Chapitre 20

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Sous le choc, ni moi, ni Sasuke ne parlons. Nous restons dans le froid à regarder cette feuille d'analyse.

Je ne comprends rien.

J'y comprends putain de rien.

C'est quoi ce délire ?

C'est impossible. Non... impossible. Je ne peux pas y croire. Comment ? Pourquoi ? Je suis perdu. Anatomiquement, c'est infaisable. J'ai pas les organes pour ! Et puis même si je les avais, je le saurais avec toutes les radios que j'ai faites.

Je tourne la tête vers Sasuke qui à ce stade est carrément blanc. Lui qui n'est déjà pas bien bronzé, s'il continue à blanchir, il va devenir transparent. Je pose une main sur son épaule pour le sortir de sa transe. Mon geste a l'effet escompté puisqu'il a un violent mouvement de recul. Il retire ma main, me regarde sans me voir puis part sans un mot.

-Sasuke !

Je le regarde s'en aller sans me lancer

à sa poursuite. Il a besoin d'être seul. Il a besoin de digérer. Moi aussi.

J'y comprends rien.

Je m'assois sur le trottoir et prends ma tête entre mes mains. Mais qu'est -ce-que je vais faire ? Un bébé ?

Moi, être papa ? Avec un homme en plus !

Je ne sais pas combien de temps je reste assis là, dans le froid, mais visiblement suffisamment longtemps pour que j'ai les fesses toutes endolories et des fourmis dans les jambes. Le crâne douloureux, je me lève et pars en direction de chez moi. Je marche lentement. J'ai beau retourner la situation dans ma tête, je ne vois pas comment tout cela est possible. Et Kurama qui dort toujours... je ne suis pas prêt d'avoir les réponses à mes questions.

Arrivé chez moi, je fais tout par automatisme. J'enlève mes chaussures, verrouille ma porte, retire mes vêtements, fais couler un bain et m'y glisse. Je ferme les yeux.

J'aurais aimé que Sasuke reste avec moi. Qu'il me réconforte, qu'il me prenne dans ses bras. Qu'il me dise que tout ira bien et qu'il y a forcément une explication rationnelle à tout ça. Mais non. Au lieu de ça, il s'est refermé sur lui-même. Je ne peux pas lui en vouloir. Moi aussi, l'espace d'un instant j'avais besoin de respirer. Mais cet instant passé, à présent, c'est lui que je veux.

Je tends alors la main vers mon cellulaire que j'avais préalablement posé à terre à côté de la baignoire au cas où si on m'appelais pour une mission.

Il est midi passé.

Je suis vraiment resté des heures assis sur ce territoire.

Devant le numéro de Sasuke, j'ai un moment d'hésitation avant de verrouiller l'écran et de le reposer dans un soupire.

Je crois qu'il serait préférable de le laisser tranquille.

S'il avait voulu me parler, il serait resté. Sorti du bain, alors que je me sèche avec une serviette, je m'arrête devant mon miroir sur pied pour contempler mon reflet.

"Plus lumineux que d'habitude" c'était la remarque que m'avait fait Sloan chez lui. Aurais-je vraiment changé ? Est-ce-que ça se voit tant que ça ?

Face au miroir, la glace me revoie le reflet d'un homme blond, muscle dans la vingtaine. Rien chez moi n'indique que je porte en moi un enfant. J'observe longuement mon ventre puis pose une main dessus.

Je ne ressens rien. Mais pourtant je sais qu'il est là.

De profil, je creuse mon dos en posant les mains sur mes hanches afin d'arrondir mon ventre.

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