E.P
C'était mon tout premier jour en Australie, et je venais d'arriver à l'hôtel. Des gens circulaient. Des employés, peut-être dans l'espoir d'un pourboire, se montraient trop serviables. C'était magnifique et j'observais avec une si grande concentration, que quelqu'un me bouscula. Je souris en signe d'excuse avant de me diriger vers la réception.
— Bonjour, j'ai une réservation au nom d'Apollo Malcolm.
— Un instant, s'il vous plaît.
La réceptionniste impeccable dans sa tenue de travail clavarda sur le clavier devant elle.
— Bien, une suite. Quatrième étage, chambre 12. Vous n'avez pas besoin d'aide pour vos bagages ?
Je pris la carte qu'elle me tendait avant de répondre par la négative.
— Bon séjour parmi nous.
Un petit groupe de touristes excité m'envahit dans l'ascenseur. Dans l'espace cloîtrer, j'attendis le quatrième étage pour me perdre à la recherche de la chambre 12.
Une fois repéré, je me précipitai vers elle. Malgré mon état de fatigue, j'admirai quand même les pièces. Elle était comme les chambres des hôtels de luxe : agréable à regarder. Mon corps me réclamait un peu de repos, surtout mes yeux et mes fesses. Sortir de Londres pour atterrir à Sydney n'était pas une partie de plaisir. Je me laissai donc bercer, quelques minutes plus tard, par l'eau de la douche et les draps du lit. Je comptais rester jusqu'au petit matin, mais les poings de quelqu'un me réveilla.
— Oui ?
— Oh, fit la jeune femme dont la tenue informait qu'elle faisait partie du personnel.
— Qu'y a-t-il ?
Son index pointa vers le bas. J'obéis et remarquai que je ne portais qu'un simple boxer. Petite précision importante : avec une forme allongée là où il ne fallait pas. La porte ferma de ¾.
— Désolé, je sors du lit et j'ai oublié de me vêtir.
— Désolé de vous avoir dérangé. J'ignorais que vous étiez accompagné.
— Je ne suis pas accompagné.
Elle ouvra la bouche pour dire quelque chose qui ne sortit jamais et sembla se perdre dans un brouillard invisible.
— Que voulez-vous ?
— Oh oui, vous êtes invité à venir dîner par l'hôtel.
— Pourquoi ? Je pourrais commander. Toute façon, c'est moi qui paye.
Sans m'en rendre compte, elle détenait une belle réponse.
— Vous le pourriez, mais on est sûr que vous n'aviez pas fait tout ce chemin pour venir vous enfermer dans votre chambre.
Je réfléchis quelques secondes. Cela me coûtera sûrement un bras. Mais bon, elle n'avait pas tort.
— D'accord, et c'est où ?
Finissant de mémoriser ses indications, je retournai près du lit pour attaquer mon seul compagnon dans cette aventure mise en place à la va-vite. Ma mallette. Je l'ouvris pour retirer le peu d'effet qu'elle pouvait contenir. Cinq chemises blanches, cinq pantalons noirs, deux vestes, un PC, un passeport, un visa et quelques billets de banque.
Bizarre, pas vrai ? S'éloigner de plusieurs bornes de son pays et n'avoir que ça comme effet.
Sans trop décanter, je pris un pantalon et une chemise pour aller sous la douche. J'y repris un bain, mis un peu de gel et perdis une dizaine de minutes à m'arranger. « Rien ne valait une apparence impeccable pour faire bonne impression. », répétait mon père. Avec dégoûts, j'avouais qu'il disait vrai. L'apparence jouait un rôle primordial dans mon quotidien, mon travail. Un brillant avocat qui s'habillait comme un clochard ne resterait pas moins qu'un avocat-clochard. Elle prit un tel degré chez moi, qu'avec tout ce temps, c'était devenu une seconde nature.
Après m'être vêtu et senti satisfait, je relevai la tête pour me regarder dans un miroir. Une coupe de cheveux sans originalité était au-dessus de ma tête. Un front plat surmontait deux sourcils touffus qui trônaient sur deux yeux noirs qui possédaient la particularité de briller près d'une source lumineuse. Un peu comme la lune. Un nez que j'aimais et qui me faisait penser au capot courbé de ces anciennes voitures. Une bouche banale surmontait un menton carré avec quelques poils de barbe. Sans me vanter, je possédais une allure d'athlète avec mes 1 m 87. Un buste taillé par des exercices accompagné de deux grands bras.
Après avoir ajusté la chemise, j'enfilai mon soulier, pris ma carte d'accès et de crédit avant de quitter ma chambre. Je descendis au rez-de-chaussée pour errer dans quelques couloirs, avant de finir devant une grande porte gardée par un homme. À mon approche, il ouvrit la porte avec une expression robotique et m'invita à rentrer.
Le décor me plaisait bien. L'espace était féerique et construit pour jouer sur tous les sens, faisant passer au second plan les billets supplémentaires qu'on y liquiderait. Un peu le même principe avec les casinos. La pièce était de forme ovale dont à l'une des courbes serrées se trouvait une scène où jouaient des musiciens et une chanteuse. On trouvait une assez grande piste de danse qui les séparait d'un espace bondé de table où des gens se livraient à des dégustations. La salle était éclairée par de douces lumières qui réfléchissaient sur les murs d'or. Elle sentait le vide et le plein. L'air était juste rempli de la douce mélodie et les odeurs comprimées des mets.
— Monsieur...
Un serveur me dérangea en m'invitant à le suivre. Je lui précisai que j'étais seul, ce qui visiblement, le déçut, même en affichant un faux sourire. Il me trouva une table et disparut au loin. Il y avait des vieux autour de moi, des enfants, des adultes vêtus comme s'ils étaient à la dernière soirée de leur vie. Et personne ne se trouvait seul. Çe qui me mettait comme une vache mauve en milieu d'un champ de vache blanche.
Mais j'étais ici grâce à mon argent, non ? Donc, du vent. Dans ma résolution finale qui mêlait égoïste et espoir, de douces notes effacèrent tout. C'était le piano solitaire au milieu de la scène. Un homme efflanqué et haut comme un balai pianotait dans un rythme insuivable, mais agréable. Il amplifiait la pièce de belle note qu'autant qu'il me gonflait de souvenir.
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À tout prix
RomanceTomber sur une folle amoureuse de votre beau sourire, de vos muscles saillants, de votre parfum et de tas d'autres détails, ça vous tente ? En-tout-cas, c'est ce qui arrive à Apollo Malcolm, en visitant l'Australie. Résultat : Il se réveille dans un...