Les chambres de l'hôtel dans lesquelles nous avions atterri étaient magnifiques et possédaient ce charme qui vous redonnait un léger coup de bonheur. Elles respectaient le côté nature annoncé avec des pots de fleurs sur la table en bois du salon, des grandes vases de plante dont j'ignorais le nom à chaque coin, des portraits de forêt lumineux. Même l'odeur à l'intérieur me rappelait la fraîcheur d'un parc en fin d'après-midi. Et aussi ce lit qui pouvait prendre un éléphant et dont les draps sentaient le détergent. Quand on l'avait découvert, Sarah m'avait adressée un petit regard coquin.
Comme nous étions fatigués, on se reposa direct sur le grand canapé en mélangeant nos pieds et nos bras dans une drôle de position. Nous zappâmes les chaînes de télé et optâmes pour un film d'horreur. Voir un esprit tout droit sorti des abysses croquer des tripes d'humain au petit-déjeuner avait quelque chose de très romantique. Mais à force de voir des gens se faire avaler, nous finîmes par avoir faim et nous fîmes apporter de quoi faire le plein. L'agréable odeur d'épice, de viande frite et la fraîcheur des sucreries nous accompagnèrent le long du film et presque à la moitié de l'après-midi.
Une magnifique vue s'offrait à nous derrière un plexiglas de deux mètres de longueur. On voyait le bleu de la mer se distinguer de celle du ciel avec ses vagues qui venait s'échouer sur le sable de la plage. Le soleil trônait au-dessus de toute cette merveille et voir son coucher se faisait désirer. Je proposai à Sarah la stupide idée d'aller nous salir, avaler de l'eau salée et vivre cette scène fréquente dans les films romantiques. Dire que j'évitais de lui donner raison de croire que je l'aimais. Ce à quoi elle m'avait rétorqué qu'elle comptait jouir de cet endroit avec moi. Elle payait pour ça. Oui, elle payait. Non pas parce que je n'avais pas les moyens, mais parce qu'elle m'avait menacé de me faire manger mon pénis si je ne la laissais pas faire. Et comme aucun homme n'aimerait bouffer son loulou même préparé par le meilleur cuisinier du monde, j'acceptais.
— Il faut que tu arrêtes d'avoir peur de me laisser payer. Ce ne serait pas la fin du monde.
Peur, moi ? Non. Au contraire, cela flattait mon ego, il n'était pas donné à tout homme d'avoir une magnifique femme qui payait l'addition, l'hôtel, l'essence, une montre de luxe... Mais je gardais un petit côté méfiant de toute cette histoire. Compte tenu de ma profession et de mon quotidien, j'avais eu à côtoyer toute sorte de femmes. De celle qui se faisait choper à jouer les pickpockets jusqu'à celle qui réfléchissait si elle devait laisser un boxer qu'elle avait acheté à son ex-mari après lui avoir raflé tous ses biens. Celle qui me séduisait à une audience parce qu'elle savait que j'hériterais de l'un des cabinets les plus prolifiques de Londres. Tout ça pour dire qu'un certain cercle vicieux qui mêlait intérêt et amour s'était créé. Un cercle dont Sarah brisait les rouages. Pourquoi toutes ses petites et grosses attentions envers moi ? Ce n'était pas logique. Et si tout était calculé depuis le départ ? Elle s'était renseignée sur moi et s'était démêlée pour me retrouver et me séduire afin de me mettre dans son lit.
Ou ce n'était que le fruit d'un hasard et qu'elle t'aimait.
Dans les environs de 15 heures, le ventre lourd, nous nous rendîmes sur la plage. Le temps était normal, mais le sable gardait un peu de leurs brûlants. Au grand bonheur de Sarah, il y avait peu de gens. Elle put se déshabiller comme si de rien n’était et me montrer la splendeur de son corps dans un bikini. Mes yeux n'insistèrent que trop peu sur la forme de ses seins et la finesse de ses jambes. Sa beauté ne faisait qu'accroître un désir que je refoulais sans trop savoir pourquoi. Je mis mon short avec les motifs de requin et laissai mon torse à l'air libre.
— Tu as un beau torse, me complimenta-t-elle.
— Toi aussi. Euh... Je veux dire une belle poitrine.
— Merci.
Un petit rictus plus tard, elle courut dans l'eau salée en enfonçant ses pieds dans le sable mouillé. Elle se mit à éclabousser l'eau et me fit signe de venir la rejoindre. Je m'approchai sans hésiter et laissai l'eau froide me saisir les jambes et m'entraîner près d'elle. Elle m'envoya une bonne quantité d'eau à la figure puis s'était mise à courir sans demander son reste. Je me laissai prendre dans le jeu et me mis à sa poursuite comme le ferait Tom après s'être pris une massue de Jerry. Ses jambes n'étaient pas aussi longues que les miennes et je fus rapidement à sa hauteur. Je la saisis par la taille et la serrai fort jusqu'à sentir la pression de ses fesses sur mon short mouillé.
— Ce n'est pas très gentil d'asperger quelqu'un sans sa permission, tu sais.
— Et tu vas faire quoi ? chuchota-t-elle avec un air de défi.
— Rien de bien méchant.
Je la retournai.
— Juste...
Je me penchai et attendis qu'elle fermât les yeux pour recevoir mon... retour d'ascenseur. Je lui envoyai un bon litre d'eau à la figure et me préparais pour la deuxième vague. Elle s'étrangla sous la surprise puis cria un « ooooohhh» si mythique à la femme.
— Ah, c'est comme ça, brailla-t-elle en faisant une attaque.
Nous jouâmes jusqu'au moment où nos bras devinrent raides et portâmes notre attention sur les sensations que nous procurait la mer. Je n'étais pas un pro de la nage, mais je fis quand même un effort pour aller un peu plus loin. Nous nous amusâmes à disparaître en nous immergeant totalement dans l'eau. À entretenir les contacts indiscrets que cherchaient sans relâche nos corps. L'eau conduisait le désir à la perfection. Nous restâmes jusqu'à ce que les rayons d'or apparurent dans le ciel. Nous sortîmes de l'eau et allâmes nous asseoir sur le sable qui ne manquait pas de nous rappeler que nous étions mouillés. La couleur de la mer changea et un tapis d'or semblait se déposer au loin. Le soleil vira vers l'oranger ou du rouge, désolé, je n'avais pas du tout le sens pour les couleurs. Un amas de nuages s'assemblait à côté de lui et captait un peu de sa magie.
— C'est magnifique, s'extasia Sarah en déposant sa tête sur mes jambes.
— En effet, répondis-je en lui caressant la tête.
— Comme l'amour, le soleil affecte tout ce qui l'entoure.
Nous regardâmes le soleil se transformer en demi-cercle et attendîmes que ses derniers rayons disparaissent.
— Écoute, débuta Sarah. Je crois que je t'aime pour de vrai.
Rien ne me vint en tête, alors je continuai de lui caresser la tête en laissant les vagues répondre pour moi.
— Tu m'aimes toi ?
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À tout prix
RomanceTomber sur une folle amoureuse de votre beau sourire, de vos muscles saillants, de votre parfum et de tas d'autres détails, ça vous tente ? En-tout-cas, c'est ce qui arrive à Apollo Malcolm, en visitant l'Australie. Résultat : Il se réveille dans un...