Il faisait parti de l'armée Autrichienne la première fois qu'il l'a vu.
Elle faisait partie du 27e bataillon des chasseurs alpins Français.
Leur rencontre fut inattendu. Il se souviendra d'elle espérant la revoir un jour.
On ne lui aura jamais donné...
Sacha a pris ses quartiers depuis hier. La vie d'une caserne à une autre ne change pas tellement. Elle n'a pas encore eu l'occasion de partager du temps avec le reste de l'unité. Ils sont tous très occupés. Elle sort de sa chambre qu'elle ne partage avec personne car elle est la seule femme de la 141.
Dans le couloir elle croise König. Elle le salut chaleureusement, depuis hier elle a l'impression qu'il est constamment intimidé en sa présence et l'évite. Elle espère ne pas avoir fait d'impair lorsqu'il se sont rencontrés.
Elle se stoppe net dans le couloir et se retourne vers lui, avec ses jambes il parcours les distances à une vitesse folle.
" König ! Le hèle-t-elle
Il s'arrête et se tourne vers elle.
- Tu veux venir au stand de tir avec moi ?
C'est l'occasion de briser la glace pense Sacha. Il semble hésiter mais s'avance à sa rencontre.
- Pourquoi pas.
Sacha note qu'il a un fort accent allemand quand il parle anglais. Ils font le chemin ensemble jusqu'à l'armurerie.
- D'où tu viens, lui demande-t-elle innocemment.
- Je suis Autrichien.
- Oh j'ai été déployée là bas il y a un an, c'était la première fois que j'y allais, mais bon pas pour le tourisme... Ça ne s'est pas bien terminé pour moi, conclu Sacha avec un sourire triste.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Insiste König connaissant pertinemment la réponse.
Elle pousse la porte de l'armurerie et marque une longue pause avant de répondre.
- J'ai été poignardé pendant une mission. Par un membre de la Unbefleck.
Il sourit sous son tissus quand il l'entend mal prononcé ce mot.
- Il a été abattu par un sniper. Je me vidais de mon sang et c'est lui qui m'a secouru. J'ai demandé à mon réveil à le rencontrer pour le remercier mais on n'a jamais voulu me donner son identité.
Sacha regarde les différentes armes à disposition et choisie un HK417. König l'imite et la suit jusqu'à la partie extérieur du champs de tir.
- Pour moi j'étais K.I.A. mais tu sais... J'étais à peine consciente, j'ai senti ses mains se poser sur moi ici.
Elle soulève légèrement son tee-shirt et lui montre ses cicatrices. König scrute leur tracé net et beige sur sa peau caramel.
- J'ai senti quand il faisait pression pour ralentir l'hémorragie, quand j'y repense juste le fait de sentir le contact de sa peau... Je ne me sentais pas seule et je me suis dis si je meure ici quelqu'un aura été avec moi. Et si je vie, c'est grâce à ce contact...
Elle se perd dans ses pensées en regardant les cibles situées au loin. König écoute chacunes de ses paroles. Elle finit par se tourner vers lui et fixe ses iris gris un sourire mélancolique aux lèvres.
- J'aimerais sincèrement le croiser un jour pour le remercier."
Il ne répond pas, il vient d'entendre depuis des années les paroles les plus agréables à son égard, qu'il n'est jamais connu. Il attendait ce moment, de pouvoir lui dire que c'était lui, qu'il etait heureux de la savoir en vie. Mais les mots son bloqués dans sa gorge, sa bouche reste entrouverte sans qu'aucun son ne sorte. Elle est juste devant lui et le remercie de vivre alors qu'elle ne sais pas que c'était lui le sniper ce jour là. Un sourire ce dessine sur les lèvres de König. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été heureux de la sorte.
"Oh désolé de t'embêter avec ça, murmure Sacha embarassée. Je ne voulais pas plomber l'ambiance
Bien au contraire pense König.
- Non ne t'inquiètes pas, c'est intéressant."
Ils s'équipent et se positionnent tous deux dans une allée l'un à côté de l'autre. Sacha entame sa série de tire, puis c'est au tour de König. Quand ils vérifient et compare tous deux leurs résultats ils sont satisfaits. Sacha remarque les dires de Price, König est vraiment un bon sniper.
König se sent tellement intimidé en sa présence. Il aimerait être plus à l'aise, c'est quelqu'un d'assez tactile habituellement mais là il ne veut pas l'offenser ni précipiter les choses. Alors il prend énormément de distances avec elle. Il cache son mal être et son anxiété derrière un personnage, il est plutôt introverti mais essaye de paraître plus abordable.
" Le capitaine avait raison, tu es vraiment précis, complimente Sacha.
- Oh euh merci. J'ai beaucoup travailler.
Elle le regarde malicieusement.
- Je n'en doute pas, je suppose qu'on t'as pas mal embeter avec ta taille quand tu voulais être sniper ?
Il la regarde étonnée au début puis acquiesce, c'est facile à deviner à vrai dire.
- Oui, je mesure 2.08 et je ne te cache pas qu'on m'a constamment cassé du sucre sur le dos pour ça. Mais c'est ce que je voulais faire par dessus tout alors je n'ai laissé personne décider à ma place.
Sacha l'observe les bras croisés sous sa poitrine. Elle l'écoute attentivement, et sérieusement. Il a remarqué qu'elle fronçait légèrement les sourcils et plissait le nez quand elle était concentré.
- Tu as bien raison, il y a beaucoup d'imbéciles dans nos rangs malheureusement. Ne laisse jamais personne te dire que tu n'es qu'un bon un rien. Quelque soit ta taille, ta couleur de peau, ton origine ou je ne sais quoi. Moi on m'a constamment rabaissée parce que j'étais une femme. Il a fallut que je me batte deux fois plus pour prouver le contraire... Allez vient je te paye un jus."
Son rire cristallin résonne dans l'armurerie. Ils se dirigent vers le mess qui est vide à cette heure-ci. Ils prennent leur boissons et s'assoit face à face à table. Un silence de mort règne dans la pièce. Aucun d'eux ne parlent ne sachant quoi se dire. König a le regard rivé sur son jus de raisin, le berlingot est minuscule entre ses deux mains. Sacha s'efforce de sourire.
"Je te met mal à l'aise c'est ça ? Mumure la jeune femme.
Il relève brusquement la tête vers elle, ses yeux chocolat le fixe déjà. Il bafouille sous son tissus.
- Je... Euh... No..non en fait...
- Pas de soucis, König. Elle replace une mèche derrière son oreille en se mordant la lèvre. Je voulais te mettre plus à l'aise vu qu'on va faire équipe mais je ne peux pas te forcer, elle lui souris. Je te comprends je suis une grande timide aussi, je fai des efforts pour aller vers les autres mais ce n'est pas toujours évident.
Il l'a regarde se levé et boire une gorgée de son jus d'ananas.
- Hmm on aura le temps de faire connaissance de toute façon. Prend ton temps pour être à l'aise avec moi. Je ne suis pas là pour te juger," conclu Sacha.
Elle lui adresse un clin d'oeil et s'éloigne en direction des chambres. Il peste contre lui même en se traitant d'imbécile, en serrant le poing. Il s'en veut d'avoir louper une autre occasion de pouvoir discuter avec elle.
Son téléphone vibre, c'est un message de Price. Ils ont rendez-vous dans la salle de commandement.
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