Nous

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POV ALANNA :

Quand je quittai le bureau de Severus pour rejoindre mes appartements, je pouvais encore sentir sa main sur la mienne et son souffle sur ma peau. Je sentis mes joues rougirent en pensant à ce qui aurait pu arriver s'il ne s'était pas reculer ... Je secouais la tête dans l'espoir de faire partir ces pensées intrusives.

Je passai une nuit agitée, je ne savais pas quoi penser de ce qui s'était passé avec le Maitre des Potions ... Après m'être retournée un nombre incalculable de fois dans mon lit, j'étais arrivée à la conclusion que tout ce que je ressentais pour Severus n'était que de l'admiration et de la reconnaissance. Rien de plus. Mais je savais au fond que je me mentais à moi-même mais je ne pouvais pas l'avouer.

Le mercredi était une journée chargée et j'en profitais pour enfouir mes pensées dans la montagne de travail que j'avais. Grâce à ça j'avais pu éviter de parler d'autre chose que des cours avec Rogue. Ce dernier n'avait pas l'air particulièrement affecté par ce qui s'était passé hier. Alors je ne demandai rien et fit abstraction de tout ça. Mais je n'allais surement pas pouvoir continuer comme ça longtemps vu qu'on avait encore un cours particulier le lendemain soir ... Lendemain qui arriva beaucoup trop vite à mon gout. Après une journée encore chargée, il fut l'heure de se rendre au bureau de Rogue. Durant toute la journée, j'avais essayé de trouver une excuse pour ne pas y aller ... Mais je ne pouvais pas continuer à fuir. Le monde sorcier avait besoin de moi et à cet instant présent, Severus était le seul capable de m'aider. C'est donc le pas tremblant que je me dirigeais vers les cachots. Le professeur de potions était déjà présent. Il était à son bureau en train de noter le devoir des élèves de 7ème et je pouvais voir à sa tête que certains n'allaient pas avoir de bonnes notes.

      - « J'imagine que certains vont pleurer en recevant leur copie » Dis-je en souriant.

      - « Il y a de quoi ... » Répondit-il sans lever le regard.

Je fis quelques pas pour rejoindre son bureau. Je me penchai par-dessus son épaule pour avoir un aperçu de ce qui le faisait soupirer.

      - « Je voulais leur trouver une excuse mais au vu de cette copie, j'ai bien peur de ne rien pouvoir faire pour eux »

Severus quitta enfin le parchemin des yeux pour trouver les miens. Je me rendis compte que j'étais un peu trop proche.

      - « Si même toi ne peux les défendre, j'ai bien peur que personne ne le fera »

      - « Ils ont encore du temps avant les ASPICS, rien n'est joué » Dis-je en me redressant.

Il déposa sa plume et se leva de sa chaise. D'un coup de baguette, il dispersa tous les bureaux.

      - « Ce soir, on s'intéresse à ta maitrise magique sans baguette. On va commencer par des simples sorts »

Toute la soirée, on essaya divers sorts assez faciles comme Alohomora, Wingardium Leviosa, ... Je pouvais en réussir la plupart ce qui me rendis heureuse. Par contre, j'étais assez déçue que Severus ne parle pas ce qu'il s'est passé il y a deux jours. Au fond de moi j'avais envie de savoir si je n'étais pas la seule à avoir ressenti ces frissons. Le cours pris fin et j'hésitais à lui demander.

POV SEVERUS :

J'avais réussi à maitriser les émotions qui me traversaient depuis le cours de mardi. Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire alors j'étais content que notre mercredi fut fort occupé. Mais j'avais envie de savoir si je n'étais pas le seul qui avait ressenti ce courant électrique qui nous avait traversés. Mais mes doutes, mes craintes, mon passé me dissuadèrent. Et les mots du Seigneur des Ténèbres me revinrent en mémoire. Alanna était hors d'atteinte. Mais je ne pouvais me résigner à la laisser au triste sort que le Maitre lui réservait.

POV ALANNA :

Le maitre des potions avait l'air perdu dans ses pensées mais je vis une lueur dans ses yeux pendant un bref instant qui me donna du courage.

      - « Severus, ce qu'il s'est passé mardi soir ... je ... euuuh ... »

      - « Ce n'était rien du tout, juste une erreur ... »

L'air de la pièce me sembla si froid en un instant. Et je sentis mon cœur rater un battement.

      - « C'est ce que j'aurais dit il y a encore quelques semaines mais je ne peux plus me mentir » Continua-t-il sans me regarder.

Mon cerveau marchait au ralentit et les connections mirent du temps à se faire. Non je ne rêvais pas.

      - « Je ne sais pas d'où vient ce courant électrique qui me traverse quand nous sommes proches mais je ne peux plus le nier. Ni nier le fait que tu es une femme sublime, intelligente, forte et que tu vois le bon côté de chacun. »

Je ne savais pas quoi dire. Je n'aurais jamais imaginé le Professeur Rogue me dire ces choses. Mon cœur se réchauffa mais je savais que ça ne pouvait pas être si facile.

      - « Mais le moment est mal choisit. Nous avons 10 ans d'écart ce qui n'est pas rien. Et n'oublions pas toute cette histoire d'Etoile Noire. Je ne sais pas s'il y aura un bon moment » Dit-il

Je savais que ça n'allait pas être facile, je savais qu'il avait des doutes Et je savais aussi que moi-même je n'étais sure de rien.

      - « Je suis heureuse de savoir que je ne suis pas la seule à ressentir quelque chose pour toi. Je ne vais pas commenter par rapport aux 10 ans d'écart ... Pour ce qui est de ce que je suis, je ne veux pas mettre les personnes qui comptent pour moi en danger. Et tu comptes pour moi. Je ne sais pas à quel moment l'admiration que j'ai pour toi à commencer à changer car je pense me mentir à moi-même depuis un bon moment mais tu comptes beaucoup pour moi. Mais je pense que pour l'instant, il est préférable de garder la relation qu'on a actuellement. Soyons déjà sur de ce que nous ressentons et voulons. » Dis-je avec un petit sourire contente d'avoir craché la vérité.

      - « J'admire beaucoup ta façon de voir les choses. Gardons ce que nous avons. » Dit-il « Je vais te laisser retourner à tes appartements, il se fait tard. Je ne pense pas qu'il y aura besoin d'un cours ce weekend. Profites-en pour te reposer. Tu l'as bien mérité. »

Je rejoignais donc ma chambre sans me retourner. Le cœur incertain. C'était la meilleure chose à faire. Tant qu'il n'est pas sûr de ce qu'il veut, ne forçons pas les choses. Mais comme il l'a si bien dit, y aura-t-il un jour un bon moment ? Le bon moment pour nous. 

L'assistante peu ordinaire [SEVERUS ROGUE et OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant