la tête de façon nonchalante, avant de salué disgracieusement le groupe de nains. Il était clair que les nains et les Envoyés au Diable cohabitaient par nécessité, et non par choix. Les Gardiennes nous avaient appris que cohabité avec son ennemie, était toujours plus favorable que de lui déclaré la guerre par simple pulsion égoïste. Voilà une leçon que Dragan avait l'air d'avoir assimilé. Néanmoins, je remarquais sa mâchoire se crispée, sûrement dû au déshonneur qu'il semblait avoir fait à son amour propre, en se rabaissant à salué ces êtres, qu'il était sûr de penser inférieurs à lui. Il c'était rabaissé afin de garder en sûreté ses semblables. Voyant que lui et Asmodéus s'éloignaient, je pris la peine de saluer également à mon tour le groupe d'individus planté devant moi avant de rattraper mes deux compagnons de marche, non sans sentir les regards indifférents qui me scrutaient derrière moi. J'avais beaucoup de questions en tête, mais j'attendis tout de même de ne plus voir les nains derrière nous, pour ouvrir la bouche.
- Qu'est-ce qu'une catin rouge? Fut la première question que je posais, m'étant souvenu que Dragan avait écarter auprès du nain le plus barbu, l'hypothèse que j'en fus une.
à ces mots, Dragan émit un grognement, sans pourtant me répondre. Il continua à marcher, me distançant d'un bon mètre. Qu'est-ce que les hommes peuvent être exaspérant en ignorant les paroles des femmes! Je décidais donc de le rattraper, et m'accrocher à son bras, comme j'avais pu voir Deanna le faire, et comme je le faisais avec Esteban. Lorsque mon bras passa autour du siens, je sentis un même frisson nous parcourir tout deux, me donnant la chaire de poule.
- Tu n'es pas assez couverte. Dit-il sans me regarder. Asmodéus va te passer son manteau. Ajouta-t-il.
- Quoi?! Non! Et puis quoi encore! Répliqua ce dernier.
- Ce ne sera pas nécessaire. Je suis plutôt résistante. J'aimerais juste qu'on esquive pas mes questions. Intervins-je en lançant un sourire discret à Asmodéus.
- Merci! Enfin une femme qui ne s'attend pas à ce qu'un homme n'est pas froid également. Déclara t-il en continuant de marcher.
- C'est avoir un minimum de savoir vivre que de protéger une femme de la froidure. Fit Dragan.
- Oh! Tu sais où tu peux te le mettre ton savoir vivre Lucy?! S'emporta Asmodéus.
- Lucy?
- Je dis simplement que pour une fois, respecte une femme pas parce que s'en ait une, mais parce que tu es un homme! Répliqua Dragan en se dégageant de mon bras, levant presque le point pour menacer Asmodéus.
- Vous pourriez éviter de vous entre-tuer et valoriser la marche?! Au lieu de vous confrontez afin de déterminer qui a la plus grosse?!! Intervins-je, voyant que tout deux étaient prêts à se jeter l'un et l'autre à leur cous.
- Je te demande pardon? Fit Asmodéus.
- Excuse acceptée. Répondis-je en tirant sur leurs bras pour continuer d'avancer.
Tout deux se turent et ne revinrent pas sur le sujet, de qui devait avoir froid ou non.
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Carpe Diem
FantasyDans le monde miroir de Dubhorror, la royauté divise les populations, les individus sont voués à eux-mêmes, et certains sont accusés à tort. Addison, une jeune fille travaillant au Berceau des Lumières, envie l'existence de ceux que l'ont nomment le...