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E.A

— Donc tu veux dire... Que tout est vrai ?

   Sarah ne répondit pas. Elle préféra me lancer un sourire qui m'obscurcit encore plus l'esprit. Quelque chose de dur s'infiltra dans ma tête, du poison peut-être. Il raviva la migraine qui y chantait jadis. Comme un avertissement à prendre le soin de peser chaque mot et de ne pas cracher au visage de ma ravisseuse.

— Donc tu m'as enlevé ? redemandai-je pour confirmer. Même si mes yeux attestaient tout ce cirque, ma tête n'en faisait qu'à la sienne. Pourquoi ?

— Arrête de poser des questions inutiles, mon cœur. C'est évident. L'amour.

— Tu penses que ça t'autorise à agir comme bon te semble ? Connais-tu au moins la gravité de tes actes ? Une plainte de ma part et tu passeras une bonne partie du reste de ta vie en prison.

   Révélant ce point sensible, je m'attendais à voir la peur s'emparer d'elle et qu'elle perde tout contrôle. Qu'elle me supplie de ne pas porter plainte. Mais pas à dire comme une évidence.

— Mais tu ne le ferais pas. Tu n'aimerais pas voir la femme que tu aimes en prison.

— Une femme qui m'a kidnappée ?

   L'expression "petit détail sans importance" frappa son visage et me fit sentir plus mal. Ma patience s'évaporait sous le soleil de l'incompréhension et de l'absurde. Si un jour, Dieu en personne était descendu sur terre pour m'annoncer que j'allais me retrouver dans cette situation, je lui aurais sans doute ri au nez en le questionnant sur ce qu'il tramait avec son éternité : regarder Netflix ? Mais maintenant que je m'y trouvais, il fallait bien trouver un moyen de me sortir de là. La colère n'avait pas porté des fruits, ce qui ne m'étonnait pas. Je me demandai en tant qu'avocat souvent confronté à des cas divers et variés, comment l'un des principaux déclencheurs d'action condamnable pouvait-il m'aider ? Faute à l'émotion, sans doute. Et pourquoi ne pas trouver un terrain d'entente tant qu'on y est ?

— Ça prouve au moins que tu m'aimes jusqu'à risquer la prison, répondis-je à sa place.

— Oui.

   La psychologie féminine me surpassait. Les femmes ne se comprenaient pas elles-mêmes. Toutefois, mon intuition suspectait qu'elle se trouvait dans un moment de faiblesse. Et comme tous les êtres vivant dans ces moments-là, elle créait des ouvertures dans lesquelles je devais foncer.

— Aller approche, embrasse-moi. J'ai envie de toi, ai-je déclaré.

   Je mentais. Ma peur ne laissait place à aucune autre émotion, néanmoins, il fallait jouer le jeu.

   Elle s'exécuta. Ses lèvres saisirent les miennes pour les sucer comme si elle voulait me les arracher. Pas pour me déplaire, mais son geste insistait de plus en plus. Elle me privait d'air. Ce serait si drôle de mourir comme ça. J'imaginais les grands titres : homme mort asphyxié en embrassant une femme. Heureusement, Sarah ne comptait pas me tuer. En tout cas pas comme ça. Elle semblait goûter à tous les plaisirs du monde. J'aimerais pouvoir en dire autant. Cependant, de temps en temps, je me forçais de sourire et de lâcher un petit grognement de plaisir. Pour rendre le tableau parfait et naturel.

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