Le royaume des elfes 1-Astoria

chapitre 32

Astoria et Zoé furent installées dans un carrosse et ramenées au palais royale. Comme elle se l'était plus ou moins imaginé, les parents d'Astoria les attendaient à l'arrivée.
Sa mère commença par lui crier qu'elle était absolument folle, avant de la serrer dans ses bras et de la noyer de larmes. Son père, un peu en retrait se contenta de la toiser du regard avant d'hocher la tête avec un certain respect. Le reste resta bien vague pour les filles, mais elles finirent par se retrouver couchées dans la chambre d'Astoria, et par s'écrouler de fatigue.

Astoria se réveilla en dernière. Zoé était déjà debout, accoudée au balcon. La chambre d'Astoria avait finit d'être restaurée pendant son absence, et les peintures dégageaient cette odeur caractéristique de neuf et de frais.

- Il y a trois gardes en-dessous du balcon, et trois à la porte. C'est à se demander si ils sont là pour nous protéger, ou pour nous garder à l'oeil. Dit Zoé en se retournant.

Astoria se redressa dans son lit, et sa tête l'élança violemment. Elle grimaça, la bouche pâteuse.

- Toi aussi tu te sens comme si un camion t'avait roulé dessus, hein ? Plaisanta Zoé.

- Ouais, c'est à peu près ça. Tu sais quelle heure il est ?

- 14h.

- QUOI ?
Astoria se leva à toute vitesse, ce qui n'arrangea en rien son vertige.

- Et pourquoi c'est un problème au juste ?

- Tu n'as pas envie d'en savoir plus sur les incidents d'hier ? Qui a été capturé, ce qu'il s'est passé après l'explosion ? Si les enfants vont biens ?

- Si, évidemment. Mais jusque là tu dormais. J'en ai profité pour prendre une douche d'ailleurs, et je t'ai emprunté une tenue pour me changer. Tu devrais faire pareil.

Astoria regarda rapidement l'état de ses vêtements et aquiesça.
Sous la douche, elle regarda la poussière et le sang glisser le long de son corps. Sa blessure à l'épaule semblait avoir disparut, mais elle n'arrivait pas à se rappeler si elle avait vu le guérisseur la veille. En attendant, ses épaules restaient bien engourdis, et sa tête cognait fort. Elle essaya de faire le point sur les évènements de la veille, mais une brusque envie de pleurer et de vomir l'assaillit, et elle se promit de remettre cela à plus tard.

- Je ne suis pas sûre qu'ils nous laissent sortir. Murmura Zoé.

- Alors on n'a qu'à pas leur poser la question.

- Mais...

Astoria ouvrit la porte et sortit d'un pas assuré en saluant les gardes. Zoé lui emboita le pas, et elle commencèrent à traverser le couloir. Derrière elles, les gardes échangèrent un regard confus, puis finirent par les suivre.

Une trentaine de personnes attendaient devant la salle du trône, dont les grandes portes étaient fermées.
Quand ils s'aperçurent de la présence des deux gardiennes, les elfes reculèrent légèrement et chuchotèrent entre eux en les dévisageant. Astoria essaya d'ignorer ces comportements intimidants, et se mit à la recherche d'une tête familière.

- L'homme là-bas ressemble de façon troublante au Zéteo que tu m'as décrit. Lui murmura Zoé à l'oreille.
Astoria regarda l'homme qu'elle lui pointait du doigts, et aquiesça. Elle prit la main de Zoé, et traversa la foule pour aller à sa rencontre.

- Bonjour les filles. Qu'est-ce que vous faites là ? Les salua-t'il quand il les vit.
Sa tunique blanche était tachée et froissée et au vu des cernes sous ses yeux, Astoria se demanda si il avait prit le temps de dormir.

- On vient aux nouvelles. Personne n'a jugé bon de nous tenir au courant des évènements.

- Personne n'a vraiment eu le temps d'y penser. Depuis que vous êtes intervenues à l'Académie, c'est la folie ici. Les parents absolument fous sont venus récupérer leurs enfants, et il a fallu une longue intervention du roi pour les calmer. Ensuite, il a fallu répondre à une foule de journalistes déchaînés qui ont prit le château d'assaut aux aurores. Gérer l'arrivée de Cassius et des gardes fées, envoyer des émissaires pour évaluer la situation en terrain humain par rapport à la fuite d'information dont Zoé a été victime... Mettre des sorts de protections, pour limiter la dégradation du reste de la tour que vous avez fait exploser. Annoncer la fermeture momentanée, et prévoir les réparations pour qu'elle rouvre au plus vite...