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   Ce soir arriva très vite

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   Ce soir arriva très vite. Sarah, trop ponctuelle, vint me chercher vers vingt heures. Comme toute soirée qui se respectait, cela commença par une douche bien fraîche qui faisait trembler ma chair. À cause du froid ou du stress ? Je pris tout mon temps pour ressentir chaque cours d'eau. L'odeur du savon m'enrhumait, mais détenait cette sensibilité qui fendait ma peau. À force de prendre racine sous la douche, Sarah perdit patience et me demanda de sortir, en me proposant une serviette ainsi que des vêtements portant toujours leurs étiquettes.

— Un boxer suffira. Pour ne pas perdre de temps, lâchai-je pour geler l'ambiance.

— Détrompe-toi, je veux prendre du plaisir à te déshabiller et à découvrir chaque coin de ton corps…

   J'arrêtai d'entendre ce qu'elle partageait avec tant de passion pour me vêtir. Je regardai le miroir au-dessus du lavabo. La première chose qui me traversa l'esprit, c'est que ma tenue n'avait rien de particulier et que j’avais un peu maigri. Les conséquences à se gaver que de pizza. Sarah vint enrouler ses bras autour de ma hanche, laissant au passage, l'éclat de sa bague dans ma tête. Elle me chuchota que j'étais parfait et qu'elle allait se surpasser pour être à la hauteur. Ma curiosité se laissait convaincre par le mystère qu'entretenait Sarah.

   Je la suivis jusqu'à sa chambre, où, avec le cœur serré, je redécouvris les contours et les reliefs. Un grand lit s'imposait au milieu de la pièce. Ses draps épais traînaient sur un sol trop lisse, la décoration restait terne : l'allure d'une chambre normale. Un grand meuble d'une demi-douzaine de tiroirs attira mon attention. Elle y mettait peut-être son arme et autre accessoire utilitaire. Je n'avais aucun superpouvoir qui me permettrait de voir à travers la matière, mais mon intuition me le disait. D'accord, j'espérais qu'elle s'y trouverait.

   La présentation de la scène de nos futurs ébats faite, Sarah parcourut ses doigts sur ma poitrine et m'embrassa. La tension montait à chacune de ses mouvements et mon petit doigt me disait qu'elle voulait le contrôle. Alors je la laissai continuer à me caresser comme si elle cherchait quelque chose, et à m'envoyer sur le lit. Je sentis sa peau froide quand elle s'assit à califourchon sur moi ainsi que la chaleur qui émanait de son cou quand elle me l'offrait pour y goûter. Elle se leva et s'en alla d'une démarche sensuelle vers l'un des tiroirs. M'intriguant de plus en plus, mes yeux ne lâchèrent pas du tout sa main qui sortit, non sans suspens, une menotte en velours. « Pour que tu sois confortable. » Lâcha-t-elle.

— Tu ne me fais pas confiance, c'est ça ?

— Mais bien sûr que je te fais confiance. Mais cela ne m'empêche en rien de te passer les menottes.

   Ses mots étaient d'une sottise aberrante. Elle possédait le don de les sortir avec cette saveur qui faisait perdre la tête. L'unique satisfaction que je pouvais en tirer c'était de ne plus avoir ce métal froid qui me mangeait les poignets.

— Tu vas m'attendre sagement ici, je vais me préparer. Dit-elle après avoir fait l'échange des menottes.

   Bien sûr, l'heure de la fameuse surprise. Je la regardai s'évaporer de pas lent vers l'autre porte qui devrait donner sur une salle de bain personnelle. Le silence couvrit tout. Mes angoisses, mon corps qui battait au rythme de samba. Elle m'aida à chercher un calme apparent et un état d'esprit optimiste. Il fallait que je me reprenne et que je sois prêt à profiter des failles de Sarah. Un peu comme ce moment. Je sautai hors du lit et fouillai avec un maximum de discrétion les six tiroirs. Je ne trouvai que dalle, à part une petite trousse de deux clés. Celui-là même que Sarah utilisait pour ouvrir la chambre qu'elle me retenait prisonnier. Voilà bien un signe du destin. Mais le point essentiel était toujours dans la maison. L'arme à feu. Seul facteur qui me donnait une boule au ventre et qui me laissait imaginer le pire. Je mis les clés dans une des poches arrière de mon pantalon et me mis à jeter des coups d'œil un peu partout dans la pièce : sous les oreillers, derrière ces petites statues décoratives, sous le lit en dessous des matelas… Mais rien. Dépité, j'allai m'étaler sur le lit comme Sarah m'y avait laissé.

   Quand la porte s'ouvrit, la lumière, une odeur m'assaillit les narines, mais difficile de savoir quoi. Sarah m'apparut dans toute sa beauté. Elle portait une tenue coquine qui faisait ressortir ses courbes et ses atouts. Une petite robe luisante de noire et de blanc. Les seins cachés à moitié par des dentelles. Ses cheveux tirés vers l'arrière supportaient un cercle aux oreilles de chat. Avec le maquillage, elle n'avait pas chômé et s'était investie à fond en passant trois traits de chaque côté de ses joues. Sa bouche sanglante brillait sous la lumière des ampoules. Elle était sexy. Avec une démarche très sensuelle, elle se mit à danser d'un ton érotique, mais ça se voyait qu'elle n'en avait pas l'habitude.

   Elle se tourna en parcourant l'une de ses mains sur ses fesses. Baissa en écartant les jambes, me permettant de voir la couleur de sa culotte "rouge", se relevait et tentait d'autres gestes de plus en plus sournois. Voilà la première fois qu'une femme m'offrait une dance comme ça, je ne raterais aucun détail. Coup de reins, tripotement des seins, sucement de doigt, etc. Je m'en voulais de continuer à prendre du plaisir dans les folies de Sarah. Je devrais plutôt avoir le cœur rempli de ressentiment et prêt de renvoyer l'ascenseur de toutes les choses qu'elle m'avait fait subir. Mais non, je préférais rester sur ce lit moelleux, sourire pervers aux lèvres et yeux baladeurs à l'admiration. Admiration qui se transformait chaque seconde en désir.

À tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant