Firenze

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Plusieurs semaines s'étaient écoulées et tout se passait bien. C'était calme et ça faisant un bien fou. On était actuellement jeudi soir et j'avais cours avec Severus. On travaillait sur ma magie sans baguette et j'étais assez fière de moi. J'arrivais à déplacer des objets assez lourds dont un chaudron qui avait valsé d'un bout à l'autre de la classe renversant tout sur son passage. Severus m'avait regardé avec des yeux aussi gros que ceux d'un Veaudelune et je m'étais empressée de ranger le désastre avec un coup de baguette.

      - « Je pense que c'est bon pour aujourd'hui. Tu as bien progressé, la prochaine fois on essayera de lancer des sorts. Tu as déjà prouvé que tu savais lancer un Protego, on le renforcera un peu plus. »

Je m'avachis sur la chaise la plus proche, épuisée. Il s'approcha de moi avec un verre d'eau et remis une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Je lui attrapai la main et laissai mon visage allez contre celle-ci. Il avait la main chaude et douce, c'était très agréable.

      - « Tu as l'air épuisée » dit-il inquiet.

      - « Je dors assez mal depuis quelques jours. Le bracelet de Voldemort me brûle de temps en temps. Ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait bientôt une réunion. »

      - « Pourquoi tu ne m'as rien dit ? »

      - « Car c'est normal ? Je n'ai qu'un bracelet alors que toi tu as cette horrible marque qui te brûle au quotidien. Je ne me sentais pas légitime de me plaindre auprès de toi ... »

Il se leva sans un mot et partit chercher une bassine et un grand bocal.

      - « C'est de l'essence de Murlap, cela soulage les blessures dont les brûlures. Depuis que le Seigneur est revenu j'y trempe mon avant-bras toutes les semaines. »

Il prit délicatement ma main et la plongea dans l'essence de Murlap. Je poussai un soupir de soulagement. Ça apaisait les picotements que me procurait le bracelet. Severus massa doucement mon poignet.

      - « C'est bien dommage que ça soit le Seigneur qui t'ai offert ce maudit bracelet car le serpent est un animal qui te va si bien »

      - « Tu peux toujours m'offrir le collier qui va avec. » Dis-je en rigolant.

Il rigola légèrement avant de déposer un doux baiser sur mes lèvres. Avant qu'il puisse reculer, j'avançai pour approfondir le baiser. Sa main libre vint se loger dans mes cheveux et ma main vint s'appuyer contre son torse. Le baiser se fit plus intense et en voulant libérer ma deuxième main, je fis tomber la bassine sur le sol qui nous ramena à la réalité.

Il s'éclaircit la gorge et rangea d'un coup de baguette avant de faire apparaitre deux essuies pour qu'on puisse s'essuyer les mains. Je sentais que mes joues étaient rougies par ce qui venait de se passer.

      - « Ton poignet va mieux ? » demanda-t-il.

Je rigolais doucement, il avait l'air gêné ce qui le rendait attachant.

      - « Oui, merci » dis-je en déposant un baiser sur sa joue. « Je pense que je vais y aller »

Il me raccompagna et déposa un léger baiser sur mon front.

      - « Dors bien, Alanna »

Je lui souris et rentrai chez moi, le cœur en joie. J'étais heureuse mais je savais au fond de moi que l'avenir proche n'allait pas être tout rose ...

Aujourd'hui, c'était un très joli samedi de printemps. Je n'avais pas encore eu la chance de partager un moment avec Firenze depuis qu'Albus l'avait invité au château en tant que nouveau professeur de Divination. J'avais donc décidé d'aller voir s'il avait un peu de temps aujourd'hui. J'avais laissé un Severus grognon que je ne passe pas l'après-midi avec lui. Je découvris que Rogue était un homme d'une grande tendresse et qui avait besoin d'attention, il était très différent de ce qu'il montrait et j'étais heureuse d'être la seule à pouvoir voir ce côté de lui ... J'étais arrivée devant les appartements de Firenze qui se situait près de sa nouvelle salle de classe, la salle 11. Je levai la main pour toquer mais la porte s'ouvrit subitement sur une magnifique clairière. Le tapis de mousse verte nous invitait à s'y coucher et il y avait des arbres plantés un peu partout dont les branches se déployaient autour des fenêtres. Des fleurs aux milles couleurs habillaient la pièce et la rendait encore plus chaleureuse. J'entendis des bruits de sabot étouffés par le sol.

      - « Bonjour Alanna, je me doutais bien que vous viendriez me voir dans les prochains jours. Venez vous asseoir. »

      - « Bonjour Firenze, je suis contente de voir que vous avez pris vos marques. » Dis-je en m'asseyant dans l'herbe.

Il s'approcha de moi avec une tasse à la main qu'il me tendit avant de s'allonger en face de moi. Sa robe cuivrée ressortait parmi le vert du sol. Il me regardait avec ses yeux bleus perçants.

      - « Vous ne vous sentez pas trop seul ? » Demandais-je d'une douce voix.

      - « On est jamais réellement seul. Je suis loin de mon troupeau car j'ai fait un choix. Je ne peux pas me sentir seul quand c'est la décision que j'ai prise. »

J'hochais la tête comprenant ce qu'il voulait dire.

      - « Ce n'est jamais évident de faire un choix. Surtout quand il implique de choisir entre deux notions vielles comme le monde » Dit-il.

      - « Je vois que vous savez mon rôle sur cette terre. »

      - « Je vous ai dit que les étoiles s'agitaient. Une en particulier semble s'agiter plus depuis que vous êtes arrivée à Poudlard. Ras alhague l'étoile la plus brillante de la constellation du Serpentaire. La constellation qui divise celle du Serpent. Que choisirez-vous ? La tête ou la queue ? »

Ce qu'il venait de dire me procura des frissons ... il savait.

      - « Je ne sais pas. Je n'en sais pas plus que depuis le premier jour où j'ai appris qui j'étais. »

      - « Je n'en suis pas si sûr. Je sens qu'au fond de vous, vous avez une idée. Les milliers d'étoiles dans le ciel cohabitent ensemble depuis des millénaires. Le Serpentaire est la treizième constellation du Zodiaque. Et pourtant, on ne la mentionne que très rarement. Elle divise une autre constellation, celle du Serpent. Votre rôle ne serait pas comme cette étoile ? Diviser ou unifier ? »

Je méditais quelques instants sur ce qu'il venait de dire. La seule chose qu'on m'ait dis était que je devais choisir entre le Bien et le Mal mais ne pourrais-je pas avoir un rôle plus complexe. Unifier ces deux notions si contraires. Unifier la tête et la queue du Serpent au lieu de les diviser.

Je passai encore une bonne heure chez Firenze, parlant de l'astrologie. Ce n'était pas un cours que j'affectionnais quand j'étais élèves ici mais le voir en parler avec autant de ferveur était incroyable. Il était calme et sa voix douce mais on ressentait toute l'admiration qu'il avait pour le ciel et ses mystères. 

L'assistante peu ordinaire [SEVERUS ROGUE et OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant