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E.A

     Le silence revint dans la pièce et l'occasion idéale pour parler à Jennifer, se présenta. Cependant, les mots mouraient au fond de ma gorge. Après un bon moment d'observation, je ne savais toujours pas par où commencer. Ce n'était pas le bon timing pour de quelconques explications. Elle venait de subir un choc et avait besoin de se reposer. Le silence nous accompagna durant plusieurs minutes qui ressemblaient à des heures. Cependant, lorsque l'envie planait, la langue devenait lourde et voulait prendre l'air.

— Je ne m'attendais pas à te revoir dans de pareilles situations, entamai-je en m'appuyant sur le mur.

— Et moi donc.

   Je retournai plusieurs fois ma langue dans ma bouche.

— Que fais-tu ici ?

— C'est à moi de poser cette question, non ? tiqua-t-elle.

   Sa voix glaçait mes tympans.

— Pour faire court, la femme qui t'a tiré dessus m'a drogué pour venir m'enfermer ici.

   Parfait résumé, mais sans doute pas à la hauteur des attentes. Son visage laissait comprendre qu'elle n'était pas dupe et que je devais faire mieux. Et j'ignorais qu'à cet instant, sa tête ne suivait aucune logique, qu'elle luttait contre vent et marée à une colère qui m'échappait. Enfin, jusqu'à ce qu'elle l'exprime à haute voix.

— Tu l'as embrassée !

— Non. C'est elle qui s'est jetée sur moi. Tu l'as vue.

— Non, ce que j'ai vu, c'est de la passivité. Mais tu sais quoi, c'est sans importance, ce n'est pas comme si tu me devais une quelconque explication.

   Elle me tourna le dos pour laisser le silence reprendre ses droits. Ça me fut l'effet qu'un rocher (un très grand) aurait pu faire en tombant sur ma tête. Pourtant, elle disait vrai. Mais... je voulais lui en donner de la même manière que j'attendais la tienne. Je soufflai un coup avant de toucher son dos.

— Tu es si idiote que ça ? Je t'ai embrassé aussi, donc même par affiliation, tu as le droit de savoir. Et puis, il vaut mieux s'entendre entre codétenues.

   Oui, rien de mieux que l'humour pour détendre. Mais elle ne bougea pas. Je me résolus à lui raconter toute l'aventure qui suivit après son fameux conseil. Les lieux visités, ma voiture qui tomba en panne, la rencontre avec les Blooks qui déboucha sur celle de Sarah. Enfin mordue à l'hameçon, elle se retourna et me laissa voir ses beaux yeux marron aussi sec qu'un désert. Au moins elle ne faisait pas des siennes pour rien.

— Tu l'as rencontré comme ça ? Au coin de nulle part, dans une maison de vieux ? questionna-t-elle, la mine évasive.

— Oui. C'est la pure vérité.

À tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant