Tomber sur une folle amoureuse de votre beau sourire, de vos muscles saillants, de votre parfum et de tas d'autres détails, ça vous tente ? En-tout-cas, c'est ce qui arrive à Apollo Malcolm, en visitant l'Australie. Résultat : Il se réveille dans un...
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E.A
Après la baignade, Sarah tint sa promesse de me laisser torse nue. Parce qu'elle adorait voir mes pectoraux ou que ça lui facilitait la tâche avec ces menottes ? La réponse se situait juste au milieu. Elle jugea aussi mon caleçon trop sale. J'enfilai donc direct le pantalon qu'elle m'avait donné avec une petite tape sur les fesses. Bordel, j'allais devenir fou. Je ne manquais que le sac à dos pour me sentir à la maternelle. Sa manière bienveillante de me gêner et de s'accentuer sur les détails que les gens normaux préféraient éviter me montait à la tête. Ce commentaire resta cependant pour moi. Au diable la maman méchante qui tapait les fesses ou qui pressait les noisettes.
Une fois terminée, elle vint se réfugier sous mes bras en me chuchotant qu'elle allait me faire visiter le salon. Pas contre l'idée d'avoir plus d'information sur cette maison qui me retenait prisonnier, je ne manifestai aucune résistance. On retourna dans la cuisine avant de passer un grand rideau qui s'ouvrait sur une grande pièce digne d'un superbe palace. Les murs peints toujours d'un blanc immaculé, mais accompagner désormais de décorations de luxes. Tel que des tableaux, des statues de toute dimension. Une immense télé...
Mais ce qui attira ma vue fut la façade de droite. Une porte à deux battants, faite de verre, laissait désirer une sublime piscine qui lâchait des volutes de vapeur. Les rayons de soleil réfléchissaient sur le sol gris taché, lui donnant un air aveuglant. Des fenêtres beaucoup trop petites pour pouvoir y passer. Dans l'autre moitié de la pièce se trouvait une table de verre supportant des fruits en plastique qui jouait avec la lumière des néons au-dessus. Je cherchai avec tout le désespoir du monde la porte qui s'ouvrait sur ma liberté et le trouvai à l'autre bout de la pièce. Mais une petite plaque métallique reposait à côté. Je redoutais le pire.
— T'en dis quoi ? me questionna Sarah, comprenant peut-être ce qui me passait par la tête. (elle ne chercha même pas à masquer le plaisir que transportait sa voix.)
— J'en dis que c'est joli.
—Viens, on va faire un brin de causette.
Elle abandonna mon bras pour sautiller sur la pointe des pieds jusqu'au grand canapé. Une fois à sa hauteur, elle s'envola pour y tomber sur le dos comme le ferait un... gosse. Impossible que cette femme m'ait enlevée, pensai-je en marcher vers elle. Choisissant un endroit ni trop loin ni trop prêt pour déposer mes fesses, une minute passa dans le silence. Deux, trois, ensuite, j'arrêtai de compter. Elle semblait s'atteler à dormir en fixant le plafond. À bien regarder, quand je fermais les yeux et arrivais à oublier ses menottes, je me sentais bien. En plus, ce canapé était très confortable. Toutefois, une partie de moi hurlait d'impatience à la recherche de réponse et me suppliait de passer à l'acte.
Je pouvais me débarrasser de Sarah malgré mon manque de mobilité. Couchée à quelques mètres de moi, la tâche ne pourrait être plus facile. Tu n'aurais pas à la tuer ou à la blesser. Une petite pression sur la gorge suffirait à la faire dormir. Comme dans les films d'action. Ferme-la, tonnai-je dans mon for intérieur. Je fermai les yeux pour faire le vide dans ma tête. Peut-être que Sarah espérait me rendre aussi cinglé qu'elle. Sa manière d'imposer son silence me tournait la tête jusqu'à devenir insupportable.
— Alors, et ce brin de causette ?
S'amusant à lever la jambe droite de manière perpendiculaire à son corps, elle répondit.
— Ce n'est pas une bonne idée.
— Quoi donc ? La conversation ?
— Cela ne se fait pas de fouiner dans le portable des autres, mais le tien n'a pas de code.
Mon téléphone ! Maintenant qu'elle y faisait allusion, je me rendis compte qu'une sortie de secours venait de s'entraver.
— Ça ne se fait pas, mais de toute manière, je n'ai rien à cacher. Surtout pas à toi.
Elle mit son corps en position latérale et supporta sa tête avec sa paume.
— Une preuve de confiance entre nous.
Glissant sa main dans la poche de son pantalon, mon portable apparut. Tandis qu'elle glissa son doigt pour le déverrouiller, cette femme et son précieux conseil me montèrent à la tête. Néanmoins, une vérité restait une vérité. Je n'avais rien du tout à cacher. Célibataire, pas trop d'amis et de famille. Mes clients me contactèrent via le numéro de la compagnie... Bref, rien. En tout cas, c'était ma conviction. Au bout d'une ou deux minutes, Sarah chantonna un air joyeux qui voulait dire qu'elle venait de tomber sur quelque chose d'intéressant.
— Un mail d'un certain andersonmalcolm003@gmail.com.
Je me mordis la langue. Plus par rage que par surprise. Pourquoi mon père utilisait-il son mail personnel pour m'envoyer un e-mail ? Constatant l'effet que cela me faisait, je me hâtai de remettre de l'ordre dans ma tête. Sarah grattait sa tempe de deux doigts : elle réfléchissait. L'envie de partager mes histoires personnelles avec elle ne me disait rien. Comme pour tous les autres gens en fait.
— Malcolm ? Attends, c'est ton père ?
Pour toute réponse, je me tordis la bouche en me laissant séduire par la morphologie de la télé.
— Allez, tu peux tout me dire. Bon OK, si c'est comme ça...
Elle secoua le téléphone, de quoi me narguer un peu avant de passer à l'action.
— Oh, c'est ton père. D'accord. Ça semble important alors je vais lire pour toi.
J'allais lui dire que ce n'était pas important, que tout ce que pouvait partager cet homme qui se disait mon père ne m'intéressait pas du tout. Le temps m'avait appris à me méfier de tout ce qui lui sortait de la bouche. Mais je me retins. Je m'enfonçais dans le canapé pour me préparer à ce que j'allais entendre.