Le royaume des elfes 1-Astoria

chapitre 34

Quand Astoria se réveilla, elle était allongée sur un des lits de l'infirmerie. Tina, Cassius et ses parents se trouvaient assis sur un autre lit un peu plus loin, et Zétéo la veillait, elle et Zoé qui se trouvait dans le lit d'à coté.

- Pourquoi j'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène une dizaine de fois ? Demanda-elle en essayant de se redresser.

- Probablement parce que tu as la fâcheuse tendance à perdre connaissance. Lui répondit Zétéo. N'essaye pas de bouger, je t'ai fait une anesthésie générale.

- Quoi ? Mais pourquoi ? Demanda-t'elle, comprenant mieux pourquoi le simple fait de parler lui était si difficile, et pourquoi elle n'arrivait pas à bouger un orteil.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée d'en parler tout de suite. Lui répondit Zétéo en se tournant vers ses parents.

- On va attendre que Zoé se réveille d'abord. Trancha Espéranza.

- Je commence à m'inquiéter sérieusement là. Vous verriez vos têtes, on croirait un enterrement !

Devant l'absence de réponse et l'air gêné qu'ils arborèrent, Astoria commença à s'inquiéter encore plus.

Un grognement sourd brisa le silence qui s'était installé, et tous se tournèrent vers le lit de Zoé.

- Je suis où ? Demanda-t'elle en plissant les yeux ?

- À l'infirmerie, apparemment on a fait un malaise en même temps. Mais ils font des mystères sur les raisons. Lui répondit Astoria en foudroyant l'assistance du regard. Elle se sentait d'une humeur massacrante, et était extrêmement frustrée de ne pas pouvoir bouger.

- On ne cherche pas à vous cacher quoi que ce soit, seulement ce qu'on a à vous annoncer n'est pas facile, et on préfère éviter de s'y coller deux fois. Tempéra Avina.

Astoria soupira, attendant qu'on lui en dise plus.

- Je m'en charge, annonça Hélios en se levant du lit. Vous vous êtes évanouies en même temps il y a environ deux heures. Une fois transportées à l'infirmerie, Zétéo a diagnostiqué un empoisonnement par le sang, mais n'a pas pu identifier le poison. Il a donc décidé d'anesthésier votre corps afin de limiter au maximum la propagation du poison le temps de trouver un antidote. Entre temps, nous avons tout fait pour retrouver les dagues, mais pas moyen de mettre la main dessus. Par contre, une lettre nous est arrivée par pigeon il y a une heure, de la main d'Argus. Il nous annonce de la manière la plus brève et désagréable possible que les dagues étaient, comme nous le soupçonnions, empoisonnées. Il s'agirait d'un poison ancien, crée par des sorcières du temps d'avant la barrière, et dont lui seul possède l'antidote. Il annonce également qu'après la première perte de connaissance, il ne vous reste plus qu'une dizaine d'heures avant que le poison n'atteigne votre coeur ou votre cerveau et ne vous tue.

Après un blanc, Avina reprit le récit :

- Il réclame mon sang, en échange de l'antidote. Nous avons jusqu'au levé du soleil pour le rejoindre dans une prairie de son choix, et procéder à l'échange. Si nous tentons quoi que ce soit contre lui, il le détruira.

- J'espère que vous n'envisagez pas sérieusement de lui donner le sang d'Avina ! S'insurgea Astoria.

- Tu ne peux pas trouver l'antidote Zétéo ? Demanda faiblement Zoé.

- Si seulement. Mais je crains que ce ne soit pas possible. En tout cas, pas en si peu de temps. Le poison est magique, et indétectable par mes outils. Il me faudrait des mois avant de simplement l'isoler. Mais nous avons tout de même réquisitionné une équipe qui travaille d'arrache-pied pour y parvenir, et j'irais les rejoindre dans une poignée de minutes.