§ Chapitre trente-sept §

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J'étais déjà fatiguée avant, mais l'entrevue avec Dragan m'a exténuée. Je me réveille grâce à la lumière du soleil de midi.
J'ai la bouche pâteuse et le corps engourdit par la fatigue. Lorsque je regarde à côté de moi sur le grand matelas posé à même le sol, la place est vide. Dragan n'est pas là. Le toit de verre laisse passer les rayons du soleil. C'est alors que je réalises qu'il fait un temps magnifique. Je devrais sortir de ce lit, me dégourdir les jambes, où tout simplement m'entraîner. Il ne faudrait pas que je perde de mon aisance à l'épée. Pourtant, j'ai tout sauf envie de bouger. Soudain, je remarquais un petit plateau poser sur le lit, juste là. Il y avait des noisettes grillées, une pomme et un grand verre d'un liquide d'une jolie teinte rose. C'est loin du festin auquel Gaya m'avait habituer. Mais les vieilles habitudes on la vie dure. C'est pourquoi ce plateau me remplit aisément l'estomac. J'ai sentis la boisson avant de l'avaler d'une traite. Je mourais de soif. Elle avait le goût de fraise fraîchement cueillies, et l'odeur des matins pluvieux.

Soudain, on vint toquer à la porte. Je n'eus pas le temps de répondre qu'un soldat entra, le pas lourd. Il était casquer et en armure. Je remarquais alors l'emblème sur son épaule. Un dragon trônant fièrement sur une grosse pierre. Un saphir. Ce chevalier est un chevalier de sa majesté ! Je n'eus pas le temps de réagir, qu'il me saisit violemment par le bras, me sortant du lit, seulement vêtu de ma chemise d'hier soir.

- J'en ai une autre! Cria-t-il en me sortant de la pièce. Et elle est très jolie... Ajouta-t-il, me regardant en se léchant les lèvres.

Je fis une grimace de dégoût tandis qu'il me tira de plus belle à l'extérieur de la dépendance. Dehors, dans l'herbe, était regrouper tous les Envoyés au Diable d'hier. Même Dragan était avec eux, rassurant une fillette qui ne devait pas avoir plus de quatre ans. Le soldat me fit passer devant eux, puis ce mit à discuter avec un confrère. Mon regard resta posé sur Dragan tout du long. Lorsqu'il tourna la tête dans ma direction, ses yeux s'arrondirent. Il voulu courir vers moi, sans y parvenir. Un autre chevalier lui assena un grand coup dans le ventre. Il me regarda, faisant un léger mouvement de tête. Il veut me dire quelque chose. Il DOIT me dire quelque chose. J'ai alors tirer sur le bras du chevalier qui tenait fermement mon poignet.

- Monsieur, il me faut aller me soulager... Dis-je, rendant ma voix frêle.

- Non! J'ai des ordres ma belle! Et la seule fois où tu iras ailleurs, ce sera quand on ira s'amuser tous les deux. Rétorqua-t-il en passant son index le long de mon menton.

Je l'ai alors attraper au passage et ait mordu si fort, qu'un bout resta dans ma bouche.

- Putain elle est singlée!!! Hurlait-il, me lâchant pendant que je crachais son doigt à ses pieds.

Il tomba à genoux, la douleur s'emparant de lui. Les deux chevaliers qui s'occupaient de Dragan surgirent derrière moi. Je les esquivais facilement, me précipitant sur le garçon à terre. Je me suis agenouillée et l'ai serrer fort contre moi, sa bouche à mon oreille.

- Si jamais ils te proposent de les renseigner sur notre peuple, ou bien de devenir espionne au sein de notre communauté, accepte. Chuchota-t-il d'une traite, avant qu'un des gardes ne me prennes sur son épaule avec force et violence.

Mon ventre fut tellement compressé que j'en eu du mal à respirer. Dragan me fit son sourire en coins mesquin, avant que Thérésa et Asmodéus ne le relève à leurs côtés.
Pourquoi il ne se transforme pas tout simplement en Köttätare ? Il pourrait sauver chaque enfants présents, et garder cacher cet endroit. Mais d'un autre côté, je savais que si il le faisait, le Grand Roi comprendrait vite que tout ses Hommes, ne sont pas rentrer pour une raison très évidente. La mort. Sa Majesté aurait vite fait d'envoyer ici une armée plutôt qu'une poignée de gardes.
Pourtant, j'étais persuadée que seul Gaya et les Envoyés au Diable connaissaient cet endroit. Gaya aurait-elle dénoncer son fils pour m'avoir sauver? Ou bien y a-t-il une taupe parmis les Envoyés?

Le chevalier me cogna la tête contre le haut du cadrant d'une porte, sûrement une de la maison. La douleur me lança à la tête. Énervée par le réveil désagréable et le mauvais traitements de ces enflures, j'ai fait apparaître une corde qui alla se planter dans le mur de pierres brunes. Je tenue cette corde avec force, ce qui fit tomber le chevalier à la renverse. Mes pieds nus atterrir sur le carrelage froid, ce qui me fit frissonner. Je fixais le garde au sol, avant qu'il ne se relève avec rapidité et ne dégaine son épée. Putain d'armure de merde!
D'un mouvement du poignet, mon épée de bronze magique apparue dans ma main.

- Voyons voir si la formation royale est efficace. Dis-je, avant qu'il ne brasse l'air de sa lame, me manquant de peu. Ah ouais d'accord... Ajoutais-je, surprise.

- Prépares-toi à mourir. Fit-il.

- Pourquoi tout le monde dit ça quand il pense gagner?! M'offusquais-je avant d'esquiver un autre de ses coups.

Nous passâmes plusieurs minutes à esquiver les coups de l'un et de l'autre, avant que je ne perde patience et ne mette feu à ma lame. Il recula, puis repris courage en me présentant sa garde. Aller...approche... Pensais-je tandis qu'il plissa les yeux sous son casque énorme.
Sans hésiter il fonça droit sur moi, sa lame en avant. Sans problème je l'esquivais, mon épée tranchant l'articulation de sa jambe. Il dérapa sur le sol, se laissant tomber à terre, tenant sa jambe en criant de douleur. Soudain, je levais la tête. Les yeux enclins de surprise. Mon épée disparue dans ma main. Esteban... Je me suis jeter sur le chevalier, l'empêchant de bouger. Je lui bloquais les bras avec une nouvelle corde que je dis apparaître. Il se débattit. Alors j'appuyais sur sa blessure ce qui le fit crier de douleur. J'en ai alors profiter pour lui retirer son casque. Le visage d'Esteban apparu, une boucle blonde lui tombant sur les yeux. Sa beauté me frappa, avant que je ne me demande: Pourquoi?

- Addison arrête ! S'exclama une voix derrière moi.

Je me suis retournée, le regard noir. Deanna était là, vêtue d'une de ses robes bleues et extravagante. Elle était redevenue cette Marquise imbue d'elle même et se vantant de sa richesse. Mais ce qui me surpris le plus, c'est de voir Christian derrière elle. Puis Daniel, Lola, Alfred et Clarisse. Les survivants de Browndeck Hall. Ils étaient tous là, à me dévisager comme si j'étais un monstre. Comme si j'étais l'un d'eux, de ces Envoyés au Diable. Une larme roula sur ma joue. Je les regardais, ils étaient tous là, mes amis...ma famille... Soudain, on m'étrangla par derrière avec force. Le souffle me manqua. Au bout de quelques secondes, je commençais à suffoquer, me débattant en tapant le crâne d'Esteban.

- Arrête...je t'en pris... Eus-je le temps de dire avant que je ne m'évanouisse.

Carpe DiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant